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jeudi 13 mai 2010

le principe d'innatalité

le principe d'innatalité


Trois pépites :
1. ("Lucifer, c'est la cérébralité qui s'élance à l'assaut de Dieu. Hariman, c'est la puissance chtonienne qui nous jette avec avidité dans l'empire des
sens. En soi, la sensation est neutre."
2. Dans son combat spirituel, l'homme est en butte à la lutte entre Lucifer et Hariman, soit entre la reptilité et la cérébralité ou enttre l'ange et la
bête. Quel est l'auteur qui disait que "qui veut faire l'ange fait la bête" sans voir qu'ange et bête étaient la même chose ? Le génie pascalien ? Un génie,
vraiment ?
3. "Il faut qu'à l'époque moderne aussi, et même sous une forme supérieure, soit remplie l'exigence qui était inscrite au fronton du temple grec :
"Homme, connais-toi toi-même".
cela ne signifiait certes pas qu'il fallait pénétrer dans l'intériorité humaine, mais signifiait l'incitation à rechercher ce qu'est l'entité humaine, à
rechercher l'essence de l'immortalité=le corps, l'essence de l'innatalité=l'esprit immortel et la médiation entre la terre, le temporel et l'esprit=l'élément
de l'âme. Car l'homme vrai et véritable est composé de corps, d'âme et d'esprit. Le corps peut connaître le corps, l'âme peut connaître l'âme. Seul l'esprit
peut connaître l'Esprit. C'est pourquoi il faut tenter de connaître l'esprit - actif - en soi afin que l'esprit puisse être connu aussi dans le monde"
(rudolf steiner).
a) Le principe d'innatalité est plus important que le principe d'immortalité qui est une projection et, comme telle, est un rêve : l'anthume compte plus
que le posthume, les fins premières expliquent les fins dernières, et pas seulement parce qu'il faut toujours revenir à l'origine. L'avant-naître nous
renseigne plus sur nous-mêmes que l'après-mort. L'anthume devrait précéder le posthume dans notre métaphysique
b) Il se peut que steiner confonde l'âme et l'esprit, mais c'est parce que la psychologie a fait cette confusion avant lui : la psychologie se croit science
de l'âme alors qu'elle ne fait qu'étudier les mécanismes de l'esprit. Du coup, l'âme se trouve rejetée au rang de médiateur entre le corps et l'esprit
que Steiner assimile aussi à l'esprit-saint. Au contraire, la spiritualité est la pratique de l'union de l'âme avec dieu. La psychologie est une étude,
la spiritualité est une pratique.
c) cette citation de Steiner est extraite du "mystère de la Trinité". J'avais longtemps médité ce Mystère en l'appréhendant sous ce rapport purement intérieur
à l'homme, analogiquement corps, âme et esprit. Un théologien bien connu, l'abbé rené Laurentin, comme je lui soumettais cette analogie, me reprit vertement :
"Arrêtez tout de suite, vous êtes dans l'erreur. Vous êtes dans l'erreur parce que l'analogie que vous me présentez ne produit que du "soi". Or le propre
de la Trinité en dieu est de produire de l'autre. Une analogie plus convenable serait celle du principe masculin, du principe féminin avec l'enfant."
Selon l'origine hébraïque du mot Esprit (dont les orthodoxes ont seuls su tirer toutes les conséquences théologiques), l'esprit serait le féminin de Dieu.
Dans cette hypothèse, ce n'est pas l'esprit qui procèderait de l'amour mutuel que se voueraient le Père et le fils, c'est le fils qui procèderait du Père
et de l'esprit. Le fils serait la matérialisation par voie de condensation de l'amour de ces deux énergies, le verbe serait le Corps retrouvant trace en
lui du principe d'immortalité. Mais il faudrait que ce corps se souvienne de l'esprit, lui-même pure réceptivité et simple Anamnèse de dieu, pour que
le corps substitue dans son champ existentiel l'innatalité à l'immortalité, pour qu'il se souvienne qu'il n'a pas de manière innée la notion du temps,
mais de l'éternité puisqu'il ne se connaît pas de commencement et ne se souvient pas d'être jamais né. s'il est douteux que l'homme soit le seul animal
qui se sache mortel et ait une notion de la mort au point que philosopher soit apprendre à mourir, il est plus assuré à mon point de vue que l'homme ne
se souvient jamais de sa naissance.
La dynamique trinitaire intérieure ou extérieure à la lourde matérialité d'une conscience individuelle ? certes, le propre de Dieu est de produire de l'autre,
mais "le Royaume de Dieu est au-dedans de nous".
Julien weinzaepflen

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