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dimanche 22 août 2010

Que penser du jugement de Dieu ?

1 - Quant au Jugement de dieu, qui suis-je pour présumer que nous puissions « en finir avec lui » sous l’effet d’une absolution générale ? Aurions-nous seulement les moyens anthropologiques, si nous était coupée l’herbe sous le pied de cette sentance judiciaire divine qui sert d’aiguillon à notrebesoin de justice, de vivre comme des humains ? Notre conscience, dépourvue de garde-fou moral, saurait-elle y parer ? Sans parler du sacrilège qu’il y aurait à dérober à Dieu ce secret d’une absolution de Sa Création tout entière. La seule chose que je crois à propos de dire au sujet du Jugement de dieu, c’est que nous avons peur de lui quand il s’agit de nous, sans pouvoir nous empêcher de juger quand il s’agit des autres. D’autre part, quelque chose nous informe au-dedans de nous que le Jugement de dieu est trop grand pour nous et trop petit pour Dieu. Ce qui ne nous empêche pas de demeurer perplexes face à cette information : car, que disparaisse toute menace d’un châtiment divin entièrement dissout dans la Bonté de dieu, et notre instinct de la Transcendance, qui tient à préserver les intérêts du tout Autre, se révolte contre l’irénique enveloppement de la bonté du tout Proche.

2 - A propos du jugement que portent sur nous les autres comme aussi bien à propos de celui qu’on et tenté de porter sur eux, nous rappeler cette phrase :
»Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ».
Il en va du jugement comme du pardon :
»Pardonnez et vous serez pardonnés ». « Père, remets-nous nos dettes (et pardonne-nous nos offenses) de la même manière que nous serons en mesure de remettre leurs dettes à ceux qui nous auront offensés ». C’est une question qui a rapport à la logique dans laquelle on veut vivre. Quand on entre dans une logique de jugement, on se prépare à être jugé. Quand on entre dans une logique de vengeance où l’on croit que certains torts qu’on nous a faits sont irrémissibles, irréparables, on ne connaîtra pas la rémission. Le Jugement est sans doute trop grand pour dieu ; mais si on Le rapetice au point de l’obliger à rendre sa sentence, Il larend.

3 - Il en va peut-être de même en ce qui concerne le paradis. Sans doute « il y (aura) plusieurs demeures dans la maison du Père » comme, dès ici-bas, il y a plusieurs courants idéologiques ou spirituelles qui correspondent à des sensibilités, à des goûts et des aspirations différentes. Si quelqu’un a besoin d’un paradis matériel où coule à flot le bonheur luxuriant dans la matérialisation du désir, il sera comblé dans un palais de lait, de miel et de vin où il jouira d’une conversation permanente avec ceux dont il aspirera à recueillir les avis dans la proximité de dieu. Si quelqu’un n’a le cœur et l’âme tournés que vers le désir de contempler Dieu et de chanter sa gloire, il connaîtra sans ennui la vision béatifique. Si quelqu’un enfin n’a pas du tout besoin de dieu, rien n’interdit de penser qu’il connaîtra un paradis sans dieu. On accuse les musulmans d’avoir une religion tellement basiquement orientée vers la rétribution de la foi et des œuvres que, de leur paradis tout matériel, Allah serait absent. Mais, tout d’abord, allah sera dans son paradis s’Il le veut, et Il n’y sera pas, pour ses fidèles qui n’auront pas besoin de lui. Ce non besoin de dieu n’est pas assimilable à la seconde mort. Il peut très bien se produire qu’il y ait un paradis sans Dieu qui ne soit pas la seconde mort. Un consensus semble depuis le Moyen age se dégager pour dire que la seconde mort (que certains appellent damnation) sera réservée moins à ceux que Dieu aura jugés indignes d’habiter dans son paradis qu’à ceux qui n’auront pas voulu de la Lumière de dieu.

4 - Il y a plusieurs manières d’aspirer à la sortie de crise que sont la maladie ou le mal-être. Il y a celle, très courante dans notre société de la performance où il y a comme un impératif à ce que notre vie soit réussie, de ne pas souffrir que les autres s’accommodent de trouver un équilibre avec leur mal et une manière de vivre avec leurécharde, en en ayant si peu honte qu’ils en arrivent même à l’aimer. Ceux-là n’ont apparemment pas la volonté de guérir, et on leur dit qu’il leur faut la demander à Dieu. C’est en partie vrai bien sûr. Mais la manière dont dieu leur répond consiste peut-être à direà ses malades :
»Va, ta foi t’a sauvé : dès Aujourd’hui, j’habite avec toiau milieu de ta maladie comme, puisque tu la reconnais, tu habites avec Moi dans mon paradis. » C’est ce qui permet sans doute à des gens qui pourraient être enfoncés dans le malheur de connaître la joie intérieure. (réponse de mon ami Patrick à mon dilemme intérieur).

Julien WEINZAEPFLEN

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