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samedi 11 novembre 2023

Antisémitisme, pourquoi je ne défilerai pas!

Si j'en crois les chaînes infos que j'écoute d'une oreille distraite depuis quelques heures, la marche contre l'antisémitisme qui aura lieu ce dimanche sera le dernier endroit où il faut être. Y serai-je? Non. Et pourquoi? 
Parce que la question n'est pas de savoir si je défilerai avec le RN ou je ne sais quel autre parti plus ou moins respectable. Et pourquoi n'est-ce pas la question? Parce quIsraël n'invective plus l'extrême droite depuis que la coalition à sa tête comprend  des PARTIS d'extrême droite. Il faut déplacer la question qui est désormais: saisirai-je l'occasion de la séquence formée par la barbarie du Hamassuivie par le blocage punitif de Gaza pour dire aux juifs que je les aime comme j'aime l'État qui se veut leur emblème? Je n'aime pas les agissements de cet État, donc je me contenterai de ne pas être antisémite à la maison. Je me contenterai d'être un non antisémite de salon. 
Mais il faut que je poursuive mon introspection. Le dernier endroit où il fallait être était la manifestation pro Charlie. Je n'y suis pas allé. Ma mère chez qui je déjeunais était à fond en soutien de cette manifestation. Elle a allumé la télé et je dois dire que ça avait de l'allure. C'en était même émouvant. Il flottait un parfum de fraternité dans cet unanimisme, tellement contagieux que Renaud a embrassé un flic et en a fait une chanson. 
Regretté-je de ne pas m'être rendu à la manif en soutien de Charlie et de ne pas avoir participé à ce moment de fraternité française? Non, car derrière l'unanimisme, je crains le tous contre un. Et je n'aime pas du tout le slogan d'une banderole où j'aurais dû m'approprier: "Je suis Charlie". Non, je suis moi. (En l'occurrence, "je suis juif" serait un slogan plus vrai puisque je suis chrétien). 
Je n'aimais pas que l'on dise que les morts de Charlie n'étaient pas responsables. Au contraire, ils sont morts en responsabilité et en martyrs de leurs idées. Mais l'Occident a  perdu le sens du martyr. Différence entre le martyre chrétien et le martyre islamique: le chrétien donne sa vie, l'islamique prend la vie des autres en même temps qu'il donne sa vie dans une mort contagieuse. 
J'ai trouvé enfin qu'il y avait un indice compromettant à participer à cette grande liesse de la fraternité française: c'est que le bon peuple de France était soutenu par le gratin des dirigeants internationaux au milieu duquel s'était invité Bibi Netanyahou. Je n'aurais pas voulu manifester avec Bibi. Je comprends encore mieux pourquoi.

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