Les trois
piliers de l'amour durable sont :
Amitié, Désir
et Affection.
L'Amitié est
la racine de l'amour. « Entre l’amour et l’amitié, il n’y a qu’un lit de
différence. » (Henri Tachan)
Le Désir en
usurpe le centre apparent.
En fait, il
va et vient entre là, remplissant les pauses de lascivité prises par la
langueur et laissées dans les creux ou entrelacs de la passion de durer, et
c'est ce qu'Amour on nomme, ce désir dans les entrelacs, car avec son
frétillant frisson qui sait jouer, il en donne le sentiment saisissant. Et l'amour
veut être défini par le sentiment…
Le lac de la
passion de demeurer devient de montagne russe, comme les poupées qui font
dresser le désir sur la queue. Si bien qu'il y a du désirable émergeant comme
raidillon sur la montagne à serments de la passion de durer dont le sermon est
le ciment, le sermon des conversations lentes autour de la table haute, au moment
du Conseil statutaire du couple plein de projets, qui bâtit une maison de
paroles.
De la
passion, le sermon pour ciment (ou ce que Dialogue on nomme), et l'Affection gardienne
et gardée comme le beau reste du Désir à marée basse, qui toujours remonte sur la
berge, il n'y a rien à craindre là-dessus, car l'Affection veille au grain,
l'affection l'entretient.
L'Affection
est le beau reste du Désir, elle bat pavillon, les verges repliées, sur le cœur
de la passion d'ériger. Mais avec ce reste-là, du désir-bâton-bourdon rentré au
port du porc rentré en repos du guerrier, avec ce reste du désir qu'est
l'affection sans escales, où qu'en soit l'érection, il reste tout de l'amour,
tout, même si l'amour n'est plus fou.
La triste
chair peut s'endormir, elle n'a rien à réclamer : l'Affection veillant,
comme le cœur, sur les corps après l'extase des petites morts, il reste tout de
l'amour, tout, le désir sauf, momentanément interrompant le coït ou laissé à
son germe, dans le rêve d'un souvenir en attente du réveil de la baguette
magique des contes de fée, qui sera volonté de puissance et aura la puissance
de sa volonté ;
Et si l'amour
en attendant, dans cet assoupissement de la chair avant nouvel assouvissement,
si l'amour est indivis, veillé par l'Affection qui ainsi l'aura confondu, son
unité ne saurait le détruire, car l'Affection n'est pas une maladie
de l'amour : elle en prend soin, quelque long que soit le silence du Désir
et quelque mystérieux le sommeil qui s'est emparé de lui et abattu sur la chair
avant duothéonéofaction.
L'Affection n'est
pas une maladie d’amour ni la maladie de l'amour : elle en est le souffle, elle est son esprit,
elle l'emporte en effluves de son chant qui revient sur l’amour en appels au Désir,
en rappels à la chair pour que, le Désir sauf, soient sauvés de l'oubli les
sens mêmes.
Au terme des
trois, Amitié, Affection et Désir abusivement nommé Amour, c'est l'Alliance, et
le triomphe vibrionnant de son or tressé sur les cœurs inséparables, non pas
comme une pérennité de l'intérêts contractuel qui cimentait le mariage
bourgeois, toujours à l'affût des parures et des pierres à lapider de
l'inévitable adultère, mais par le fait tressé, cet or, qu'envers et contre
tout (et sans qu'il y ait de lapidation qui tienne), on défend l'autre qu'on
représente et qu'on devient.
On devient
l'autre qu'on défend, et la lumière de l’affection qui cimenta l'alliance
brille sur le bris de l'individu perdu dans l'hors-moi, dans l'é'moi ou l'enlacement des identités, et ce sont deux
enfances qui étincellent , enchevêtrées, dans la constellation des consolés, de
s'être frottées les yeux ensemble dans une seule et même mémoire qui les a
confondues et qu'est l'amour devenu, passion du lac au niveau d'Amitié, au
milieu duquel, évasifs en ce limon, flotte sans s’éroder le roseau du Désir
évanescent, que soulève l'Affection, poussière aux reflets pailletés dans l'air
blessé de jouissance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire