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jeudi 21 juillet 2016

Réplique à Nice par la cessation des ingérances (II)

Du torrentiel : Mon Croissant de lune, J'ai lu ton billet, intéressant, je vais le publier. J'ai lu également les deux articles que tu me recommandais et ai publié sur ma page facebook la réaction de ton frère Abou Al banete que j'ai trouvée, sauf ton respect, plus intéressante que la tienne. Il faut relayer son appel au peuple français à manifester pour demander l'arrêt des ingérances de la france qui attisent le feu et plutôt que de l'éteindre. Il identifie les personnalités politiques et du monde intellectuel "fréquentables" à avoir réagi significativement pour demander au Président de la République l'arrêt des ingérances : Dominique de Villepin, Alain Marceau et Michel ONfray. Il argumente religieusement car il s'adresse à un public religieux. Tu restes victime de schémas de pensée où l'extrême droite serait ta pire ennemie, avec une inflation délirante de son danger : elle pourrait déployer des forces paramilitaires nettement supérieures à celles de l'islam. Or l'extrême droite, combien de divisions ? Combien d'attentats a-t-elle à son actif depuis qu'elle sert d'épouvantail à la société française? L'extrême droite a dénoncé le danger des ingérances bien avant Dominique de Villepin, qui le fait depuis que son discours pacificateur à l'ONU en 2003, qui n'est pas allé jusqu'à opposer le veto de la France à l'intervention américaine, et qui n'était donc qu'un discours, lui a attiré une certaine renommée. Il est d'autre part l'avocat du qatar et ne peut moins faire que soutenir la politique étrangère profonde de ses clients. Jean-Marie le Pen a le rare mérite d'avoir manifesté une cohérence tout au long de sa vie politique. Partisan de l'Algérie française, il a milité pour l'égalité des collèges électoraux et pour une pleine intégration de l'Algérie dans la République française, avec une liberté totale d'aller et venir entre les deux rives de la Méditerranée. L'indépendance obtenue et donc la séparation consommée, il a estimé que l'immigration algérienne devait être contrôlée, ce qui aurait été le moyen pour l'Algérie de réussir son indépendance. La première guerre du golfe, origine du caractère mondial de toutes les ingérances qui ont suivi, l'a vu s'insurger seul contre cette ignominie et l'a vu miliiter constamment contre les embargos subséquents, à travers l'association de son épouse, "SOS enfants d'Irak". La même, rencontrant Hans Blick dans un hôtel, inspecteur pour l'ONU en Irak pour contrôler si ce pays avait acquis des armes de destruction massive comme le prétendait la propagande américaine, a juré l'avoir supplié de dire qu'il n'y avait rien, quoi qu'il trouvât, pour ne pas embraser le conflit. Hans Blick se serait montré sensible aux arguments de Jeanie le Pen et sur la même ligne qu'elle. Mohamed El-baradei, au contraire, fut beaucoup plus souple avec les commanditaires occidentaux de son rapport et moins accommodant avec les Iraquiens. Son zèle onusien l'a fait pressentir par l'Occident, au début de la révolution égyptienne, pour succéder à Moubarak et ramasser la Révolution au mépris de la démocratie. Même en raisonnant d'un point de vue tactique, indépendamment de l'immoralité politique qu'il y a, depuis 25 ans, à jeter de l'huile sur la cohésion fragile des sociétés musulmanes, la France n'avait que deux solutions raisonnables à l'orée de ces guerres d'ingérance pétrolière : ou bien ne pas les faire, car la France comptait beaucoup de populations musulmanes sur son sol, à qui ces guerres injustes crieraient vengeance un jour ou l'autre, et qui le lui feraient payer par des guérilas civiles à échéance de vingt ou trente ans, telle a toujours été ma prévision ; ou bien les faire, mais la contrepartie était qu'on arrêtât l'immigration. L'extrême droite dont tu te gargarises, et qui compte beaucoup moins de divisions en france que les antifas, était partisan de ne pas faire ces guerres et d'arrêter l'immigration pour éviter la guerre civile. Si elle était arrivée au pouvoir, il y aurait eu un soulèvement des corps intermédiaires ; mais ceux-ci étant très sensibles aux compensations financières (la République n'est pas solide en france), cette insurrection, après avoir été spectaculaire, se serait vite calmée. Tandis que l'ambiance de guerre civile dans laquelle entre le pays et qu'exagèrent notre président sans envergure et son premier ministre matamore est beaucoup plus nocive. J'entends bien que Nice peut provoquer une prise de conscience : les réactions populaires ou politiques ne sont pas toujours proportionnées au degré de politicité des événements qui les provoquent. Mais enfin qu'est-ce que Nice ? Un attentat terroriste ? Non, un meurtre de masse commis par un Breivik tunisien au trois quart fou et au quart musulman. Musulman dans la mesure où sa folie était influencée par l'ambiance qui met l'islam sur la sellette dans une destruction volontaire de la cohésion nationale, les dirigeants de la nation réagissant à à ce crime de masse comme si c'était un attentat. Le 14 juillet au matin, Hollande, guilleret et ravi, dit qu'on ne va pas indéfiniment prolonger l'état d'urgence, hochet qui rassure la population, mais qui n'a empêché aucune manifestation ni aucun débordement de casseurs, et qui n'a pas pu prévenir ce crime de masse à caractère attentatoire, les forces de l'ordre n'étant pas capables d'interdire un feu d'artifices à la circulation, seule mesure qu'ils pouvaient prendre pour empêcher ce carnage, car on est toujours à la merci d'un fou qui utilise son véhicule comme arme par destination. Combien de fois le piéton que je suis, circulant toujours avec un fond de peur de se faire renverser, ne s'est-il pas fait la réflexion qu'il suffirait que ma tête ne revienne pas à un automobiliste ayant une tonne à disposition de son impulsivité, pour qu'il me le fasse savoir en m'écrasant sans autre forme de procès. L'arène politique qu'on dit sérieuse rivalise de propositions absurdes. Des candidats à la primaire de droite comme NKM, proposent de mettre le salafisme hors la loi. Comme si on pouvait rendre illégale une sensibilité religieuse. Manuel valls fait semblant de réfléchir à cette proposition loufoque avec un sérieux tendu, méticuleux et catalan, preuve après cent autres de son inculture. Yves Nicolin ne fait pas de moulinets. Il avait participé à la discussion nocturne sur la prorogation de l'état d'urgence. Au cours de la séance de questions au gouvernement, il dit son "amertume", son "indignation" et sa "colère", d'avoir vu refuser toutes les mesures qui auraient donné du corps à l'état d'urgence. Son intervention est visionnable ici : https://www.youtube.com/watch?v=kkU84s1G8dI Une seule de ces mesures est de basse politique : la suppression des prestations familiales aux familles des terroristes : à quoi sert la vengeance de ce que les fils ont fait sur leurs mères et réciproquement ? Une autre est excessive sie elle s'applique de façon indifférenciée : "créer des centres de rétentions pour tous les fichés S". Beaucoup sont de bon sens : armer les polices municipales, pénaliser le retour des djihadistes de nationalité française (les empêcher de partir est une atteinte à leur liberté), fermer les mosquées salafistes (et non pas mettre le salafisme hors la loi), interdire le financement étranger des mosquées... J'en termine en me félicitant de ta russocompatibilité retrouvée. Tu espérais naguère que, contre toute attente, la Russie serait l'alliée de tes causes nationales. Russie et Turquie expriment leurs convergences dans une ambiance de guerre froide où Erdogan fustige Hollande et où le Comité international olympique, organise, symbole fort, avec une hypocrisie toute olympique, un boycott de la Russie pour les prochaines olympiades, comme si le dopage des athlètes russes était une découverte. "La Russie n'est pas mariée à Bachar el-Assad",elle n'a jamais publié les bans. La Turquie soutient les opposants au régime sirien, qui sont-ils ? Une Sirie sunite n'aggraverait-ele pas le désordre dans le pays ? Ne persécuterait-elle pas encore plus de population ?Bachar el-Assad est-il le boucher que l'on dit ? Et qui dit cela ? Après 1945, l'ONU a voulu abolir le droit de conquête. L'intention était louable, mais quand les armes parlent, la guerre ne pouvant être mise hors la loi, elles donnent leur verdict. Il faut bien le respecter. L'aventurisme de daech cessera avec les ingérances. Et la guerre classique pourra seule décider de ce qu'il restera, si regrettable soit-elle, de son influence. Si on ne veut pas de la guerre classique, on doit instaurer un gendarme du monde et rien n'est plus inégalitaire ni malsain q'une hégémonie mondiale des puissances, qui peuvent seules tenir ce rôle. Celui qui abolit le droit de conquête, et fait contrôler cette abolition par des puissances dont l'hégémonie est allée à la conquête du monde, s'assied sur "le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", autre principe de l'ONU, incompatible avec le précédent. Ton torrentiel

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