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samedi 2 novembre 2019

Musulmanophobie ou mysislamie?

Dans la matinale de Franceculture, Ghaled Bencheikh, qui dirige la Fondation sur l'islam qui s'est bâtie sous l'égide de Jean-Pierre Chevènement, explique que, pour lutter contre les débats malsains à l'œuvre dans notre pays, il faut:

-un versant culturel: enseigner l'islamologie à l'université. D'accord, dès lors que l'islamologie se distingue de la théologie islamique. On enseigne bien la Bible et on n'enseigne la théologie chrétienne qu'à l'Université de Strasbourg en raison des dispositions concordataires. Pour moi, Tarik Ramadan n'est pas un islamologue, mais un théologien islamique, dépravé ou non, peu importe.

Ghaled Bencheikh suggère aussi que l'on enseigne la contribution culturelle de l'islam à la culture européenne. D'accord aussi, si on ne nous oblige pas a priori à apprécier cette contribution.

-Une contribution au débat démocratique: Ghaled Bencheikh construit une université populaire itinérante (UPI) qui, ne bénéficiant pas des moyens offerts à l'université populaire de Michel Onfray qui se faisait prêter l'auditorium du mémorial de Caen, circule de ville en ville et organise des débats où tous sont les bienvenus, des mamans voilées aux Français de souche islamophobes.

-Un versant d'éducation populaire, destiné à sortir les jeunes de banlieue de l'alternative mortifère, que lui décrivent les mères de ces banlieues, entre la délinquance et le discours belliqueux des imams autoproclamés. Pour remplir cette mission indispensable à la paix civile, "Nos moyens sont epsilonesques", déplore-t-il. L'État n'a pas son pareil pour pleurer sur "les territoires perdus de la République", pour gaspiller tour à tour l'argent public dans la politique de la ville ou refuser le "plan Borloo" et pour ne rien faire de concret qui sorte de l'abandon les jeunes en danger de radicalisation, sans qu'on dise jamais de radicalisation à quoi, comme si tous ne se radicalisaient pas dans le monde d'après le 11 septembre et les deux guerres du golfe.

Ghaled Bencheikh introduit une distinction entre islamophobie et mysislamie. La néologie est bonne, mais tant qu'on ne m'aura pas infirmé qu'il y a une violence intrinsèque dans la geste islamique, je revendiquerai le droit d'être à la fois islamophobe et mysislamique et de dire, pour plagier Jean-Michel Blanquer, que si l'islam porte en lui un ferment d'arriération sociale, ce qui semble prouvé par la conflictualité des sociétés et de l'aire islamique, l'islam n'est pas l'avenir de la société française. Ghaled Benchekh veut interdire la mysislamie par la loi. Pas question. En revanche, il faut se garder de la musulmanophobie, de la haine des musulmans. Et je ne dirai pas non plus comme l'abbé Pagès avec qui j'ai eu l'occasion de discuter récemment qu'il faut "haïr l'islam".

Cela dit en soulignant que ce docteur d'origine sahoudienne qu'est Ghaled Benchekh et qui dénonce en latin le wahabisme est un intellectuel de très grande qualité, dont les émissions "Culture d'islam" sur "France culture" sont un régal pour l'esprit.

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