Pages

mercredi 15 novembre 2023

Vincent Peillon n'a pas refondé l'école

Vincent Peillon n'a pas refondé "l'école de la République" qui, selon le mot pour une fois bien inspiré de  Gilles Kepel, est devenue "l'école de la pseudo-bienveillance et du relativisme moral".


Vincent Peillon avait écrit un livre intitulé: "La Révolution n'est pas terminée." Il avait un compte à régler avec l'Église catholique. Il accuse aujourd'hui les catholiques de s'être mis en travers de son chemin et d'avoir entravé son action avec une agressivité qui n'est pas entièrement fantasmée de sa part.


Avant de devenir à son tour ministre de l'Éducation nationale, Najat Valaud Belkacem, quipromouvait "les ABC de l'égalité" sous les hourvaris de "la Manif pour tous", mentait en déclarant que "la théorie du genre n'existe pas", elle qui venait de commander à l'IGAS (je le découvre dans cet article de Didier Desrimais:


Révélations de Vincent Peillon: les cathos lui ont fait vivre l’enfer! - Causeur) "un rapport sur l’égalité entre les filles et les garçons à l’école en proclamant que « la cible des enfants de moins de trois ans se doit d’être au cœur des politiques publiques dans la mesure où les assignations à des identités sexuées se jouent très précocement ». 


"M. Peillon, désireux de complaire à sa jeune collègue et d’être dans l’air du temps, rédige dans la foulée une circulaire destinée aux recteurs d’académie. Ces derniers sont invités à favoriser « les interventions en milieu scolaire des associations qui luttent contre les préjugés homophobes » et à « relayer avec la plus grande énergie la campagne de communication relative à la “Ligne Azur”, ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation sexuelle ou de leurs identités sexuelles. » C'était le tremplin de l'encouragement à la "transition de genre" dès le plus jeune âge.


» Quelques parents et enseignants ont alors la curiosité d’aller jeter un coup d’œil sur le site de l’association “Azur”. En plus d’un glossaire expliquant les nouveaux mots issus de la novlangue sur le genre, le lesbianisme y est vivement encouragé dans un livret numérique comportant, à la rubrique “Tombe la culotte”, des photos ne laissant aucun doute sur l’orientation sexuelle de damoiselles tout de cuir vêtues et armées de godemichets, tandis que les garçons, eux, sont invités à user de drogues « festives » et désinhibitrices pour combattre leur homophobie en expérimentant des pratiques homosexuelles." 


Le Conseil d'État abroge la circulaire Peillon sur la base du rapport de M. Rémy Keller qui commente: « La brochure (du site Azur) fait l’éloge du sado-masochisme, de l’échangisme et du libertinage, et décrit en détail des pratiques sexuelles diverses, dans des termes crus que nous serions fort gênés de reprendre dans cette enceinte et qui sont manifestement inadaptés aux élèves – et pas seulement les plus jeunes. […] Plus grave encore, le site encourage des pratiques interdites par la loi, et encourage à des comportements sexuels particuliers. Comment ne pas comprendre que des parents – et des enfants – soient choqués à la lecture des contenus que nous avons évoqués ? […] Ce n’est pas faire preuve d’une pudibonderie excessive que de constater que la présentation quasiment pornographique de certaines activités sexuelles est manifestement inadaptée aux élèves et qu’elle n’a certainement pas sa place dans les établissements d’enseignement secondaire. On ne peut que s’étonner de la légèreté du ministre qui a encouragé des enfants – parfois âgés de dix ans à peine – à consulter ce site. » 

Les AFC, mais plus encore Farida Belghoul auraient-ils eu raison? (L'initiative de cette dernière dite des "Jours de retrait" a été honteusement pillée par Éric Zemmour, coutumier du recelle de titres et d'idées, son association des "Parents vigilants"qui doit tout aux "Jours de retrait".


-Vincent Peillon ambitionnait, rien de moins, que de "[refonder] l'école".  Je me préparais alors à devenir professeur et j'ai démissionné avant d'enseigner faute de talent d'acteur et parce que les programmes séquentiels de l'enseignement du Français me semblaient dépourvus de toute cohérence disciplinaire et ne pas être de nature à construire une tête bien faite.


Pour refonder l'école, il ne misait pas sur une inflexion programmatique, mais sur l'introduction de l'éducation à tout et n'importe quoi en lieu et place des contenus disciplinaires. Il s'agissait de « désanctuariser la classe » en entérinant la diminution des heures d’apprentissage de la lecture et du calcul pour les remplacer par du temps passé en « ateliers » abordant, par exemple, le tri des déchets" ou la prévention contre les conduites à risque. 


-Il se fendit aussi d'une "Charte de la laïcité" en quelque vingt points mal écrits qu'il s'agissait d'afficher partout et si possible d'apprendre par coeur et qui cette fois ne visait pas les catholiques, mais visait sans les nommer les élèves issus de l'islam prosélyte, l'islam étant, selon ma formule, la diabolique surprise de la gauche laïciste qui donnait raison aux analyses de leur pire ennemi Jean-Marie Le Pen, même si cette gauche persécute à tort les jeunes filles pudiques ou qui veulent porter une belle robe ou plutôt que leurs grands frères qui les surveillent ou les malmènent, leurs pères qui les forcent à se marier et les idéologues qui trompent les uns et les autres à grands coups d'alerte Internet.


J'ai connu Vincent Peillon député, comme auteur d'un indigeste rapport sur le handicap. Dans un Français indigne d'un philosophe,  il faisait assaut d'"inclusivisme", concept  qui fait toujours illusion auprès des associations de personnes dites "en situation de handicap" et de leurs soutiens et proches qui souffrent de l'infirmité des gens qu'ils aiment, mais qui aboutit à empiler sur la tête des handicapés des milliers de dispositifs qui font que pour comprendre les mécanismes de la "compensation du handicap", il faut être un juriste rompu à l'usage d'une langue étrangère et non pas une personne concernée qui recherche une solution pour élever ses enfants ou bénéficier de droits élémentaires.


Mis au rancard du ministère de l'Éducation nationale où il se serait bien vu avoir la longévité de Jean-Michel Blanquer (et aurait peut-être été moins nocif que ce ministre gesticulateur de l'inégalité des chances qui voulait repérer dès l'école maternelle les enfants irrécupérables), Vincent Peillon commença par enseigner à Genève, puis prétendit se refaire une virginité politique en présentant sa candidature (pas nulle du tout) à la primaire socialiste de 2017. Battu, il ne se comporta ni comme un renégat ni comme un salaud, c'est-à-dire qu'il ne soutint pas Manuel Valls, mais il se mit au service de Benoît Hamon, qui disparut corps et biens quand il vit qu'il n'avait plus d'avenir politique en dehors d'un recentrage sur la famille qu'il formait avec ses enfants et sa femme LVMH. 


Mais comme "on ne meurt jamais en politique" ou qu'on est toujours reclassé quand on fait partie du personnel politique, "Vincent Peillon a été nommé, en 2021, conseiller maître expert en service extraordinaire à la Cour des comptes. Fort de cette éminente fonction, l’arrogant pérore sur les plateaux de télé. Il y livre des argumentations consternantes avec le même ton condescendant que celui qu’il maniait lorsqu’il était ministre." 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire