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mercredi 7 mars 2018

Comment s'éloigner terriblement de Jean-Marie Le Pen et de Christine Angot?


Un dernier commentaire publié au pied de cet article de Philippe Bilger :

 

http://www.philippebilger.com/blog/2018/03/pourquoi-christine-angot-est-elle-prise-au-s%C3%A9rieux-.html

 

@Olivier Durand (et aussi @Zonzon sur mon blog, car nous nous connaissions d'ailleurs), merci pour la bienvenue.

 

Vous avez raison, @Xavier Nebout, Hitler est de la bibine à côté de Céline. D'autre part et sauf si Lénine (dont je n'ai pas lu une ligne) l'a fait avant lui, Hitler a créé un précédent: il a inventé l'autobiographie politique, espèce d'agiographie victimaire et de confession autojustificatrice destinée à promouvoir un projet politique. Je ne sais pas quel vide projectif se cache dans le Révolution de Macron. Mais toute la ligne Philippot était déjà dans À contre-flots de Marine Le Pen. Ce qui ressort du peu de Mein Kampf que j'ai lu est qu'Hitler était un mauvais drôle qui, sur le tard, a voulu rattraper ses lacunes et s'est construit une culture déstructurée. Au passage, pas un peintre, mais un architecte raté. Et néanmoins plus sensible à la question sociale que Marx et Engels dans le manifeste du parti communiste, lesquels traitent le Lumpenproletariat de "racaille" qui se vendra toujours au plus offrant, tandis qu'Hitler a pitié des miséreux, bien qu'il ne voie pas d'autre solution que de les empêcher de se reproduire, car ils empêchent la patrie d'avancer. En ce sens, vous avez encore raison quand vous ne dites pas exactement (la seule exactitude !), mais pourriez dire avec moi qu'Hitler cherche davantage encore à empêcher les "tarés" et les "dégénérés" de se reproduire qu'il n'imagine d'exterminer les juifs dont il entend se débarrasser. "Il n'en a pas tué assez" déclara ou écrivit Céline, ce qui est une pire saloperie que la solution finale, dont Edouard Husson discute à quel point on en a parlé autour d'Hitler, et si le Führer l'a explicitement envisagée ou ordonnée. "L'histoire est révisionniste", rappelaient Michaël Prazan et Tristan Mendès France, mais il ne faut pas discuter de ces choses-là. Et de ce point de vue, quand on la cite en entier, la phrase de JMLP sur "le détail" est inattaquable : "Les chambres à gaz sont un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale, à moins de considérer que la seconde guerre mondiale est un détail de l'histoire des chambres à gaz."

 

Certes, @Augier, « Christine angot a le mérite de la totale implication » dans ses livres comme dans ses critiques. Elle pose souvent la "question de côté" qui émeut ceux qu'elle interviewe, tant elle en a bien compris les mobiles cachés ; et pourtant je crois que @ThierryBerland dit vrai quand il sous-entend que Christine angot est un symptôme. Son écriture semble un collage de journal intime qui reproduit la suffocation de son impossibilité à vivre la moindre relation sans qu'elle dégénère. Tout ceci est vécu en présence d'"Eléonore toujours", dont j'aimerais bien savoir, de la bouche du commentateur qui la connaît, comment elle va, comment elle a survécu à cette éducation et comment elle en parle.

 

@Exilé | 06 mars 2018 à 20 :45

 

Vous me citez, demandant : "Comment le fondateur du Front national a-t-il eu l'idée saugrenue de réunir anciens collaborateurs et anciens résistants dans un même parti ?"

Et vous me répondez : "Peut-être s'est-il dit qu'en 1972, plus de vingt-cinq ans après la fin de la guerre, il était temps de réconcilier les Français entre eux au lieu de continuer à entretenir de façon morbide et stérile un climat de guerre civile permanente ?"

Maurras aussi (qui est un très grand écrivain) a voulu réconcilier "les Français qui ne s'aimaient pas" Mais il l'a fait sur le dos des "juifs" et des "métèques", éléments exogènes de ses "quatre pouvoirs confédérés", comme Le Pen a réuni anciens résistants et anciens collabos au service d'un projet xénophobe. Car le seul point commun de leur fraternisation dans cette nouvelle Résistance était la lutte contre l'étranger ou l'immigré envahisseur. Le parallèle avec la Résistance gaulliste ne tient pas : certes, celle-ci compta des cosmopolites de gauche et des nationalistes de droite. Pour ces derniers, l'occupation allemande était une invasion étrangère. Pour les premiers, le nazisme était une barbarie idéologique. Mais la Résistance de la seconde guerre mondiale a eu pour effet de nous libérer d'une invasion barbare. De quoi nous libérerait la résistance lepéniste ? Elle prétend libérer les décolonisateurs qui ont désenvahi d'une invasion sans conquête qui se trouve être une aubaine démographique facilitée par la révolution des transports. Maurras dont descend Le Pen ne s'est jamais remis de la réhabilitation de Dreyfus. Le Pen a donc voulu réhabiliter les collabos qui seraient devenus les pionniers de la nouvelle résistance française. Car en Lepénie, les collabos ont toujours été les maîtres à penser des compagnons de la Libération, ces idiots utiles, comme était le petit-fils du général De Gaulle : « qu’allait-il faire dans cette galère ? ». Vous dites comme une de mes amies – et je suis d’accord avec elle et avec vous – que Jean-Marie Le Pen est peut-être l’homme le plus libre de France. Mais qu’a-t-il fait de sa liberté ?

 

 

@Catherine Jacob Quel souffle !

 

Moi qui ne connaissais que les « fols en Christ », je plains le temps des anargyères, celui où les médecins et les avocats savaient encore que leur noble mission ne méritait que des honoraires.

 

L’ » ignorance qui s’ignore » est le comble d’un philosophe, mais la plupart ont oublié que la leçon de Socrate (et non de Jean Gabin) est : « Je sais que je ne sais rien. » Et pourtant nous nous mouvons dans un monde qui croit pouvoir distinguer entre croyance et savoir.

 

« On demande au médecin de produire la vie, de la réparer, la régénérer et secrètement qu’il nous guérisse de la mort elle-même » et « les technosciences » n’ont pas « la promesse » d’un ici-bas indéfini et survivaliste. S’il est vrai que l’homme est le seul être qui sache qu’il va mourir, il en est inconsolable. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », la philosophie est impuissante à lui procurer la moindre consolation, bien que les Consolations soient un genre en philosophie. Il n’y a que la religion qui aide l’homme à passer. Elle le fait en lui parlant de guérison. La guérison est le signe que le miraculé, que Lazare libéré de sa tombe, vont mourir guéris. La guérison d’ici-bas apprivoise la mort au-delà et, pour bien l’enfoncer dans la tête du croyant, la religion invente cette guérison suprême d’un mort qui ressuscite. En passant à travers quel corps ? Au prix de quel don d’organes ? Aux partisans de René Girard, l’abbé Yannick Vella me dit un jour que la théologie du sacrifice était en crise, car le dyptique mort et résurrection oubliait de brûler la victime, et l’Eucharistie était ce tryptique, les théologiens modernes apprécieront

 

Dans son histoire naturelle de l’âme, Laura Bossi se fait l’écho de ce que, le premier, le Dr Marc Andronikov a dénoncé : pour que des organes puissent être donnés, on a changé le critère de la mort, qui était l’arrêt du cœur, en encéphalogramme plat, suprême victoire du primat de l’intelligence sur le cœur, qu’avait précédée l’évolutionnisme, qui attribuait les plus grandes vertus à l’espèce dont le cerveau était le plus développé, espèce qui, incidemment, se désigne comme « sapiens sapiens », ce qui est encore plus antiphilosophique que « l’ignorance qui s’ignore » de Mme Sylviane Agacinski. ET voilà pourquoi, dirait Eckart Tolle, nous sommes prisonniers de notre mental.

 

Faut-il donner ses organes ? Faut-il être pour l’euthanasie ou militer pour que la vie aille jusqu’à son terme naturel ? Tous nos débats sont « un placage totalement anachronique de problématiques et de questionnements de notre temps » sur ces problèmes nouveaux. Pourquoi Sylviane Agacinski ne semble-t-elle prendre plaisir qu’à y embarquer son agnosticisme instruit des Pères de l’Église, tandis que son époux applaudissait au Discours de Ratisbonne de Benoît XVI ? Mais au nom de quoi les chrétiens eux-mêmes y prennent-ils position en se référant à l’Évangile qui parle certes de la mort, mais jamais de la fin de vie ? Tout ce que je sais comme diraient les philosophes, c’est que cela nous éloigne terriblement de Christine Angot et de Jean-Marie Le Pen.

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