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dimanche 22 mars 2015

Liberté et libéralité

J.P. Battus, évêque auxiliaire de Lyon et à l'époque curé de sainte-Jeanne de Chantal après avoir été curé de Saint-Séverin où je l'ai rencontré, disait préfèrer le langage des repères à celui des valeurs. Quant à moi, je préfère le langage des qualités à celui des vertus. La générosité est une qualité, le courage est une vertu. Je préfère que l'on soit généreux plutôt que courageux. La libéralité est l'autre nom de la générosité. La liberté est plus qu'une valeur, elle est un droit et une aspiraation. Elle est aussi un don de dieu fait à sa créature et à la condition humaine. Eh bien la libéralité compte autant que la liberté. Par un hasard de la sémantique, le libéralisme économique est l'antilibéralité. Mais le libéralisme moral est la garantie de la dignité individuelle. Par "libéralisme moral", j'entends non seulement la reconnaissance du relativisme comme convenant à la condition de l'homme, être relatif par opposition à Dieu, Etre absolu, mais aussi la reconnaissance du libre arbitre comme capacité responsable de l'homme à se déterminer, y compris face aux impératifs catégoriques éventuellement fixés par la Transcendance, aux "lois ontologiques", aux "lois de Dieu" ou à la "loi naturelle". La liberté n'est pas prométhéenne en principe, mais elle contient le pouvoir de voler le feu et le devoir de déterminer si on va le faire ou se laisser diviniser par le Feu de l'Esprit planant sur les eaux primitives.

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