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mercredi 22 mai 2024

Un petit drame animalier

Chez ma mère avec Serge. Nathalie m’a conseillé de l’y amener. Il va y détendre l'atmosphère. Après une conversation assez légère et rigolote, survient un petit drame qui doit contenir le sens de cet après-midi assez sympa où la présence de Serge a évité que la conversation ne roule en banalités et tourne à l’humour.

Survient une corneille qui tombe quasiment dans le jardin. Elle a un pet au casque. Noémie se précipite en demandant à ma mère si elle ne veut pas qu’elle la cherche. « Elle m’aime bien, je l’ai déjà nourrie. C’est un bébé, il est tombé, sa mère l’a regardé tomber, s’en est désintéressée et est partie. » Serge : « Une corneille, quand vous lui faites du bien, elle s’en souvient pendant des années. » Ma mère à Noémie : « Tu n’as pas une cage ou une volière ? » Noémie : « Pourquoi voudrais-tu garder cette corneille coûte que coûte avec nous ? »

Noémie s’active avec une autre voisine pour appeler une téléconsultation vétérinaire à Strasbourg qui leur demande de prendre une photo de la corneille et commeelle n’a rien de visiblement cassé, on n’enverra pas d’ambulance de la SPA. Les hypothèses fusent : a-t-elle une aile cassée ? Est-elle aveugle ? Ne sait-elle pas s’y prendre ? Est-elle paralysée ? A-t-elle un problème neurologique ?»

Moi seul suis resté rivé à ma chaise sans vouloir toucher l’animal, mais tout en m’intéressant à la scène. Je me prépare à regagner mon domicile en taxi. J’ai un coup de barre. Mais j’entends et devine ce qui sera le dénouement de ce petit drame animalier.

Plusieurs corneilles se remettent à voler autour de la scène champêtre, là où une de leurs sœurs d’espèce est tombée parmi les hommes et concentre l’attention de ces gens dans leurs jardins, où ma mère a proposé que l’on mette cet oiseau en cage et où Noémie lui a répondu : « Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux. »

La mère de la corneille ne s’y est peut-être pas intéressée, mais elle a dû ameuter cette petite nuée de congénères voltigeurs pour qu’ils aident son enfant à reprendre son envol. Ou bien la famille élargie des corbeaux et des corneilles s’est-elle autosaisie du sauvetage de la corneille endolorie.

J’ai appris un fait sémantique dans ce morceau d’éthologie : je croyais que corbeau et corneille étaient deux oiseaux très différents.Pas du tout, la corneille est la femelle du corbeau.

Soudain, me racontera Serge le lendemain, lui qui est resté chez ma mère après que je suis monté dans mon taxi, quand la conversation ayant fini de rouler, leur attention a de nouveau été attirée par la corneille mystérieuse et qu’ils ont fixé l’arbre où elle se reposait de ses quasi-chutes ou de ne pas savoir s’y prendre et où elle faisait la sieste d’avoir été trop bien nourrie par Noémie, la branche était abandonnée, la corneille avait suivi la petite bande de ceux qui étaient venus la délivrer des humains et volait de ses propres ailes avec les autres.

 

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