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mardi 7 janvier 2025

Macron et le Sahel

On a tort de comparer la dernière sortie néo-colonialiste d'Emmanuel Macron avec le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy où, quand l'ancien président regrettait que l'homme africain ne soit pas suffisamment entré dans l'histoire, il prenait ce mot dans l'acception où celle-ci commençait après l'invention de l'écriture, parce que l'histoire africaine est faite de plus de masques et de monuments que de documents écrits. Le duo Guaino-Sarkozy aurait pu regretter tout simplement que l'homme africain n'ait pas assez écrit et que sa contribution à l'histoire de la littérature ne date que du début du XXème siècle si je suis bien informé et ne suis pas trop schématique.

Tout autre est le registre dans lequel s'est exprimé Emmanuel Macron. Il s'inscrit dans la ligne de son prédécesseur direct, François Hollande. Celui-ci alliait le néo-colonialisme au néo-conservatisme et il n'est pas anodin qu'il ait considéré comme le plus grand jour de sa vie politique d'avoir été applaudi parce que la France avait satisfait aux demandes d'intervention du président malien d'alors, aujourd'hui renversé, en partie par des islamistes. Le ton d'Emanuel Macron reprenait la façon méprisante dont il s'était adressé aux Maorais: "Si vous n'étiez pas en France, vous seriez encore plus dans la merde", en grossier dans le texte, et nous qui croyions que Macron était bien élevé!

Mais de plus il se réjouit à bon compte. Car en fait d'avoir libéré le Sahel de l'emprise islamiste, il a fait exactement comme les Américains en Afghanistan: quand il a estimé que nos forces avaient assez donné dans ce combat perdu, il les a renvoyées dans leurs foyers. Enfin il a parlé comme s'il y avait les bons djihadistes et les gentils Talibans syriens d'un côté et les mauvais islamistes sahéliens de l'autre. Bref, Macron a dit de la merde, en grossier dans le texte et en grandiloquent sur la forme, selon son habitude. 

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