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vendredi 28 mai 2010

Mon paradis est une déperdition

commentaire à l'article "l'homme universel" que j'ai déposé sur
www.rimbe.canalblog.com

"d'une renaissance mystique, en un mouvement alternatif de la pré-vie à l'au delà.

Y a-t-il un mouvement alternatif de l'après-vie à l'au-delà ? Le mouvement alternatif n'a-t-il pas lien entre l'ici-bas et l'au-delà, ou bien entre l'en-deçà et l'au-delà ? sommes-nous, quand nous nous abandonnons à l'indignité maximum, dans l'en-dessous de tout ? en ce cas, n'y aurait-il pas mouvement alternatif entre l'au-delà et l'en-dessous ? Mais qu'est-ce que tu entends exactement par le "mouvement alternatif", "signature de la transcendance", mais encore ? Il ne me semble pas que tu désignes par lui le dualisme habituel. Est-ce par crainte qu'il ne se résolve pas dans une synthèse qui, dans le trine, retrouverait la monade ? question posée humblement.



Qu'entends-tu par "renaître après le meurtre de l'être", favorisé par quelques "ennemis" bien "loyaux" ? N'as-tu pas été marqué par le manichéisme des figurines de ton enfance, divisées entre "bons" et "méchants", selon un mode de penser digne de l'auteur des psaumes, la chose à redouter dans ce manichéisme étant que les méchants soient déconnectés de toute méchanceté morale, comme "les bons" pourraient très bien l'être par position, sans avoir rien fait pour avoir mérité ce qualificatif ? Mais si meurtre de l'être il y a, suscité par une hostilité, n'est-ce pas que notre pire ennemi est intérieur ? et, pour éviter ce meurtre de l'être, l'alternative (justement) n'est-elle pas d'essayer, non seulement de se concilier cet ennemi intérieur, mais de l'aimer ? Il paraît qu'"aimer son ennemi" intérieur serait le début d'une hérésie, dont le terme serait l'apocatastase, la croyance selon laquelle même le diable serait sauvé ultimement parce que dieu Qui a Créé ne Peut rien Perdre. Il veut "aimer à ne rien perdre". Mais ne peut-on pas échapper à la logique du meurtre originel, qui suit de près la faute originelle, subie par "l'être universel", que l'humanité ait été engendrée dans le monogénisme ou dans le phylogénisme ?



Est-ce à l'instant de notre naissance qu'on nous dit ce pourquoi nous sommes là ? Ou bien, avons-nous bu notre raison d'être dans les eaux intrautérines du Léthée, fleuve de l'oubli, de l'amnésie ? Eexpions-nous, dans notre premier soupir gémissant de l'après-naître, notre vie antérieure ou gémissons-nous parce que, passés du désir à la chair, nous sommes désormais marqués par l'abandon ? avons-nous eu une vie antérieure ou une existence antérieure ?



Notre nature n'est qu'un trait de caractère du premier homme universel : je suis un trait sur le dessin, sur le visage, une direction du dessein, du destin.



Si nous sommes destinés à nous définir en tant que langage, c'est que nous sommes faits pour nous "exprimer", comme on exprime une orange. Je n'aime pas qu'on nous rebatte les oreilles de "la liberté d'expression" : la parole réclame une liberté, l'expression est une nécessité.



Les anges sont-ils un mot ou bien une forme, un phonème ou un morphème ? Il est vrai qu'il y a encore cette autre différence entre eux et nous qu'ils sont des messagers, quand nous sommmes un message. L'information contenue dans chacune de nos cellules, qui reproduit l'intégralité de notre code génétique, se décompose en quatre lettres, comme le tétragramme. L'ADN, Image du tétragramme. Nous ne sommes une information qu'à cette hauteur-là. Et c'est ainsi que "dieu nous plaça dans le jardin d'eden", remarque Henri tisot, plaçant notre message dans chaque cellule de notre personne. Et nous pouvons être en paradis de notre message si nous trouvons l'accord avec nous-mêmes.



Nous sommes nommés par le Logos, et "adam devint maître des choses en les nommant" : c'est bien qu'il fut attribué à adam la fonction du nominatif, savoir celles qui font des choses des sujets, quand, nous croyant sujets, nous nous croyons avoir des attributs. Or rien ne peut être attribué à la substance. Attribuer la substance, c'est figer la Transcendance, le plus grand crime de lèse-majesté. Voilà pourquoi les Juifs ont compris qu'il ne fallait jamais prononcer le Nom de Dieu et, parmi les premiers Pères chrétiens, saint-cyril d'alexandrie par exemple confessait que "le Nom de Père convenait mieux à dieu que le Nom de Dieu". Et d'ajouter :

"Jésus ne nous parle jamais de Dieu. En revanche, il Lui arrive de dire :

"Le Père et moi, nous sommes Un".



Pour autant, qu'adam ne devienne que maître des choses en les nommant et non pas qu'il puisse les appeler à l'existence en prononçant leur nom prouve qu'en Lui, se manifeste déjà quelque déperdition du Verbe. Le nominalisant n'est pas le suscitant. Adam est "maître des choses" et en reçoit "l'usage du monde" quand dieu seul - et, en dieu l'esprit - a "LA MAITRISE DE SOI", d'aucuns diraient "la maîtrise du Soi". Pour moi, maîtrise n'est pas usage, mais maîtrise n'est qu'usage et l'on n'est jamais Maître de son Nom, à moins que ne me démentisse l'expression :

"Je m'appelle".

C'est un comble. Ainsi, ce serait moi qui m'appellerais ? Lorsque je m'approprierais mon nom ? Mais se l'approprier, est-ce en devenir maître ou l'apprivoiser ?



"vous devez faire un avec votre lettre pour en obtenir la grammaire" : superbe contraction du seul signe en langue des signes, qui ne soit pas simple décodage de l'absurde, mais syntaxe pour le reconstruire. Sartre n'a qu'à être pris de "NAUSEE" si les limonneuses racines se terminent en noueux tronc, sans lien qu'il aperçoive de la boue au bois.



Ecrire, c'est faire des étincelles, oui. Ces étincelles peuvent très bien, d'ailleurs, rester à l'intérieur de l'écriture pour faire de nos écrits des brûlots. Pourquoi la plupart des écrivains majeurs ont-ils allumé des brasiers ? L'ont-ils toujours assumé ?

"ecrire, c'est cracher du feu".

Tout cracheur de feu peut apercevoir quelquefois que la magie qu'il a agitée ne reste pas sans effet. La rencontre a lieu dans l'incendie. Toute passion est un incendie. Heureux homme, qui est né d'une pareille fusion d'ardeurs, et qui n'est pas le fruit d'un simple raccord ou d'une malheureuse aventure ! Il y a toute une partie de la pensée cosmique, rattachée au Logos, qui relève de la pensée magique, même si la magie, la religion nous dit qu'on a le droit de la penser, mais pas celui de la pratiquer. Quand on est en prise avec sa magie, apparaît la coïncidence. La coïncidence s'anime au double foyer de l'étincelle et du magnétisme. Le premier foyer est un puissant combustible. Le second est optique. Dans cette optique, peut-être, la coïncidence rencontre l'imagination et, bien que je n'aie pas été imaginé, je nais de ce que tu m'as dit l'autre jour être l'amour : "un tourbillon entre deux âmes". De quoi ce tourbillon se compose-t-il ? Il y a une équation de la rencontre amoureuse. Cette équation contient l'imaginaire (ou le fantasme) et la différence, irréductible à mon fantasme et néanmoins sublimable, de l'autre avec ce dont j'avais rêvé. Je suis né d'une part d'imaginaire et néanmoins, je n'étais pas imaginable. Je n'ai pas été imaginé, si j'ose dire, par les deux corps intermédiaires qui m'ont donné accès à la lumière du jour.



Ataviquement



LE TORRENTIEL

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