Pages

mercredi 13 août 2014

Amour et désir

La possessivité est la dégénérescence de l'amour. La possessivité met de l'ambivalence dans l'amour, car elle comporte un revers. Lerevers de la possessivité, c'est le rejet. Le possessif rejettera toujours ce qu'il possède et qui l'attire à mesure qu'il le possède, même si le rejet est moindre que l'attirance et le désir de conserver ce qu'on possède. La possessivité génère des blessures d'amour-propre, pas des blessures d'amour. L'Eglise catholique fait bien de rejeter l'amour-propre et de prôner l'amour de soi, de même que rousseau complète utilement Larochefoucauld en expliquant que l'amour de soi est le contraire de l'amour-propre. En réalité, l'amour-propre et l'amour de soi ont une même racine dans le "soi". Mais l'amour-propre a germé dans l'"ego", et l'amour de soi prend sa source dans le sujet, dans le "je" par opposition au "moi". L'amour de soi est donc un saut qualitatif par rapport à l'amour-propre, de même que l'amour purifié des possessions met l'homme en relation avec sa seule capacité d'infini. L'amour est la seule capacité d'infini qu'ait l'homme. Les seules capacités "capables" de l'homme sont des facultés (et partant sont comme facultatives). L'homme a la faculté d'aimer infiniment sans être capable d'autant d'amour. L'homme peut aimer infiniment, mais son désir est fini. Car l'amour est une faculté sans capacité quantitative, l'amour est puissance, le désir vise l'acte, car le désir est quantitatif et fini. C'est le désir qui donne le mieux l'idée de l'impuissance.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire