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samedi 20 janvier 2024

Retombées macroniennes

Séducteur, tu m'envoles, tu me fais voyager, mais tu me fais retomber de plus haut, plus dure est la chute libre sans parachute.

IL y a deux éléments (et peut-être plus) que je n'avais pas recensés à propos de la conférence de presse d'Emmanuel Macron. Le premier était par omission, tandis que le second ne me semblait pas entrer dans ce qui se voulait un argumentaire et un argumentaire séduit sur la forme, dont j'imaginais par avance que, rentré du spectacle, le fond remontant à la surface, je continuerais de trouver la forme passable, mais je serais déçu par la pièce.

Premier élément. Macron fait une promesse de "réarmement démographique" et de "politique nataliste" en pleine "inscription de l'IVG dans la constitution." Cette incohérence formelle et discursive, je l'avais notée dans ma "réaction à chaud". Mais il y en avait une autre, en un sens bien pire: comment allait-il garantir ce "réarmement démographique" et nataliste? Par la création du "congé parental" de six mois qui allait remplacer le congé maternel et le congé paternel de trois ans. Donc les deux parents allaient se retrouver comme deux ronds de flanc autour de leur bébé vagissant et puis tout de suite à la crèche, "pour remettre les femmes sur le marché du travail"! Et quand bien même le congé parental serait mieux rémunérés pendant six mois, il allait coûter moins cher que le congé maternel ou paternel sur trois ans. Onn'allait tout de même imaginer que Macron allait décréter le statut de mère au foyer ou du parent assurant les premiers soins à son enfant, pour faire moins genre ou être moins genré. Son vrai message était: nous voulons faire des économies et remettre les femmes sur le marché du travail, et nous vous le présentons en disant (voici notre "narratif"!) que nous servons une politique nataliste en favorisant le capitalisme et en promouvant la peine de contre "la vie humaine innocente" de certains enfants à naître.

Deuxième élément. Il m'est revenu suite à la révolte des agriculteurs. Emmanuel Macron qu'il expliquerait aux agriculteurs quelles étaient les bonnes pratiques. Il n'a jamais été agriculteur de sa vie, mais il enseigne les agriculteurs. Ça m'a rappelé que, sur mes vingt ans, je vivais dans un foyer étudiant tenu par des sulpiciens et sis au six, rue du Regard, le comble d'un aveugle, je l'ai fait. M'est restée immémoriellement une conversation entre un aspirant énarque qui a raté son concours et un prêtre rural. L'aspirant énarque disait à son vis-à-vis: "Mais les paysans, ça fait vingt ans qu'on leur explique qu'ils ne doivent plus faire comme ça." Consternation du prêtre rural et consternation de ma part.

Je n'aime pas tellement Philippe de Villiers qui se refait la cerise en se "réinventant" vieux sage sur "CNews" alors que toute sa carrière n'aura été qu'empêchement à ses idées de prendre le pouvoir par refus de faire tampon en vue de l'union des droites. Mais Villiers a toujours eu le sens de la formule. Et sur cette conférence de presse, il a dit: "C'était les chutes du Niagara de léloquence technicienne." On ne saurait mieux dire. L'énarchie dans toute sa splendeur, parée sous les atours de la morgue gaullienne. 

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