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mercredi 17 mai 2017

Macron ou le pays artificiel?

Malgré tout, Je me demande si @BrunoNorthCNIP n'a pas raison de dire qu'avec l'élection de #Macron,  le pays réel a été cassé au profit d'un pays artificiel.
On a certes plaisir  à relever la compétence indéniable de certains ministres, comme la ministre du travail, ancienne DRH qui saura piloter à l'échelle nationale le dialogue social par entreprises,  ou la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, qui a milité pour leur scolarité dans le milieu ordinaire (ce qui n'est pas forcément une bonne idée d'ailleurs!) et l'optimisation du statut des auxiliaires de vie scolaire.
Mais que penser de la ministre de la santé, ancienne responsable de la haute autorité de santé, professeur de médecine et qui connaît donc le monde médical contrairement à #MarisolTouraine, mais dont on peut craindre cependant qu'elle est dans la logique protocolaire et technocratique d'objectifs chiffrés en matière de prévention (qu'#EmmanuelMacron envisageait de pratiquer dans les maisons de retraite), ou d'hospitalisation à domicile? On parle en outre à son sujet de possibles conflits d'intérêt. -Mais la formation des médecins de ville est assurée par les visiteurs médicaux travaillant pour l'industrie pharmaceutique-.
Que penser du ministre de l'Éducation nationale qui a certes été recteur de l'Académie de Créteil, mais qui nous arrive directeur de l'ESSEC, de quoi permettre aux écoliers d'avoir l'ambition d'être des milliardaires, comme en rêvait #EmmanuelMacron?
Que penser de la nomination comme garde des sceaux de #FrançoisBayrou, qui a monayé son soutien à #EmmanuelMacron bien qu'il ait promis que son ralliement était désintéressé, à pas moins de cent candidats MODEM, pour un parti qui ne comptait pas un seul député? Est-ce par le remplissage des caisses d'un parti dirigé de manière autocratique et bicéphale (et dont les deux dirigeants ont intégré le gouvernement) que doit commencer la moralisation de la vie politique?
Que penser de l'attelage d'un premier ministre, ancien directeur des affaires publiques d'AREVA, et de son ministre de l'écologie, #NicolasHulot qui, non seulement est antinucléaire par principe, mais accepte, lui qui faisait la promotion du ferroutage dans le Pacte écologique qu'il fit signer aux candidats de 2007, de devenir ministre du président des "autocars Macron" qui a tué la filière du ferroviaire et des petites lignes de TER?
Sur un plan plus humoristique, avec un ministre de l'Intérieur âgé de bientôt 70 ans, on se dit que les assassins pourront courir longtemps.
Que penser du manque d'intérêt que manifestait #EdouardPhilippe pour le travail en commission parlementaire?
Que penser des ssoupçons de conflits d'intérêt, à commencer par les Macron leaks qui ne sont toujours pas exploités, alors que le #FillonGate ou le #PénélopeGate ont ruiné les chances du candidat de la droite de gouvernement d'accéder à la présidence de la république?
De son côté, #EdouardPhilippe, qui doit lui aussi conduire la réforme inaugurale de la moralisation de la vie politique, se montrait jusqu'ici hostile à la transparence et avait des mouvements d'humeur pour évaluer son patrimoine. Ce qui me faisait écrire hier que voir ces deux hommes différer la proclamation de leur gouvernement pour vérifier que leurs nouveaux ministres sont irréprochables me faisait l'effet d'assister à #JérômeCahuzac et #AlainJuppé s'assurant que leurs subordonnés avaient bien tout verrouillé.
Que penser de ce maître des horloges qui semble prendre un malin plaisir à se faire attendre et qui dit ne pas aimer le tic-tac des alternances, au point de recomposer la vie politique en détruisant les partis, remplacés par le consensus des élites au sein de la "République des experts" dont se réclamait #JacquesAttali?
Que penser d'un président qu'un documentaire diffusé hier soir sur #LCP nous montrait fustigeant la reproduction desdites élites, en cela plus bourdieusien que disciple de Paul Ricoeur, et qui assure à ces élites les premières places au sommet du pouvoir, ayant l'air de réserver la "discrimination positive" ou la méritocratie républicaine au monde des entreprises ou de leurs cadres?
Que penser d'un président qui, non seulement n'a cessé, candidat, de dire tout et son contraire, mais dont il se murmmure que les discours étaient fabriqués par des algorythmes en fonction de ce que les gens avaient envie d'entendre, d'où leur imprécision, d'un populisme non pas plébéien, mais post-idéologique?

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