Pages

mardi 3 juin 2014

Jésus Est le vrai fils aîné de la parabole de l'enfant prodigue

En Saint-Jean, dans la prière sacerdotale, on trouve cette Parole : "et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et Je trouve ma Gloire en eux." Ces Paroles sont au mot près celles que le Père est obligé de rappeler au fils aîné jaloux de la parabole de l'enfant prodigue : "Car tout ce qui est à Moi est à toi." Jésus, Lui, ne demande pas de comptes au Père. Il commence par Lui faire l'oblation de ce qui est à Lui, un peu comme un Enfant qui prendrait sur lui de donner son jouet avant que naissent en lui le caprice et l'esprit de captation. Jésus Est un être oblatif, à qui ilne semble jamais difficile de donner: ni Sa Vie, ni Son amour, ni Son Père, ni Ses frères, ni Sa Parole. Pensez donc : Lui Qui Est le Verbe, Il mystagogise le pouvoir de la Parole qu'Il assujettit au langage, à la discursivité indémêlable de la grammaire, et Il le fait en renonçant aux prérogatives d'être le Verbe pour Se faire porte-parole de Son Père. Jésus Se donne en contre-exemple de fils aîné, qui refuse la Gloire dont Dieu veut honorer la beauté d'une autre créature. Les anges étaient avant les hommes, or c'est en un Corps d'homme que Jésus veut S'incarner, d'où la révolte des "fils aînés", du tiers des anges. Son père tue le veau gras et fait la fête pour l'enfant prodigue de retour. Le fils aîné demande pourquoi ce n'est pas sa persévérance à lui qui est honorée, et ce qui prend à ce père baroque, qui semble trouver de la beauté dans la dissipation plutôt que dans la discipline. Jésus anticipe en Lui-même toutes ces réactions qui font que, comme le dit le Siracide, "c'est par l'envie du malin que la mort est venue dans le monde." Sa Vie, Ses frères, Son Père, Sa Gloire, nul ne peut les Lui prendre puisqu'Il les a données. C'est toujours de notre envie que vient la mort, à travers la llogique rivalitaire que rien ne peut canaliser. Mais cette envie cache une nostalgie : celle d'être seul avec le Seul pour vivre le caractère unique de l'Amour. "si tu n'aimes pas que moi, tu ne m'aimes pas." D'où : l'autre m'empêche de vivre. Et nous croyons que l'amour des créatures nous cache celui du Créateur. Or c'est avant de retrouver "la gloire qu'[Il avait] auprès de [Son Père] avant le commencement du monde" que Jésus prononce ces paroles du fils Aîné devant Ses disciples, afin qu'ils sachent que cette Gloire, dont le sentiment pourrait leur faire oublier "l'inconvénient d'être né", cette Gloire leur est innée, car Il la leur a donnée. Elle ne leur fait pas défaut. Cette Gloire leur est innée au point d'en avoir perdu le souvenir d'être nés. Nous sommes tous des fils aînés, à qui le Fils a partagé Son droit d'aînesse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire