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vendredi 7 mai 2010

Les inapercus de l'actu (III)

7. Les médias disent que sarkozy fête ses 3 ans à l'elysée. Un indice de plus de leur imprécision. Sarkozy ne fête pas ses trois ans de prise de fonction présidentielle. Il fête les trois ans de son élection. Hier, il a réuni les députés UMP pour leur faire sa météo de la fin du quinquennat. Il leur a dit :

"Jusqu'au second semestre de 2011, on fait des réformes. Après, on fait de la politique." Ah bon ? Faire des réformes, ça n'est pas faire de la politique ? Non, pour eux, faire de la politique, c'est faire la foire. Remarquez, moi, les réformes, c'que j'en pense : le réformisme, c'est la maladie de la révolution manifestationnaire. La politique, en théorie, c'est "l'art du possible" en ce qui concerne les affaires de la cité. Et parfois, s'occuper de la cité, c'est savoir laisser les choses en place.

8. de toute manière, ces foireux, excusez-moi, ces forains, on les connaît même pas sous leurs vrais noms. C'est comme le william-Jefferson clinton qui se faisait appeler Bil. Le Niklaus sarko s'appelle de Nagy-Bocsa, mais ça le ferait pas aimer du populo de passer pour un aristo. C'est comme son meilleur ennemi dominique galouzeau de villepin dont on ne nous dit pas que l'étymologie de son intercalaire renvoie au mot d'ancien français "galer" d'où l'on a tiré galéger. C'est sûr que, lui qui veut paraître sérieux comme un pape, ça ne servirait pas son image.

"Je plains le temps de ma jeunesse

Ouquel j'ai plus qu'autre galé", écrivait déjà François vilon. Surtout n'allez pas croire que je sois cultivé : ce sont les deux seuls vers que je connaisse de lui, et ce ne sont pas les plus beaux. Mais pouvons-nous passer de François Vilon au sénateur Xavier galouzeau de villepin, père de celui qui nous occupe ? voici ce qu'il a dit de son fils :

"L'ennui avec mon fils dominique, c'est qu'il ne comprend rien à la politique". Trouvez-vous que ça redore son blason ? bon, il a fait un beau discours une fois dans sa vie, mais on ne va pas en faire un fromage, d'autant que, dans son beau discours, il n'a jamais brandi la menace que la France pourrait opposer son veto à unne intervention en Irac. Et puis il faut être logique : c'était de deux choses l'une : ou bien l'on était opposé à la première guerre du golfe, et on avait tout lieu de ne pas s'engager dans la seconde ; ou bien l'on avait approuvé cette première manifestation déflagratrice du "choc des civilisations" devenu inévitable depuis lors et dès lors, il était, non seulement incohérent, mais déshonorant de ne pas apporter son concours à la seconde invasion. Que je sache, chirac et galouzeau avaient participé au concert qui, en deux jours, retourna notre nation pacifiste en opinion publique belliqueuse. Alors, le beau discours à Galouzeau, tintin !

Il est connu que Ségolène s'appelle Marie. L'intérêt avec cette madonne qui a fait distribuer les pillules avortives par les infirmières scolaires aux petites filles (mais l'avortement est un droit de la femme, son corps lui appartient. On ne s'appartient jamais sauf quand on a un polichinelle dans le tiroir et qu'on est "tombé enceinte", aveu de la langue qu'on tient cela pour un malheur) ; l'intérêt, disais-je avec cette Jeanne d'arc pour récepteurde télévision qui aurait volontiers touché les écrouelles de son infirme, au point de s'atirer cette remarque ironique de François Hollande qui ne l'aimait plus :

"s'il se lève, elle est élue."

L'intérêt avec elle, venons-y enfin, c'est qu'elle pouvait dans son patrimoine réconcilier le socialisme avec deux traditions de la France, ce pourquoi il arrivait à le Pen, qui avait pressenti qu'elle serait candidate, de lui faire les yeux de chimène : le royalisme et le gaullisme. Elle ne voulait pas que l'on appelle ses partisans des "royalistes", mais elle n'y pouvait rien : c'était dans son nom. Alors elle suggéra qu'on les appelât des ségolistes (avec un "o", je vous l'accorde et selon la tendance chère à la république des prénoms, même incomplets), mais son idée faisait ressortir, en plus de la maîtresse d'école, son côté fille de général. Moi, Ségolène, je l'appelais la bourdoyeuse, mais elle avait de qui tenir, car, quand ses matchos de camarades lui dressaient des procès en incompétence, elle répondait qu'elle avait servi sous Mitterrand, de qui elle avait été, disait-elle, la conseillère aux affaires étrangères, ce qui lui conférait un statut international. Mais laissons l'amante à l'eau du père Hollande à sa mégalo, et digressons pour faire le bilan de la politique étrangère de la France sous l'auteur du "COUP D'ETAT PERMANENT" dont chacun sait sur le chapitre qu'il s'est fort bien moulé dans la fonction, sous le rapport de son confort personnel. Mais on ne fait jamais un tour d'horizon de ce que fut "la voix de la France" sous ce successeur de de gaulle qui détient le recors de la longévité présidentielle bien qu'il ait été malade pendant toute la durée de son mandat : j'ai déjà fait allusion à la guerre du golfe, je n'y reviens pas. On a dit que François Mitterrand avait freiné des quatre fers à la perspective de la réunification allemande, ses conseillers de l'époque le contestent, ils doivent le savoir mieux que moi. Mais là où il a bourdoyé par-dessus tout bon sens et avec un toupet dont lui seul était capable, c'est au moment du coup d'Etat russe qui faillit mettre fin à la perestroika. Le soir même où Guennadi Yanayev détrônait pour deux jours Mikhaïl Gorbatchev, notre inénarrable Président à la voix de clerc qui aurait mieux fait de prendre la soutane plutôt que la robe d'avocat qu'il n'a certes pas beaucoup usée, n'ayant presque jamais plaidé, venait faire une intervention télévisée pour dire aux Français que bon, c'était pas joli, joli, ce qui se passait en russie, mais qu'on allait faire avec, comme on l'avait toujours fait. Deux jours plus tard, quand tout est rentré dans l'ordre par l'effet magique de boris Eltsine monté sur son char, revoilà notre vieux François qui, toute honte bue, monopolise à nouveau toutes les chaînes pour dire qu'il était impossible d'imaginer qu'il avait cru, ne serait-ce qu'un instant, que ce coup d'Etat avait la moindre chance de réussiret que son intervention de l'avant-veille était un coup de bluff qui n'avait pas peu contribué à la défaite des putschistes. Donc, quand je vous disais que Marie-ségolène avait de qui tenir, j'avais du biscuit…

Mais parlons d'une autre qui a de qui tenir, dans le sens, cette fois-ci, où elle a de la branche, mais pas aristo pour le coup, seulement techno : la fille Delors, la mère aubry qu'on appelle à présent véritablement d'un nom d'emprunt. Car, tant qu'elle était l'épouse de Xavier Aubry, il n'y avait rien à dire. Mais à présent qu'elle est l'épouse de l'avocat lillois Jean-Louis Brochen, est-ce pour lisser son image ou par un puritanisme rentré de "chrétienne de gauche" que celle qui consiidère comme une insulte de se faire appeler Mmle Delors tient à se faire appeler du nom de son premier mari ?

Je pourrais être intarissable sur ce chapitre des faux noms, Le plus goulayant à citer étant quand même celui de Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon. Oui, je prétends que ce monsieur de l'aile gauche du lepénisme (le Pen se croyant de centre droit) détient la palme du nom qui tient en bouche. Quant au propre faux nez de ce faux nez de le Pen, Nicolas dupont-aignan, qui pousse l'imitation de sa copie jusqu'à avoir, comme elle, des instants où tout à coup, sa voix devient de fausset (oui, c'est avec une voix de fausset que Philippe (dit) de Villiers dit qu'il faut rétablir la peine de mort), le fondateur de "debout la république" s'appelle en réalité Nicolas dupont, quoi de plus commun. Est-ce pour sortir du lot ou pour paraître plus niannian qu'il a ajouté à son nom patronymique le nom de sa maman ? Pour quelqu'un qui n'aime pas l'Etat nounou...

9. Et puis, pour la plupart, ces enfoirés foireux forains ne sont même pas français d'après le droit du sol. Née à daquar, nous avons failli avoir, en ségolène, une présidente sénégalaise, ce qui aurait tout de même eu un autre chien que de voir Rama Yade portée aux nues. Ce n'auraient pas été les Etats-Unis, alors, mais c'eût été la France qui aurait pu se vanter d'être le premier pays en dehors du continent africain à avoir une présidente africaine, et ça nous aurait évité d'entendre sarkozy nous dire, dans son discours de daquar, justement, pour lequel Marie-ségolène est allée demander pardon, on comprend mieux pourquoi, que l'homme africain n'était jamais entré dans l'histoire : Sarkozy qui, au passage, est parfaitement français d'après le droit du sol à défaut de l'êtredu tout d'après le droit du sang, ça nous change de giscard, sous la présidence de qui nous fûmes gouvernés par un allemand né à coblence, ce qui explique peut-être l'"entente cordiale" entre notre valéry et Helmut Schmidt, lequel devait lui avouer à la fin de son mandat, en lui donnant l'autorisation de ledivulguer, ce qu'il fit dans le premier tome de son "POURVOIR ET LA VIE", qu'Helmut schmidt était d'origine juive, ce qui lui permettait de tirer une double gloire chanceuse de s'être, non seulement tiré des griffes du nazisme qu'il était largement en âge de connaître, mais d'avoir pu devenir le premier chancelier allemand d'origine juive. Giscard était allemand. Mais comment comprendre, sachant cela, que Giscard se soit mis à pleurer lorsque françois Mitterrand décida, en signe d'enterrement définitif de la hache de guerre francoallemande, de faire défiler les troupes allemandes aux côtés des troupes françaises pour le 14 juillet ? En évoquant la perspective, lui qui avait pourtant donné une véritable existence au couple francoallemand, il ne put retenir ses larmes.

Que nous ne soyons pas gouvernés par des français, ça n'a rien de nouveau, c'était pareil du temps de nos 43 rois et, à la limite, ce serait presque raciste d'en faire état si ça ne s'accompagnait pas d'une inconséquence et n'appelait pas une réflexion. L'inconséquence, c'est que la France est dirigée par des non Français à faux noms alors qu'en France, le droit de vote n'est pas accordé aux immigrés, ce qui revient à leur signifier :

"tu es le bienvenu chez moi à condition que tu la fermes."

Croyez-vous que l'immigration soit aussi bien vue par la pensée dominante que certainsle disent ? Pour l'éprouver, vous n'avez qu'à vous rappeler que, théoriquement, "la liberté d'aller et venir" fait partie des droits de l'homme. Or il faut un visa pour circuler tandis qu'on n'en demande pas tant pour les capitaux. On aboutit en pratique à ce que les biens circulent plus aisément que les personne. En cela consiste le libre échange et l'immigration a beau être un phénomène inéluctable du fait de la révolution des transports, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, en attendant, les biens circulent plus vite que les personnes bien que les biens n'aient aucun droit ou, s'ils en ont, que les droits des meubles soient en droit inférieurs aux droits de l'homme. Mais on n'aura jamais fini de gloser sur la différence du droit et du fait. On peut cependant comparer ce que deviennent à l'application deux droits de l'homme : "la liberté d'aller et venir" et "le droit à l'éducation". Celui-ci est obligatoire quand celle-là est virtuelle.

Quant au fait que nous soyons gouvernés par des non français à faux noms qui interdisent aux immigrés de voter, cela fait réfléchir sur le double. L'humanité est divisée en nations depuis au minimum et si elle a vraiment eu lieu, la séparation des langues de Babel. Ce serait babylone, nous dit-on, si tout le monde se mettait à parler l'espéranto en pratiquant une religion syncrétique. Ce serait babylone, mais pourquoi ? babylone n'a-t-elle pas été le symbole du cosmopolitisme tandis que, si tout le monde parlait la même langue, ce serait un symbole d'unification ? Mais tout se passe comme s'il était interdit à l'humanité d'être humaniste et de mettre un peu de ciel sur la terre que celui-ci ne vienne d'en Haut et n'emprunte les voies réservées de la grâce. La générosité de la nature humaine se brise contre l'impossibilité de réaliser l'idéal de sa condition, et on en arrive en pratique à ce que l'homme soit gouverné par son double, autant dire par la folie de son double.

10. Mais il y a quand même des problèmes structurels en France dont il faut dire un mot. Commençons par l'éducation puisque l'obligation en est satisfaite pour la plus grande satisfaction des intolérants, mais pas nécessairement au bénéfice des enfants, si on se laisse pénétrer par l'effet de ce chiffre alarmant, savoir qu'en France, chaque année, 600000 élèves sortent du système scolaire sans avoir obtenu la moindre qualification. Ca n'a pas l'air d'émouvoir plus que ça les profs qui, lorsqu'ils réclament plus de moyens, n'évoquent jamais cette réalité sur leurs banderoles. On les comprend : ça n'est pas très publicitaire. Or, si on multiplie ce chiffre par 10 pour faire une projection sur dix ans, on voit que six millions d'enfants seront sortis de l'école sans qualification, soit quatre fois plus que le million et de mie de morts de la guerre de 14. Cette comparaison peut paraître ubuesque à qui ne voit pas que, de nos jours, si l'on n'a pas de diplôme, on est comme "civilement mort" : on n'a quasiment aucuune chance de s'en sortir en trouvant un travail, tout ainsi qu'il en va de l'expérience professionnelle exigible dans la plupart des offres d'emploi, mais comment avoir une expérience professionnelle si personne ne vous donne l'occasion d'occuper un premier poste ? Et, quand je dis que les profs s'en battent l'œil, je suis poli : ils ont certes raison de râler parce que ce n'est certainement pas le moment de supprimer des postes dans une education Nationale qui draine un tel échec scolaire en faisant face à des enfants plus éveillés. Mais si, au moins, ils ne mettaient pas des bâtons dans les roues des gamins qui ne sont pas plus faits pour l'école obligatoire que moi pour être gymnaste ou cordon bleu. Prenez le cas d'un enfant déscolarisé depuis la sixième par phobie scolaire ou que sais-je ? Il lui est strictement impossible d'attendre ses seize ans pour entrer en apprentissage. Car, pour aller en apprentissage, il faut qu'il ait atteint au moins la classe de troisième, à présent que les alternatives des classes préprofessionnelles a été cassée par le refus idéologique du redoublement.

11. Les retraites, on n'en est pas sorti. On aborde le problème à l'envers (et c'est tout à fait normal attendu qu'il est traité par des experts, aussi bien du côté du gouvernement technocratique que des syndicats qui ne sont plus prolétariens) : on voudrait faire reculer l'âge légal du départ en retraite tout en prolongeant la durée de cotisation. Très bien, mais comment faire, s'il est devenu bien rare que les jeunes ne trouvent un premier boulot avant l'âge de 26 ans parce que les uns prolongent leurs études tandis que les autres sortent de l'école sans un diplôme en poche ? faites le compte :

26+42=68. Or, dans les pires hypothèses de recul de l'âge légal du départ à la retraite, celui-ci n'excède jamais 67 ans. A l'inverse, on invoque la pénibilité de ceux qui ont exercé des métiers très durs et dont l'espérance de vie est au moins de quatre ans inférieure à celle des cadres. La plupart d'entre eux ont commencé de travailler à 14 ans. Refaites le compte :

14+42=56 ans. Or, qu'ils aient exercé un métier pénible ou non, ils ne peuvent prétendre partir à la retraite avant l'âge fatidique de 60 ans, qui n'est pas fatidique pour tout le monde : Philippe tesson a 81 ans, Jean-Pierre elkabbach a 72 ans, Michèle cotta idem, Yvan Levaï a déjà passé les 73, Daniel Mermet en a 67, tout comme Michel drucker, qui ne veut pas entendre parler de retraite. Je pourrais aussi citer l'âge de bouvard, mais comme il a fait rigoler la France entière, motus, je m'abstiens !

12. La crise, ils l'ont pas vue venir, les experts, ce qui ne les a pas empêchés, une fois qu'elle était là de ne plus en tarir. Ils ne l'avaient tellement pas vue venir qu'ils l'avaient complètement oubliée de leur champ prospectif, l'Attali comme les autres, qui dit qu'il l'avait prévue, lui qui se targue de prédire l'avenir par des voies scientifiques, mais dont la commission avait pour fin de chercher le point de croissance qui manquaità la france, l'Attali qui s'est mis les taxis à dos en voulant qu'on déréglemente leur métier, en digne exécuteur testamentaire des intérêts de danielle Mitterrand, qui pleure sur tous les bobos du monde, mais que ça n'empêche pas, ni d'être allée faire la quête quand il s'est agi de faire libérer son petit Jean-christophe injustement mis aux fers par un juge "suant la haine", ni surtout d'être actionnaire de la G7, compagnie de taxis où les chauffeurs sont totalement exploités et doivent fournir une telle recette à leur loueur qu'ils doivent travailler à des cadences infernales pour espérer gagner quelque chose pour eux-mêmes. Mais je ne suis pas là pour parler des taxis, d'autant qu'ils ont cessé d'être sympatiques et que 25 % au moins d'entre eux, si la totalité de la corporation ne sait plus regarder un plan, ne sont même pas foutus d'être équipés d'un GPS. Je ne suis pas là pour parler des taxis : la crise ne sévit pas que dans le taxi, ni de l'attali : il n'est pas le seul à ne pas l'avoir prévue, le sarko voulait aussi "aller chercher la croissance avec les dents". De plus connaisseurs en économie que moi ont épilogué pour relever, soit que l'Etat avait su trouver 400 milliards à mettre à la disposition des banques, soit que ce n'était pas exactement de l'argent débloqué, moyennant quoi il ne fallait pas y voir une perte de trésorerie occasionnant une augmentation drastique de la dette. Ouai ! ce qui est sûr, c'est que l'Etat a choisi ses attributs régaliens : même pas la sécurité ou la défense autant que la protection des banques. Un etat doit choisir les attributs régaliens qui lui semblent être les siens : un etat de droite retiendra les deux premiers cités et leur associera la Justice. Un etat de gauche y ajoutera le logement, la santé et malheureusement l'éducation, mais qu'y puis-je ? Notre etat attache plus de prix à la santé des banques qu'à la santé des gens à qui les banques ne font pas de cadeaux, santé pour laquelle l'etat trouve inadmissible qu'il y ait un trou à la sécu, quand, à bien raisonner, la santé n'a pas de prix, et c'est ainsi que tous les cardiaques n'ont pas de défibrillateur et que les médicaments ne sont pas expédiés dans les pays où le SIDA est en expansion, mais il est plus facile de s'indigner que le pape n'ait pas parlé correctement de la capote. Notre Etat regarde aussi à la dépense pour régler le problème du logement : il construit comme un escargot un parc de logements sociaux, mais ne réquisitionne pas la moitié des logements vides à Paris par exemple alors qu'il ne se prive pas de préempter quand ça l'arrange, et alors que la propriété est plus une concession qu'un droit, même si la Révolution bourgeoise l'a incluse dans la déclaration des droits de l'hommes. L'etat ne réquisitionne pas les logements vides, mais construit des logements sociaux qui lui coûtent cher. Par contre, il légifère sur le "droit opposable au logement" qu'on peut invoquer dans le vide, étant donné les listes d'attente auprès des organismes gestionnaires des HLM. Il pond des droits opposables inapplicables, mais ne plafonne pas les loyers et ne s'avise pas que, s'il réquisitionnait les logements vides en assurant le paiement du loyer et en en demandant une contrepartie à ceux qui deviendraient en quellque sorte ses sous-locataires, il aurait réglé le problème du logement d'une façon qui se serait révélée moins coûteuse en bout de course que sa construction d'un parc de logement social, qui n'est pas très écologique en plus, puisqu'elle mobilise de l'espace déforesté dans la sururbanisation galopante. Mais la crise a bien montré quelles étaient les priorités régaliennes que s'attribuait l'Etat et, ni la santé, ni le logement n'en font partie, de quoi vous pouvez déduire que, bien que nous ne vivions pas à proprement parler dans une dictature, notre Etat est un etat de droite, ce qui serait vrai même en cas d'alternance, car l'administration ne changerait pas ses priorités, fût-elle chapeautée par les socialistes, qui sont moins des étatistes que des amoureux de la régulation sociale, autrement dit des emmerdeurs. La crise a révélé cela et cette autre vérité aussi que "Le capitalisme, c'est la privatisation des profits et la nationalisation des pertes".

Mais je n'en reviens toujours pas qu'ils ne l'aient pas vue venir, nos experts, la crise, parce que moi, qui n'ai fait d'économie qu'en classe de seconde, je me souviens qu'on m'avait appris que l'économie était une alternance de croissance et de récession. Or, dans le champ du lexiqué dont on nous assaisonne pour qu'on comprenne bien, le discours de nos maîtres à penser en leur qualité d'experts ne nous parlait que de croissance. Nous berçaient-ils ou avaient-ils vraiment oublié la crise ?

Mais à vrai dire, j'en ai marre qu'on nous parle de crise, aussi bien que de croissance ; d'abord parce que, la crise, si les experts ne l'avaient pas vue venir, au café du commerce, on en causait depuis longtemps. Et on en causait parce qu'au café du commerce, il y a des comptables parmi les clients, lesquels savent faire le ration entre le nombre de créations d'entreprises dont l'etat se gargarise et celles qui ferme, déposent le bilan, sont mises en redressement ou liquidation judiciaire, quand elles ne font pas purement et simplement faillite. Mais, si j'en ai marre qu'on nous parle de croissance ou de crise, c'est que ce sont des termes macroéconomiques et que, même si on a peut-être raison de parler de village planétaire, il n'empêche que nous continuons pour notre part à éprouver la réalité à l'échelle de notre microsphère. La mondialisation, on la sent, on la voit, mais on ne la vit pas. J'en ai marre qu'on nous parle de croissance ou de crise, tout comme il y a une expression en particulier que je ne supporte pas :

"Il n'y a pas de souci".

Tu pourrais pas dire de problèmes ? et dès que la formule magique a été prononcée, commence le défilé de la kyrielle des exceptions, des surcoûts, des impossibilités de faire simple. Les gens disent qu'"il n'y a pas de souci" parce qu'ils n'aiment plus les gens à problèmes. Ils seraient heureux de vivre dans un monde fonctionnel. Mais ça, justement, ça ne peut pas marcher, sauf si on prend ses tickets à la poste, si On les prend et qu'on ne dise rien, qu'On ne dise pas qu'on se croirait en russie. Les gens, après en avoir subi l'oppression, ont éprouvé la nostalgie du communisme parce que c'était "un régime protecteur". En France, vous savez ? Il y a beaucoup de "morts civils" : un million de Majeurs Protégés est placé sous tutelle et vit en semi-liberté. Notre régime nous donne l'illusionde nous protéger, surtout depuis qu'il a introduit le "principe de précaution" dans la constitution, mais ce n'est qu'un système bien orthonormé qui sait admirablement nous ranger dans des cases. Qui deviendront bientôt des cases de l'oncle tom, car le recul de la civilisation qu'escompte l'écologie politique prend racine dans le sentiment qu'a l'homme d'être devenu l'esclave de ses machines et de l'intelligence artificielle dont il voulait s'amuser qu'elle le singe.

Julien WEINZAEPFLEN

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