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lundi 6 décembre 2010

DE QUOI NICOLAS EST-IL LE NOM

(Pour la Saint-Nicolas)

C'est qu'on en a écrit des chansons pour la Saint-Nicolas:
"Saint-Nicolas, patron des écoliers"; Saint-Nicolas:
"Saint Nicolas part en voyage;
De sa cloche j'entends le son. "Mon père m'en avait appris une autre:
"Saint-Nicolas, mon bon patron,
apporte-moi des macarons,
Des bonbons pour les petites filles,
Des p'tites filles pour les p'tits garçons" (adaptation personnelle pour
cause de vrai trou de mémoire).

Saint-Nicolas, en alsace, est fêté par la consommation de chocolat chaud et
de petits pains en forme de petits bonshommes que l'on appelle des Manala,
ou encore d'escargots que l'on appelle des schnackala. Ces petits pains ont
la particularité d'être tellement moelleux qu'ils perdent tout à fait le
goût du petit pain.

L'affaire de Karashi fait reparler des "DEUX NICOLAS" de la campagne balladurienne: Nicolas sarkozy et Nicolas Bazir. L'un était le Nicolas de l'ombre et l'autre était le Nicolas de la lumière. Ne peut-on pas supposer que celui de l'ombre avait plus de part à la négociation de Karashi que celui de la lumière qui n'était que
porte-parole, oriflamme et porte-drapeau de campagne, non porte-flingue ? Cela rend la chose moins croustillante, éloigne l'ombre de l'affaire d'etat, mais donne une version plus probable de l'événement.

Comme bon nombre de Français (et de francophones qui doivent s'étonner de la
façon dont parle notre Président), je pense que le Nicolas que nous
connaissons tous ne fait pas très Président. Dans les années chirac, après
la mort du grand fauve politique qu'était François Mitterrand, sous l'ère du
grand fauve politique qu'était encore Jacques chirac et après que le grand
fauve politique VGE eut été mis sur la touche, je me demandais, à considérer
ce qu'on appelle couramment la classe politique, qui, en dehors d'ambitieux,
pourrait incarner la france. Or incarner la france requiert d'autres qualités que d'avoir simplement de l'ambition. C'est sans doute le plus ambitieux de tous qui a été élu, Nicolas Sarkozy. Mais paradoxalement, élu après que, ministre de l'intérieur qui paraissait manquer notoirement d'intériorité, il eut commencé à se livrer à une introspection à travers une réflexion sur les religions, comme porté par le domaine de compétences de son portefeuille ministériel. Or les religions sont ce plus intérieur de tous nos liens à l'Invisible, avec lequel les aveugles risquent fort de se cloisonner, je parle d'expérience.

Bien, voici notre Nicolas doté d'une
intériorité : c'est la première des conditions qui peut en faire un
Président. Alain Badiou a commis un ouvrage méditant peu sur
l'onomastique et néanmoins intitulé : "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" Il y
aurait beaucoup à répondre onomastiquement parlant à cette question. Mais si
nous déplacions la question et nous nous demandions : "De quoi Nicolas, non
pas est-il le prénom, mais bien est-il le nom ?" On répondrait de prime
abord, à ne s'en rapporter qu'à la signification du prénom : il est le "nom
de la victoire du peuple", à voir... Car à voir en effet la façon dont
Nicolas sarkozy exerce la présidence, on ne peut pas dire qu'il se comporte
en homme qui prise essentiellement la souveraineté et le bien-être
populaires, mais passons.

Saint-Nicolas est un évêque légendaire, évêque de
Myre, homonyme du parfum sacré qu'offrirent les mages venus d'Orient, probablement des zoroastriens, à l'Enfant Jésus vers Lequel une étoile les avait guidés. Où est située la ville de Myre et comment s'écrit-elle ? Je donne ma
langue au chat. Le paradoxe historique est qu'on ne sait à peu
près rien de la biographie de saint-Nicolas, sinnon qu'il aurait participé
au concile de Nicée après avoir été élu évêque de Myre (car dans les
premières années de l'ère chrétienne, les fidèles élisaient leurs évêques,
pratique à laquelle ont voulu revenir les constituants de l'Assemblée du
même nom juste avant la Révolution, pourquoi l'eglise leur en a-t-elle voulu et
n'a-t-elle pas voulu en entendre parler ?

Malgré ce manque de connaissances historiques fondées sur la biographie de saint-Nicolas, on lui attribue nombre de miracles dont le plus célèbre est d'avoir sauvé trois petits enfants découpés en morceaux et qu'il aurait recollés comme Isis recolla Osiris, son sexe excepté. Tiens donc, Saint-Nicolas sauvant les enfants, ça
ne vous rappelle rien ? Non, je ne parle pas de Nicolas sarkozy traitant les journalistes de "pédophiles". Mon propos remonte à un épisode plus ancien. Mais oui, mais c'est bien sûr : "le petit Nicolas", alors maire de Neuilly, est sans doute le seul homme politique à avoir, au cours d'une prise d'otage, pénétrer dans le lieu où se trouvaient le preneur d'otage et ses victimes au risque de devenir l'une d'entre elles. On appelait ce preneur d'otages Human
bombing. Cet assaut de bravoure restera sans doute l'acte le plus courageux de la vie politique du "petit Nicolas", pourquoi le dit-on petit ? En référence à sa
taille ? Avez-vous remarqué qu'on peut impunément se moquer de la
taille des gens sans que cela soit imputé à racisme, mais qu'en revanche, on
ne sauraiat invoquer leurs origines sans que cela soit mal interprété ? Je
finirai par les origines. Pour l'heure, je poursuis l'examen de ma question
pour m'étonner que les seules connaissances que l'on ait à propos de Saint-Nicolas soient celles que nous fournisse "la légende dorée". Or, dans une ville de France où l'on vénère une phalange du véritable évêque de mYre auquel on
a fait la réputation d'être miraculeux, la véracité de cette réputation ou
l'egregor né de la croyance collective que le saint pouvait faire des
miracles fit que cette relique en fit effectivement en grand nombre, un peu
comme il est possible que la fonction crée l'organe et qu'un homme quasiment
sans intériorité et qu'on dit être "bling bling" n'en devienne pas moins
Président de la France en parvenant à peu près convenablement à l'incarner
sans néanmoins que cette incarnation se ressente...

On cite à foison les mots historiques du général de gaulle ; sait-on que Nicolas Sarkozy a prononcé devant le secrétaire d'etat du vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, à l'occasion d'un déjeuner
qu'il offrit à l'ambassade de france lors de son dernier voyage à rome, que
l'Eglise et la france avaient deux mille ans d'histoire commune (sic, la
France n'a que 1500 ans, un mauvais point, Nicolas, mais attendez la suite..) et que l'eglise et la France étaient faites pour se rejoindre puisque la mission de l'eglise était de susciter l'espérance au plan spirituel tandis que la vocation de
la france était d'entretenir la flamme de l'espérance dans le monde. Pas
mal, non ? Sarkozy à l'instar de de gaulle parlant de "la vocation de la
france" ? Non seulement en parlant, mais la résumant mieux que de gaulle ne
l'a jamais fait ? Et pourtant le mot n'est pas en passe de devenir
historique, parce que Nicolas Sarkozy n'a pas écrit son discours alors que
de Gaulle était un écrivain ? Procès d'intention. Peu importe qu'il ait ou
non écrit le discours, il a prononcé le mot, pourquoi celui-ci ne devient-il
pas historique à l'instant comme les saillies du général? Peut-être
parce qu'il est en train de passer à l'histoire, lentement mais sûrement, comme sarkozy a mis un certain temps à devenir Président, si tant est qu'il le soit à
présent. Parce que le processus d'accouchement à la nouvelle réalité
mondiale que nous sommes en train de vivre est long, cette réalité étant
complexe. Vous me direz peut-être (prosopopée par laquelle j'indique que je
souhaiterais que vous me le disiez), vous, amis francophones, que la France
a une fâcheuse tendance à se regarder le nombril et à se demander quelle est
sa vocation, tandis qu'elle ferait mieux, d'autant plus si elle veut y entretenir la flamme de l'espérance, de regarder un peu ce qui se passe dans
le monde, car elle ne le sait pas. Oui, elle ferait mieux et je vous en
conjure, amis francophones de l'autre rive : informez-nous de votre réalité politique, puisque celle-ci ne fait pas partie du choix de l'information digne d'être connue au jugement médiatique. ! De même que
l'europe voudrait s'ériger comme réalité politique, mais qu'on ne sait
absolument pas ce qui se passe en Europe ni dans les différents pays
d'europe.
"tu dis que tu aimes la musique de chez moi, mais tu ne l'écoutes même pas",
se lamentait un chanteur africain dont je ne saurais même pas dire le nom,
come par hasard, mais combien il avait raison !

Mais terminons comme annoncé cette éphéméride par un retour aux origines.
"De quoi Nicolas est-il le nom ?" Le saint quasi légendaire est
patron de la russie. C'est un père hongrois qui a donné ce prénom à
Nicolas... Il le lui a donné sous sa forme ongroise. Et moi qui
croyais que Nicolas était un prénom d'enfant... C'est un prénom d'enfant
espiègle, mais c'est aussi le prénom solennel du patron de l'âme russe, signe d'une orientalisation de l'histoire, d'autant plus que Nicolas Sarkozy suinte l'orientalisme par tous ses pores : à la fois hongrois (par son père, russe (par son prénom), grec (son grand-père était né à salonique), juif (par ce même grand-père), aux allures sépharades, d'où cet accent hongro-pied noir qui fait dire qu'il parle mal le français... Nicolas
sarkozy, c'est le métissage au pouvoir, et pourquoi pas ? Pourquoi cela
devrait-il être un mal ? D'autant que cela ne fait que présager que le monde
est en train de se métisser, de s'orientaliser, c'est-à-dire de se
complexifier ("vers l'Orient compliqué", encore un mot du général...), parce que de se recomposer. Nous croyions sa carte bien
définitivement tracée depuis que le roi Léopold de belgique avait découpé
l'afrique n'importe comment, que le mandat britannique et le traité de
Versailles avaient fait de même avec le Proche Orient et que la "charte
des Nations Unies" avait aboli "le droit de conquête". Nous croyions le
monde définitivement divisé en entités nationales non nécessairement superposables avec les identités populaires en dépit du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Nous croyions que l'Occident était
ataviquement fait pour dominer le monde sans voir que ce nom que se donna
l'axe transatlantique qui ne voulait pas assumer la chrétienté dont il était
issu était déjà un nom de déclin, donc un déclin couvait sous ce changement de nom.
"De quoi Nicolas est-il le nom" ? D'une orientalisation du monde, que cela
plaise ou non, c'est une réalité géopolitique aussi bien que démographique.
Pour continuer à faire partie de l'histoire, la chrétienté doit revenir à
ses sources orientales. Mais cela se fera, qu'elle s'y efforce ou non, de la
même façon que Nicolas sarkozy est devenu Président de la république française.

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