mercredi 11 avril 2018
Questions à une catholique bioéthique
Pardon, Madame, mais j'aimerais savoir depuis quand les catholiques s'intéressent de façon aussi acharnée à la bioéthique. Comme s'il n'y avait plus, dans la vie, que la naissance et la mort le plus tard possible, la première étant condition de tout, je le comprends, mais la seconde? En luttant contre l'avortement, les catholiques veulent empêcher un génocide anténatal. C'est tout à leur, à notre honneur -car je suis des vôtres et des leurs, tous les catholiques sont de ma famille-. Mais pourquoi se sont-ils, avant la loi Veil, très peu prononcés sur l'avortement qui a toujours existé? Pourquoi n'avaient-ils rien contre les condoms avant la contraception de masse? Pourquoi le "coïtus interruptus" vaudrait-il mieux que le préservatif? Les chrétiens veulent mourir le plus tard possible comme s'ils n'avaient pas d'espérance. La foi semble être réduite à la naissance et à la mort, comme s'il n'y avait pas entre elles cet intervalle qu'on nomme la vie, et comme si la seconde naissance n'était pas l'enjeu de la foi ou, pour reprendre une formule de Macron que j'ai appréciée, de "la question intranquille du salut"? En infligeant une longue agonie à des malades qui n'ont plus d'autre issue que la souffrance, les cahtoliques n'avouent-ils pas qu'ils ont un certain goût pour la torture? Comment ont-ils oublié qu'ils étaient contre toute manipulation du vivant, et donc contre le principe même de la PMA? Est-ce qu'ils y viennent parce que ça marche, réservant leur discrimination, par pure homophobie, aux "couples" de femmes? Tout cela soit dit non sans vous présenter mes hommages.
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