Pages

jeudi 9 août 2018

Macron, ma chronique (I). Maxime, le Dauphin


Le silence médiatique continue d’entourer les omissions de Macron. Le bruit médiatique se fait aujourd’hui sur la rencontre de Macron avec Maxime qui n’avait rien de spontané. Maxime, c’est cet enfant de six ans et demie découvert par « Europe 1 » et qui a deux idoles dans la vie : Macron et la reine d’Angleterre. Maxime, c’est Macron quand il était petit. Il succédera à Macron et régnera sur l’Angleterre, dans l’imaginaire de Macron. En Maxime, Macron a trouvé son « gentil dauphin ». Loin des fronts, Macron parle des flots à Maxime : « Je me suis fait construire une piscine, mais ce caprice m’a passé, je préfère le sel au chlore. Tu n’iras jamais sur le front, Maxime, comme Monseigneur le Grand Dauphin, et cependant tu régneras beaucoup mieux sur l’Angleterre que le prince William ou que Teresa May. Laissons-les s’embourber dans les marais de la Somme, parmi les braconniers. Nous n’irons pas à Amiens, Maxime, tel est mon bon plaisir, et je te ferai visiter l’Élysée pour les journées du patrimoine. « 

 

Les médias s’indignent que Macron ai mis en scène sa rencontre avec Maxime comme si elle avait été spontanée. Il est si rare que Macron soit gentil avec quelqu’un. Maxime ne lui fait pas de l’ombre, pas encore. C’est son continuateur, qui ne sera pas plus sacré à Reims que le prince Charles ne peut décemment devenir roi sans faire de l’ombreaux flamboyants William et Kate, surtout flanqué de Camilla. Pauvre Maxime ! Macron prend une loi contre les « fake news » et fait de la #Story news » come le story telling est devenu la règle de la vie politique et l’autofiction celle de la littérature dans une époque qui a perdu l’imaginaire. Sans emphase, Macron a été empathique avec un enfant. La presse dénonce l’un des seuls moments où Macron a été sympa, certes avec son double et sans spontanéité, pour mieux édulcorer son absence aux commémorations d’Amiens où Macron n’est pas né et où la France ne se préparait pas à gagner la guerre, car Macron est éternel (foi de transhumaniste, il faut cloner Macron !) et la France ne saurait jamais rien gagner avec Macron. Les médias ne soufflent mot de cette absence amiennoise du présidentdes Déracinés, qui n’est un « professeur d’énergie » que pour se répliquer – les Macron ont la présidence susceptible -.

 

Le chevènementisme mène à tout à condition d’en sortir. Macron était chevènementiste en 2002. Il exhibe Chevènement qui ne prend pas la mouche. Un Jean-Pierre chasse l’autre, puisque la politique est un jeu Chevènement mène à Jouyet, et le chevènementisme mène à l’intégration dans l’Aspain Institut de Lyon, nous apprend Vladimir. Chevènement incarnait le souverainisme républicain face à l’hydre européenne qu’il ne cessait de pourfendre. Macron se pose en champion de l’européisme échevelé et Chevènement n’y voit pas ombrage, ni dilapidation de l’héritage, du moment qu’il est dans les bagages de Macron.

 

Philippot ne mérite pas ces excès d’honneur et ces épanchements du Che. Le chevènementisme l’a amené à faire un parcours sinueux, qui après l’avoir installé dans le gaullisme, le lui a fait incarner dans le parti le plus anti-gaulliste de France, feu le Front national, où il commandita le parricide de Marine Le Pen, avant de quitter ce parti pour fonder ses Patriotes, où il n’y a que quatre membres influents : Philippot, son frère, son père et sa grand-mère. La dynastie des Philippot envisage de remplacer celle des Le Pen sur l’étendard du patriotisme. Mais Philippot est vierge de toute action pour la patrie. Le gaullisme de Philippot se borne à sauter comme un cabri en criant : « L’Europe, l’Europe », et en étant hystériquement contre. Philippot est un européiste en sens inverse. Je me pince, ou c’est De Gaulle qui a signé le Traité de Rome ?

 

Une « réforme constitutionnelle » s’avère-t-elle indispensable à la France ? Comme les parlementaires brûlaient de démontrer leur inutilité, ils ont sauté sur l’affaire Benalla, qui ne méritait pas que deux commissions des lois se transforment en commissions d’enquête. Mais la réforme que nous prépare Macron est en trompe-l’œil. Réduire le nombre des députés, pourquoi faire ? Réduire le nombre des mandats, pourquoi faire si on peut répartir plusieurs fois trois mandats dans son cursus honorum ? Il y aurait pourtant un moyen de renouveler – et de décentraliser – les visages : interdire à quiconque n’habiterait pas une commune de prétendre en être le maire ; interdire à quiconque de se présenter dans deux territoires pour être l’exécutif local de l’un et le législateur de l’autre (comme le fut Jacques Chirac, député de Corrèse et maire de Paris); interdire le parachutages et à un député qui n’habite pas dans sa circonscription de la représenter (Jean-Christophe Cambadélis n’a jamais habitédans le XIXème arrondissement) ; enfin, limiter à cinq le nombre des mandats d’une carrière politique. Pourquoi ces réformes ne sont-elles jamais proposées dans les débats sur la refonte de nos institutions ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire