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mercredi 15 mai 2024

Raphaël Enthoven, LFI et la politique à contre-emploi

RaPhaël Enthoven a traité dimanche soir sur "BFM" LFI de "premier parti antisémite de France". Raphaël Enthoven est le philosophe du spectacle, un enfant gâté dont l'ouvrage "le Temps gagné" est un exercice d'ingratitude envers un père qui lui a permis d'avoir une enfance dorée en dépit de certains accès de violence qui n’avaient rien à envier à ceux du compagnon lacanien de sa mère, le parfait héritier qui, fort de l'amitié de son père pour BHL, commence par épouser la fille du commandeur avant de la délaisser pour la future femme de Nicolas sarkozy, puis s'amourache d'Adèle Van Reeth  qu'il fait nommer directrice de "France inter". Cet homme que j'ai entendu pour la première fois animer une excellente émission sur Marx dont il tirait le bilan en positif et en négatif, qui a le mérite de citer abondamment et à bon escient est aussi un philosophe qui vous bloque sur Twitter dès que vous avez le malheur de le contredire. Un philosophe qui ne supporte pas la contradiction n'envoie pas un bon signal. Il se fait à bon marché l'arbitre des élégances, trouvant transgressif de comparaître à la réunion jadis organisée par Robert Ménard du temps où il s'intéressait à l'union des droites et faisant la fine bouche à ce qui devrait être sa famille politique dont la direction a été temporairement récupérée par la France insoumise et son leader caractériel, dont le parler cru et dru ne cadre guère avec le snobisme du philosophe du spectacle qui aurait pu en cosigner l'éloge avec Frédéric Rouvillois. 

Il n'empêche que Jean-Luc Mélenchon entretient un curieux rapport avec le judaïsme. Son trotskisme devrait lui avoir fait contracter une dette envers ce peuple et ses menées émancipatrices dès que le messianisme des Hébreux quitte son territorialisme littéraliste pour comprendre que la promesse de la terre est une allégorie qui doit le faire accéder à un universalisme humaniste.

Il me revient une anecdote qui mérite d'être relatée et dont je ne me suis jamais expliqué comment elle a été passée sous silence. On n'a pas détecté ce quasi-dérapage.

Il y a quelques années il était l'invité de l'émission "des Paroles et des actes" où Jacques Attali lui donnait la réplique. L'évolution de cet adepte du marché prêt à chercher la croissance avec les dents et à mettre Emmanuel Macron en orbite après avoir été le conseiller de François Mitterrand du temps où il était le plus économiquement irréaliste est un sujet en soi, mais Jacques Attali avait depuis longtemps revêtu les habits du réaliste diseur de bonne aventure ("Brève histoire de l'avenir) de l'économie de marché. Il étrille très courtoisement Jean-Luc Mélenchon qui contient sa colère et est prêt à le dégommer en lui assénant une remarque acerbe dans le genre: "Il se prosterne devant le marché, le". Il articule le phonème "j" par où l'on voit qu'il allait dire le "juif" avant de se reprendre et de conclure : "le socialiste", ce qui venait d'autant moins à point nommé que Jacques Attali tenait un discours rien moins que socialiste.

Mais élargissons la focale. Il y a un mystère LFI qui fait que les jeunes émeutiers sont toujours excusés et qui pourrait faire parler d'islamo-gauchisme si on les assignait à résidence identitaire de faire cause commune avec les Palestiniens en les soutenants comme les pays arabes ont soutenu la Palestine comme la corde soutient le pendu, Palestiniens ne franchissant jamais la reconnaissance de leur État aux Nations unies par veto américain et décimés à Gaza après que le Hamas a attisé la volonté génocidaire d'un Netanyahou qui ne survit politiquement que par son soutien aux colons et son alliance avec l'extrême droite israélienne que les israélites de France ont longtemps interdite aux démocraties européennes en même temps qu'ils soutenaient les indépendances. Entre temps les nostalgiques du fascisme et des régimes autoritaires ont viré leur cuti et se sont tournés en zélotes de l'israélo-droitisme au nom de leur hostilité aux islamo-gauchistes, hostilité qui ne s'explique pas par ce qui pourrait relever d'une islamophobie résiduelle (une peur de l'islam bien compréhensible en ce que cette religion est intrinsèquement guerrière et que la révélation coranique repose sur la geste guerrière du prophète Mohamed), mais par une vraie haine des musulmans.

Dans cette reconfiguration du paysage politique qui tient de la régression historique, chacun joue à contre-emploi. Le bloc central qui prétend être sage et avoir tiré les leçons de l'histoire verse dans ce qui pourrait nous mener à une Troisième guerre mondiale et qui pour l'instant est une guerre des nerfs, une Drôle de guerre où le facteur déclenchant se fait attendre sans qu'on puisse exclure qu'un des protagonistes ne perde ses nerfs. Les populistes parlent populo à un moment où le peuple a abandonné le langage grossier. Les uns parlent de paix sur un ton tellement agressif  qu'on ne voit pas comment ils pourraient en être les artisans. On le voit d'autant moins qu'ils ne comprennent les rapports de force au sein de la société que dans la conflictualité. Les autres ont l'air de désirer la guerre civile qu'ils prétendent redouter. Les populismes de droite et de gauche parlent sur le même ton, même si leur différence de fond est abyssale, les uns étant islamo-gauchistes quand les autres sont israélo-droitistes, comparaison que j'ai faite avant de découvrir que Paul-Marie Couteaux l'avait servie à Éric Zemmour en même temps que je relevais cette opposition dont aucun terme de l'alternative n'est préférable à l'autre. Les nations occidentales font dissociété et reprochent à la Russie, non pas d'avoir des vues invasives sur le reste du monde (Poutine n'est pas Hitler), mais de ne pas se résoudre à ce qu'on ne respecte pas son aire de civilisation. 

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