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jeudi 3 février 2011

Faits du jour

(Extrait du Dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune, chronique 5)

Envoyé par le croissant de lune, le 2 février 2011 à 12h21

Torrentiel!


Voici le récit des faits du jour, selon moi et ma compréhension de ce qui s'est produit aujourd'hui, dans l'égypte longue, patrie première et mère des patries.


Le discour du tyran fut cominatoire et intimidant. Si je mesurais sur moi, je m'imaginais qu'il fallait lutter et faire effort, pour ne pas en être un peu ébranlé! Tel dut être le mouvement généreux du grand peuple Arabe et libre de l'égypte longue, il ne se laissa pas ébranler et ne vacilla pas! Immédiatement, il manifesta sa réprobation et colère, conspuant le tyran, et maintenant ses exigences fermes d'un changement total et rapide du gouvernement et du régime, pour que demain ne porte pas les traces du passé. Le peuple tint bon et ferme. Selon ce qui s'observait déjà, et le sentiment de spécialistes militaires y compris d'officiers égyptiens en retraite, l'Armée s'adaptait et suivait le peuple, attendant la démission de Moubarak et de son gouvernement.


Or, la chose ne se produisit pas. A l'aube, l'Armée publie un communiqué dans lequel, elle invite le peuple à se retirer dans ses foyers, ses revendications légitimes étant entendues! Certains furent déçus par ce communiqué, mais d'autres ont saisi à demi-mot, que quelque-chose devait se produire, que l'Armée devait faire sa part, le peuple ayant fait la sienne.


Ce qui suivit semblerait leur donner raison, à ces derniers. Le peuple allait-il regagner ses foyers, chose fort nécessaire, pour que l'armée puisse opérer, n'étant pas sûre de toutes ses unités, et envisageant, sans doute, une résistance éventuelle de la Garde Républicaine plus fidèle au régime? Une partie hésitait, croyant le communiqué ambiguë, puisqu'en effet, il était prudent qu'il ne soit pas explicite. Il y eut donc flottement, indécision, mais le peuple se serait retiré, on serait parvenu à lui faire comprendre la situation, il eût libéré les lieux. Mais avant qu'il ne le fît, voilà que des prétendus contre-manifestants arrivent de toutes parts, en soutien du maintien du régime. Or, les développements de la journée, ont bien montré qu'il n'y avait qu'une apparence de manifestants. Ils s'en venaient à pied, certains à cheval, dissimulant les armes blanches, les bâtons, les coctails et autres armes. Sitôt rendus dans la grande place de la Libération, ils affrontent les vrais manifestants, les vrais hommes libres. Ce fut une journée terrible, plus de mille blessés, un tué, selon les chiffres connus par la Jézira. Ils tentèrent de chasser les manifestants, de prendre la place, de s'introduire dans le grand musée, ce fut une bataille inégale, mais ils ne l'emportèrent pas! On s'aperçut ensuite, quand on put en capturer, que certains n'étaient autres que de ces bastonneurs, soudoyés à la journée, de cette racaille que le régime vermoulu, a pris l'usage de recruter, soi pour casser des émeutes, ou pour frauder les élections. D'autres semblent être des éléments du parti prétendument national et démocratique.


Que dut-il se passer, donc? Comment s'explique cette affaire? On doute, quand-même, que ce soit Moubarak lui-même, qui descendit jusqu'à lâcher ces ribauds, tout juste après avoir parlé de grandeur! On pense que ce serait certains de ses proches, sachant l'Armée prête à se mouvoir contre le régime, et craignant d'avoir à répondre en justice du grand nombre de leurs méfaits, craignant de perdre leurs immenses intérêts de maffieux, qui prirent sur eux d'opérer cette tentative. Dieu ne permit pas le succès de leur entreprise inique. Il n'y a que cette explication qui soit possible, ce qui démontrerait un certain flottement dans les sphères du pouvoir, et une grande perte de confiance. Comment se maintiendrait un régime après ce genre de forfait?


On annonce pour demain, encore des marches millionniennes. D'aucun croirait, qu'avec les évènements de ce jour, beaucoup de gens se tiendront cois. Je crois, moi, que le peuple de l'égypte longue, n'a plus guère le choix, il sait que le maintient du régime dans ces conditions, aurait des conséquences terribles. L'enjeu devient total et vital. Je présume que les marches seront puissantes, étant assez probable, que les femmes et les enfants s'y trouvent moins nombreux. Le peuple devrait répéter des slogans d'appel à l'Armée, pour qu'elle exécute sa volonté, comme il est juste, puisqu'il est le vrai détenteur de la souveraineté.


Il faudra en revanche, qu'au lendemain, si l'Armée le demande, les rues soient désertées, afin qu'elle puisse agir sans entrave ni risque sur un peuple encombrant.


Que Dieu éclaire et guide les égyptiens et leur Armée, Dieu, soutien des oprimés.


Croissant de lune.

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