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dimanche 29 mars 2020

"Tout va changer demain?" ou le marxisme camusien de l'après-crise.

Empêcher que le monde se défasse? Manque d'ambition par peur des allumettes ou refuge des sceptiques. Refaire ou "transformer le monde"? Oui bien sûr. Et la pointe du couteau marxiste est depuis quelque temps de retour. On a passé par pertes et profits le communisme et sa pratique sans autre forme de procès pour revenir, par temps de crise, à l'analyse marxiste et à ses remèdes. Après le traité d'Amsterdam, Mélenchon a ressorti les habits neufs de son trotskisme pour fonder le parti de gauche et défendre Mao contre le Dalaïlama. À la dernière sortie de crise, on nous avait déjà fait le coup. "Plus rien ne sera comme avant", avait-on péroré pour la plus grande joie des naïfs. "Lecapitalisme, c'est la privatisation des profits et la nationalisation des pertes", avait-on découvert. "Après avoir sauvé les banques pour protéger votre épargne, nous allons transformer le capitalisme", promettait Nicolas Sarkozy. "On n'avait plus d'argent" pour en injecter dans l'hôpital", avait rétorqué sèchement Emmanuel Macron à une infirmière avant d'aller écouter une pièce de théâtre à la Légion d'honneur (récemment, il est allé au "Café joyeux" deux jours avant de nous confiner joyeusement). Macron avait mal parlé à une infirmière, mais c'était au temps où on n'applaudissait pas encore les soignants. Les caisses étaient vides. La planche à billets promue par Marine Le Pen pour sortir de l'euro, dont Bruno Le Maire prédit aprèsCharles Gave qu'il pourrait mourir de mor naturelle, la planche à billets était dangereuse, car elle fabriquait de l'inflation. Le G20 a depuis décidé de créer des milliers de milliards de dollars. La BCE et le Conseil européen avaient anticipé la décision mondiale. Macrontrouve sous le sabot d'un cheval 300 milliards pour sauver les entreprises qu'il aura mises en faillite à cause du confinement sorti de son chapeau à la va-vite et trop tard. C'est 3 fois moins que les 822 milliards que trouve l'Allemagne qui teste et ne confine pas, et dont l'économie est florissante. Sur ces 300 milliards, 2 seulement sont promis à l'hôpital. On découvre de quoi primer les soignants applaudis comme on donne un os à ronger à un chien bien servile. On traite les soignants comme des chiens, en imaginant que leur dévouement est guidé par l'appât du gain. Macron croit que tout le monde lui ressemble. Il trouve de quoi primer les soignants avec la même vigueur un peu molle qui avait fait qu'on disait pendant des années qu'il était impossible de donner un coup de pouce au SMIC. Marxisme camusien pour temps de crise. La sortie de crise par la preuve, on voi d'ici comment rien ne sera plus jamais comme avant, grâce à l'esbrouffe dont notre grand sachem est le roi.

Mais notre grand sachem n'aime pas beaucoup les grands sachants. Il est vrai qu'on ne peut pas fréquenter en même temps Gilbert Sette et Didier Raoult. On assassine au nom du principe de précaution. Au fait, qu'est devenue la liberté de prescriptionmédicale qui était donnée comme un principe aussi intangible que la liberté pédagogique? S'arrêterait-elle au coronavirus, au Plaquenil et à la Chloroquine? "On ne peut pas vous testter, mais on vou ssoigne et on vous confine. Prenez soin de vous, restez chez vous."

On ne veut, on ne peut pas croire qu'après l'avoir énucléé, interpellé, mutilé et parfois tué de quelques balles perdues, Macron qui parle si doucereusement se comporte en assassin de son peuple et en collaborateur du coronavirus -et plus activement que Laurent Fabius dans l'affaire du sang contaminé, qui ne pouvait pas être au courant des agissements de Michel Garetta-. "Un assassin si beau", chantait-on dans la chanson militante "L'assassin assassiné". Un assassin si bienveillant. L'important est qu'on assassine avec bienveillance et qu'on gouverne en y mettant le ton, sérieux et empathique, dirait-on aujourd'hui, empathique et emphatique s'agissant de Macron. Gouverner en y mettant le ton de façon à faire oublier qu'on assassine avec "bienveillance". "Mais parlons d'autre chose", chantait Brel dans "Chez ces gens-là". On n'aura pas de mal. "Les Français ont" toujours eu "la mémoire courte", mais le gouvernement est devenu séquentiel, communiquants et médiologues ont théorisé la chose.

La séquence est une forme de saturation informative. Pendant des semaines, on ne vous parle que des frasques pédophiles ou sexuelles de Matzneff ou de Strauss-kahn, de la réforme des retraites et puis du Coronavirus. Autrefois il arrivait qu'une guerre contre des ennemis bombardiers fût plus longue que prévue. Aujourd'hui, les gens ne le supporteraient pas. La guerre microbienne durera six semaines, éventuellement renouvelables une fois. Les gens seront saturés d'être confinés. Et tout reprendra comme avant, au nom de la bourgeoisie camusienne qui hait les coups de menton marxistes, encore qu'ils déteignent moins dans le paysage que les poussées populistes ou que les replis nationalistes.

Mais soyons attentifs. "Le Figaro" nous diffuse l'air de "Tout va changer demain" interpréter par François Bayrou qui a un chat dans la gorge. Ce ténor a des accents de guépard.

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