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samedi 3 septembre 2011

Les inaperçus de l'histoire (I), le "politiquement correct"

Le Gouvernement par la litote :


"Les Athéniens, comme le remarquent certains modernes, adoucissent l’odieux de certaines choses, en leur donnant des noms honnêtes et innocents : ainsi, ils appellent les prostituées des amies, les impôts des contributions, les soldats de garnison des gardiens, la prison une maison. Ce fut là, dans l’origine, suivant toute apparence, une invention de Solon.


(…)D’ailleurs, l’obscurité des lois de Solon, et les sens contradictoires qu’elles présentaient souvent, servirent beaucoup, dit-on, à accroître l’autorité des tribunaux.
Les juges se trouvèrent, par là, les maîtres des lois, pour ainsi dire."


Mais...

"Parmi les autres lois de Solon, il en est une qu’on ne trouve que là, et fort étrange, qui note d’infamie quiconque, dans une sédition, ne se déclare pour aucun parti." (Plutarque, traduction Alexis Pierron)


Ah, si notre "politiquement correct" était pétri d'un tel paradoxe de l’engagement au sein de l’émolience ! Au mieux, on pratiquerait un "vote obligatoire" à la belge ; au pire, on serait un pacifiste séditieux. Du moins ne serait-on pas neutre !


La simple acceptation à peine critique de la formule antithétique du « politiquement correct » est un aveu de neutralisation des citoyens par une République qui rétablit le mot quand se met à manquer la chose.


Est dit « correct » ce qui se veut « conforme aux règles ». J’ai toujours été rétif aux règles, mais en politique plus qu’ailleurs ; car il n’y a pas de règles en politique : il y a bien sûr des règles de mœurs, mais il n’y a pas de règle de pensée

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