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mardi 22 novembre 2011

Handicap ou déficience?

Ma réponse à M. Michel gouban.

Cher Michel,

Si je vous comprends bien et surtout si j'essaie de résumer et simplifier votre propos, il faudrait faire un distinguo entre déficience et handicap.

Réduire le handicap serait le rôle dévolu à l'accessibilité en général, tandis que palier les déficiences serait le rôle des allocations compensatoires et des associations venant en aide aux personnes.

Gommer, ignorer, minorer, faire oublier le handicap s'imposerait en matière d'empoi pour que le travailleur atteint d'une déficience ne se voie pas répondu que "ça ne va pas être possible" avant le premier entretien d'embauche.

Autrement dit, le handicap serait à réserver aux politiques priorisées de diminution des situations handicapantes par le biais de l'accessibilité, tandis que la déficience resterait l'instrument de mesure de la compensation financière ou humaine de l'atteinte physique ressentie par la personne.

Il me semble qu'une telle clarification est plus qu'enrichissante et eût gagné à être énoncée en ces termes au moment où était discutée la loi de 2005, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, et proposer au législateur des distinctions dialogiques plus simples que celles que suggère le vocabulaire sociologique qui, transposé en norme juridique, aboutit, si sa transposition n'a pas cela pour vocation, à léser les personnes sous prétexte de mieux remédier à leur situation, en diminuant le handicap, quitte à oublier la déficience.

Introduire une telle distinction entre handicap et déficience aurait pu permettre, pourrait permettre encore, de séparer nettement les lignes budgétaires dédiées, l'une à la compensation des déficiences et l'autre à la diminution du handicap, pour autant que ces budgets soient extraits de la part de la cinquième branche de la Sécurité sociale qui est consacrée pour partie au handicap, de par la loi de 2005.

Ne conviendrait-il pas, en vue d'améliiorations indispensables à apporter, non seulement à la rédaction, mais encore à l'application de la loi de 2005, d'affiner la distinction que j'ai peut-être un peu librement tirée et par trop simplifiée de l'analyse que vous nous proposez ?

Dans l'espoir de pouvoir en discuter plus avant avec vous,

J. Weinzaepflen

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