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mercredi 29 décembre 2010

LE BAPTEME DU SEIGNEUR OU LE SACREMENT DU CONSENTEMENT

Commentaire posté le 24 décembre au matin à la suite de l'article
"Tu es Mon fils, aujourd'hui Je t'ai engendré"

Quel Mystère fascinant et confondant que celui du baptême du christ, deuxième temps de Son Epiphanie selon les orthodoxes après la manifestation aux mages et avant les noces de cana! A ma grande honte, j'avoue avoir longtemps interprété cet épisode comme l'entrée du Christ dans Son propre Système. Mais de quel Système s'agit-il, à supposer qu'on puisse retenir le mot? Un système où il ne suffit pas, pour plagier Beaumarchais, de ne s'être "donné que la peine de naître", un système de renaissance et de reconnaissance où la Création, le biologique, l'organique semblent quasiment tenus pour quantité négligeable s'ils ne servent de point d'appui, pour qu'elles viennent s'y superposer, à la Rédemption, la rédimation, la régénération, la recréation (ou Création par surcroît), l'ajout de la Grâce à la nature, comme une seconde nature, de nature spirituelle, à la nature charnelle du bios.

Devant ce Mystère, on reste coi: pourquoi Dieu n'Aime-t-Il pas immédiatement ce qu'Il a créé? Sans doute, la question est-elle mal posée. Aussi reformulons-la: pourquoi, à Dieu Qui seul Se Suffit et qui a créé sans besoin, ne suffit-il pas ce qu'Il a créé, ou pourquoi ne Lui suffit-Il pas d'avoir créé, au point qu'à un premier Mystère de génération, de filiation, c'est-à-dire de répression, de soumission à un ordre prérequis, il Lui faille en ajouter un autre? Peut-être ici, commençons-nous de tenir une clef de la réponse: il Lui faut en ajouter un autre parce que cette filiation nouvelle ne reposera pas cette fois sur une soumission, ni sur une répression dont il est naturel que l'on se venge, nous dirait freud, mais sur un acquiescement, l'acquiescement du don le plus précieux que Dieu nous ait fait: celui de la liberté humaine, la liberté humaine se voyant proposer de suivre celui qui n'est jamais appelé dans la bible "le fils de Dieu", mais Qui ne cesse de Se désigner Lui-Même comme "le fils de l'Homme" pour nous montrer le chemin de l'Homme parfait, de la plénitude humaine, de l'homme accompli.

Nous sommes de descendance royale et christique ; l'aspect coutumier du baptême qui se transmet des parents aux enfants nous rappelle que le baptême est un sacrement de génération, ceci est inscrit très profondément dans nos âmes et dans notre sensus fidei; et pourtant, ce sacrement ne peut se recevoir que si cette génération repose sur une conversion personnelle, une conversion de la conscience, du regard et du comportement. Telle est la demande qui nous est adressée par le Fils de l'Homme dont la venue nous sera annoncée, dans la première lecture de ce soir, non seulement comme celle du "Prince de la Paix, mais du "Père eternel" (ceci figure en toutes lettres dans la liste des nom glorieux que porte le serviteur). Oui, le Verbe Eternel qui vient s'incarner chez nous en ce mémorial que nous célébrons aujourd'hui ne fait qu'un avec le Père Eternel. C'est à cette éternité du dessein créateur de dieu qu'il nous faut acquiescer de toute notre liberté humaine. Aujourd'hui est le moment favorable, convertissons-nous, joyeux Noël !

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