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mercredi 13 avril 2016

Forisson le négateur et les faiseurs de tabous


http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-Heure-la-plus-sombre-du-21-mars-2016-Invite-le-professeur-Robert-Faurisson-38457.html

 
C’est un goût un peu lâche ou potache de la transgression vaguement honteuse qui m’a fait mettre en présence du professeur  Forisson à travers cette vidéo pour savoir enfin ce que quelqu’un comme moi, rebelle de façade et modéré au fond, peut penser d’un tel homme, dont je dois reconnaître au préalable qu’il a plus grand courage de ses opinions que n’en a son critique dilettante d’un soir oisif.

 

Robert forisson  nous livre dans cette vidéo le récit du face à face d’un homme qui ne croit pas au contexte, mais croit en la neutralité axiologique et des synchronicités, avec des adversaires, Fabius, Badinter, Gaysot, bien d’autres , qui ne craindront pas de créer sur son nom, au risque d’en faire un martyre ou un héros à ses propres yeux, un tabou en plein siècle de la libération des tabous.

 

Robert Forisson partage avec Alain finkielkraut (en quelle compagnie les voici  tous les deux affublés !), non pas la prétention de poursuivre la vérité, mais  la passion de «[la seule] « exactitude », passion souvent approximative chez Finkielkraut et résultant chez Forisson d’une tournure d’esprit classique, d’une éducation trop rigoriste, et d’une tendance trop accusée au rationalisme.

 

A la vérité ou à l’exactitude, je préfère la justesse.

 

Une exactitude qui abolit le contexte ne saurait ni être juste, ni être humaine. Ce n’est pas non plus par hasard que celui qui supposait d’entrée de guerre que le peuple allemand pouvait être persuadé par ses prêtres d’avoir ses dieux pour lui, s’en fait le défenseur quand il cesse d’être l’ennemi de sa patrie. Ce n’est pas par hasard que son goût admire à juste titre l’élasticité des Français de Céline et tombe sur un sujet qui contient la même obsession antijuive qui anime idéologiquement cet auteur de prédilection. Est-ce encore au nom de l’exactitude qu’il s’autorise à étirer presque indéfiniment ce sujet de l’existence ou non des chambres à gaz jugée par un comparatiste, à l’existence ou non de « la solution finale » comme extermination dans l’esprit du Führer ? Ce n’est enfin pas hasard de synchronicité, de quelque façon notariale qu’il s’en tire pour trancher la question sous le prétexte administratif d’une mutation d’après-guerre, qu’il finisse ses jours à vichy.

 

Mais ceux qui ont promulgué contre lui une loi ad hominem lui ont rendu un fier service. C’est une loi d’exception tendant à laïciser l’hypothèse religieuse d’une élection divine du peuple juif. Une telle loi fabrique l’antisémitisme de l’avenir. Sa scélératesse consiste à laisser penser à ceux qui doivent s’y soumettre sans devoir ni pouvoir y soumettre jusqu’à leurs arrière-pensées, qu’au sommet du mondialisme, appelé à réaliser la mondialisation qui est un fait, une seule nation est exceptée de la confusion des peuples, et c’est la nation juive, en raison de sa nature diasporique, territoriale en principe et par promesse éventuellement allégorique, mais répartie depuis l’Empire romain dans « la moitié du monde connu », pour ne pas dire du monde entier… C’est cette souplesse voyageuse du peuple juif » qui rend ce nationalisme compatible avec le mondialisme. Mais qu’à la tête du mondialisme, il y ait de façon réelle ou supposée, une nation et un nationalisme et, qui pis est, au nom d’une croyance religieuse instillée dans ce melting pot laïc,  fait de ce mondialisme un hybride qui le rend d’autant plus inassimilable à ceux à qui il voudrait s’imposer en faisant du composte de leurs identités. Et que le peuple juif soit le tronc commun des trois religions du Livre professée par près de la moitié du monde confus et confondu n’est pas une raison suffisante pour laïciser son élection comme chef naturel et fantasmé du mondialisme.

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