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samedi 10 août 2013

Des dix échelons de l'échelle mystique de l'amour divin

(selon saint-Jean de la croix dans "LA NUIT OBSCURE", livre II, chapitres 19 et 20) 1. Affaiblissement de l’âme en elle-même, mais cette langueur n’est pas mortelle… Car cette maladie spirituelle la fait mourir au péché et aux créatures, à tout ce qui n’est pas dieu. Comme un malade perd le goût et l’appétit des viandes, et change de visage… Fièvre spirituelle et mystique. 2. Elle cherche dieu sans interruption. « Je me lèverai et chercherai celui que mon cœur aime. » Ainsi l’épouse en ayant demandé des nouvelles aux gardes de la ville, les quitta et passa plus outre. Ainsi Marie-Madeleine ne s’arrêta pas aux anges qui gardaient le sépulcre de son Sauveur; mais elle continua de faire ses diligences pour savoir où il était. 3. ele opère avec courage, ce qui l’empêche de se lasser en ses poursuites, elle a donc retrouvé des forces. Jacob regarde comme un petit nombre de jours les sept années qu’il sert pour rachel. 4. Ce quatrième degré est une source de souffrance que l’âme supporte pour son Bien-Aimé, sans se lasser, avec générosité et avec persévérance. Car l’amour, dit saint Augustin, rend léger tout ce qui est pesant, et agréable tout ce qui est fâcheux. En effet, l’amour est ici aussi fort que la mort; De là vient que l’esprit est le maître de la chair; il la tient parfaitement assujettie à ses lois ; il n’en fait pas plus de compte qu’un arbre ne se met en peine de perdre une de ses feuilles. L’âme est portée vers Dieu par un véritable Amour et par un sincère désir de se charger de croix pour Lui. 5. Une sainte impatience et des désirs véhéments de posséder Dieu. Il faut que l’âme possède son bien-aimé ou qu’elle souffre les agonies de la mort… comme Rachel désirait avoir des enfants… L’âme n’a faim et soif que d’amour, ne se nourrit et ne se rassasie que d’amour. Chap 20. 6. Le sixième degré de l’amour fait courir très-vite l’âme vers Dieu; et son espérance, soutenue des ailes de l’amour, y vole avec forcée! avec rapidité ceux qui espèrent dans le Seigneur, dit Isaïe en parlant de ce degré, changeront de force; ils prendront des ailes comme des aigles ; ils courront, ils voleront sans peine, ils avanceront sans cesse ( Isa., XL, 3). L’âme est si agile à cause de l’étendue de sa charité et de la pureté qu’elle a acquises dans les épreuves précédentes. Ainsi elle peut dire à Dieu avec David : N’étant plus souillée de mes péchés, j’ai couru vers vous, ô mon Dieu, et j’ai marché avec promptitude et avec facilité par la voie de vos commandements, lorsque vous m’avez dilaté le cœur ( Psal., LVIII, 5 – Psal. LVIII, 5). (Nous sommes dans une sorte de psaume des montées de l’âme). 7. Le septième degré de cette montée donne à l’âme de la hardiesse, du courage et de la véhémence en ses entreprises. · jusqu’à l’impulsivité, l’imprudence : Cette véhémence l’empêche de suivre les règles du jugement, quand il faut attendre les réponses qu’elle souhaite, et prendre conseil quand il faut changer de dessein : la honte même et la pudeur ne sont pas capables d’arrêter l’exécution de ses projets. Les faveurs et l’Amour que Dieu lui témoignent la rendent intrépide. Moïse pratiquait les maximes de ce degré, lorsqu’il disait à Dieu avec beaucoup de hardiesse : Ou pardonnez-leur ce crime, ou effacez-moi du livre que vous avez écrit ( Exod., XXXII, 31, 32.). L’épouse qui demande le baiser mystique, mais l’âme ne doit pas faire preuve de cet excès de familiarité. 8. Cette liberté avec Dieu la dispose au huitième degré, dont le propre est d’engager l’âme à embrasser Dieu, et à s’attacher inséparablement à lui, comme le dit d’elle-même la sainte épouse : J’ai trouvé celui que j’aime; je l’ai pris, et je ne le quitterai jamais ( Cant., III, 4). Les sept vies de la Gloire des bienheureux ? La récompense de Daniel (Dn 10, 11), qualifié d’homme de désir. 9. Ardeur pleine de délices spirituelles, degré des parfaits et celui des apôtres. 10. Degré de la vie future : l’âme devient semblable à dieu, par la claire vision qu’elle en a, lorsqu’elle est délivrée de son corps. Assimilation, la vision produit la ressemblance, au prix (bien faible) de la délivrance du corps. « Bienheureux les cœurs purs, ils verront dieu " La vision béatifique est la cause de cette ressemblance : "Nous lui ressemblerons, parce que nous le verrons tel qu'Il Est" (I Jn, 3-2). Voilà donc cette montée secrète dont l'âme parle en son cantique. Il est vrai pourtant qu'elle ne lui est pas tout à fait cachée ; l'amour la lui découvre dans les degrés que nous venons de déduire, parles admirables effets qu'il y produit.

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