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vendredi 14 juin 2024

Extrême droite et catholicisme

Qu'est-ce que l'extrême droite? Une classification politique. Avec autrefois une affiliation qui ne faisait aucun doute de Jean-Marie Le Pen avec d'anciens Wffen SS. En va-t-il de même aujourd'hui, étant admis et reconnu que Marine Le Pen a sa nazisphère à travers la "Gudconnexion" des Frédéric Chatillon et des Axel Lousteau. Et Si l'on veut continuer dans les raccourcis, l'extrême droite de Marine Le Pen est nationale socialiste en ce sens qu'elle présente un programme basé sur la préférence (ou la priorité) nationale, mais qui est assez social tant qu'il s'agit des Français.
Tout cela étant posé, le RN a réussi sa dédiabolisation que je préfère pour ma part appeler sa banalisation. Qu'est-ce qui reste désespérément incompatible avec le catholicisme? Sa xénophobie. Incompatibilité tempérée par l'adage selon lequel "charité bien ordonné commence par soi-même". Et Jean-Marie Le Pen
a beau protester qu'il aime mieux ses filles que ses cousines et ses cousines que ses voisines, en régime chrétien, l'amour du prochain se plaît à se rapprocher de ce qui est le plus éloigné de soi. Donc cette xénophobie représente une vraie incompatibilité, qu'on doit néanmoins tempérer par la conscience que la xénophobie a été le paradigme de l'histoire jusqu'à l'après-guerre qui a bâti nos institutions internationales et notre interdépendance mondiale. Tout cela s'étiole dans une fin de cycle qui était prévisible, mais ne laisse pas d'être inquiétante.
L'extrême droite a défendu un christianisme de civilisation que ND de chrétienté (pour rester dans le sujet du billet) appelle de ce nom et qui va jusqu'à prendre les oripeaux de la laïcité pour conserver quelque chose de la chrétienté, ce qui nous vaut l'article paru hier dans "la croix" et dont je n'ai pas encore pris connaissance, intitulé: "Le RN, catho, mais pas trop."
L'extrême droite peut-elle être assimilée au fascisme? Si oui, qu'est-ce que le fascisme? Personnellement, autant je crois assez bien comprendre ce que recouvre le nazisme, autant le fascisme est une espèce d'épouvantail qui est certainement très vilain, mais qu'on ne définit jamais très clairement.
Si j'accepte cette assimilation et si je tiens compte du fait qu'il existe une véritable incompatibilité entre la xénophobie de l'extrême droite et le catholicisme du bon Samaritain, mon aporie se complique du constat que notre peuple va très mal ou, pour le dire autrement, que notre société est très malade, en insécurité économique, morale, culturelle, identitaire et j'en passe. Pour ajouter à mon aporie, on assimile toujours le fascisme à ce qui nous a mené à la Seconde guerre mondiale. C'est historiquement irréfutable. Mais dans l'immédiat, ce sont les dirigeants raisonnables qui nous engagent hors de toute raison dans une escalade ukrainienne qui pourrait nous mener tout droit à la Troisième guerre mondiale. Et si on prend trente ans de recul, Jean-Marie Le Pen était opposé en 1991 à la première guerre du golfe qui a signé le vrai divorce entre le Nord et le Sud ou entre le dar-el-islam et l'Occident post-chrétien à peine deux ans après la chute du mur de Berlin et l'année même de la chute de l'Union soviétique.

Alors que faut-il faire? Pour le moment, je n'en sais rien. Mais je suppose que la porosité de l'électorat catholique à l'extrême droite, pour autant que je suppose cet électorat charitable et mû par ce premier impératif de son être-chrétien, tient en partie à l'aporie que je viens d'énoncer. 

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