Pages

vendredi 5 avril 2013

Billet d'humeur, Cahuzac et le mariage gay

5 avril 2013 J'en viens à me dire que, contre l'éducation à la culpabilité ou à la déculpabilisation, on devrait favoriser l'éducation à l'examen de conscience. Affaire Cahusac : La plupart des hommes politiques adoptent le principe : "Pas vu, pas pris". L'affaire cahuzac illustre jusqu'à l'indigestion la théorie du bouc émissaire. Manuel valls ne veut même plus lui adresser la parole parce qu'il l'aurait trahi. Celui qui a l'honnêteté d'avouer devient le traître le plus infréquentable. Mais traître à quoi, à la morale ou aux lois du milieu, qui veut que nul ne doit jamais justifier qu'il soit mis fin à l'omerta sur les "petits arrangements entre amis" des baronies ? Et ce alors même qu'il se pourrait que le remords ait en effet tellement "dévasté" Cahuzac, qu'il soit sorti de lui-même et sans aggravation particulière de son cas et de son casier judiciaire de la "spirale du mensonge". On tient un bouc émissaire, on ne va pas le lâcher. Nos sociétés post-chrétiennes ne veulent plus avoir à connaître le pardon. Ca ne les rend pas intelligente,, au point qu'il leur est vain que rené girard croie sous leur ciel et dans leur siècle avoir trouvé le fil à découper le beurre en décrivant très bien le processus par lequel on n'hésite pas à pousser quelqu'un au suicide. L'entourage de Jérôme cahuzac sonne l'alerte, mais on ne va quand même pas libérer la proie en plein lynchage médiatique. Puisque la référence à rené girard n'est décidément pas opératoire (d'autant que Girard se trompe en décrétant que les victimes sont forcément arbitraires et nécessairement innocentes), on en appelle à la fin de l'acharnement sur Cahuzac au nom du dr thierry costa, le médecin de Koh-lanta, qui vient de mettre fin à ses jours parce qu'il ne supportait plus que l'on attente à sa réputation. J'en sais quelque chose, il est très difficile de vivre, précédé d'une réputation sulfureuse, qu'on l'ait ou non méritée. "La mauvaise réputation" de brassens ne devient un conte de fée souriant que par exception. Jérôme Cahuzac est dans le creux de la vague et fait l'objet d'un déchaînement de haine pareil à celui qui a agité la presse en pleine affaire strauss-kahn. Or ces affaires se terminent toutes de la même façon : le plus loin qu'elles aillent, il arrive un moment où on se lasse de lyncher. Après avoir léché, puis lâché, puis lynché, on se lasse. Il se peut aussi que cette lassitude tienne à ce que l'adoubement dans la classe politique soit irréversible et ne permette de déchéance que temporaire. Si Jérôme Cahuzac prend patience, il reviendra come Laurent Fabius ou alain carignon et tout le monde le sait, à commencer par les faiseurs d'opinion les plus indignés. On lèche, on lâche, on lynche, on ressasse, on se lasse et on relance. Le lynchage n'est qu'un hochet, mais pas facile de hoqueter pendant ce lancer de nains de jardin, quand on est le nain lancé par les tefeurs. Franchement, faut être un peu camé pour se réjouir de voir une "faute morale" dans un truc qu'on pardonnerait à n'importequel contribuable, s'il ne s'était pris les ailes dans le piège que lui tendaient ses juges. Eclaboussé par l'affaire, Pierre Moscovici reste inamovible et françois Hollande tient bon sur un point où il fait bien de rester inflexible : il ne dissout pas l'assemblée Nationale et ne remanie pas le gouvernement. La France n'a pas besoin de cette instabilité. Elle aurait peut-être besoin que l'on revienne sur la politique portée jusqu'à l'imposture par l'ancien ministre du budget. Mais François Hollande tient à cette politique et là-dessus, il a franchement et grandement tort. HOECHET TOUT ROUGE, HOCHET TOUJOURS Qu'est-ce qui est le plus condamnable, Qu'on aménage la possibilité de célébrer de rares mariages gays ou qu'on rembourse tous les IVG et toutes les PMA à 100 % en pleine cure d'austérité ? Eh bien, la seconde mesure, autrement plus "concernante" que la première, vient d'être décrétée le jour de Pâques, et l'Eglise catholique s'en fout, parce qu'elle aime mieux se battre sur des enjeux symboliques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire