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lundi 11 juillet 2016

Le modèle londonien?

http://www.la-banquise-de-mortimer.com/2016/07/week-end-a-Si nous allions nous perdre à Londres? Michel nous servirait de guide et je jouerais mon contrepoint habituel. http://www.la-banquise-de-mortimer.com/2016/07/week-end-a-londres.html "Vous racontez toujours aussi bien. Londres est la ville la plus chère d'Europe. Avec une coupure très nette entre le centre ville et la banlieue, les travailleurs de la city et d'ailleurs étant rejetés de plus en plus loin hors de la ville. Une ville agréable à visiter, mais où il ne fait pas bon vivre. Agréable pour l'omniprésence de la musique : Covergarden, les orchestres dans la rue, les chœurs anglais, mélangeant volontiers pour les sopranes les femmes et les enfants, ce qui est plus subtil que notre manière de figurer que les petits garçons ont des voix d'anges et de castras qu'ils ne deviendront jamais. (cf. "La ville dont le prince est un enfant" de Montherlan ou "Les choristes" de Christophe Baratier: ceréalisateur vient de sortir un film sur l'histoire de Jérôme Kerviel). Facilité de trouver des taxis dans le chœur de Londres, c'est une autre affaire en banlieue, où tout est organisé pour que le touriste n'aille pas se perdre et reste au centre, tandis que le travailleur londonien ne doit pas s'attarder à down town, excepté au pub après le boulot, où il peut boire ses 9 ou 10 bières quotidiennes, à condition de les payer au fur et à mesure: pas de défaut de grivèlerie dans la capitale britannique! C'est la convivialité londonienne. Au fait, vous ne nous avez rien dit de la bière, ni de la cuisine anglaise... N'avez-vous pas aimé les somptueux petits déjeuners qu'on sert dans les hôtels et qui rendent le déjeuner superflu? N'avez-vous pas trouvé que la société anglaise est à la fois plus explosive et plus ouverte que la nôtre? Explosive du fait d'un pouvoir d'achat qui éloigne le travailleur anglais des biens de consommation qui sont sous son nez tout le jour sans qu'ily ait accès. Mais plus libre pour autant que, s'il ne commet pas de délit (et il est surveillé, Londres fut la première ville à installer partout des caméras de surveillance, et comme ce qui se pratique aux Etats->Unis est importé chez nous dix ans plus tard -voyez l'interdiction de fumer-, Londres donne le la aux autres capitales européennes pour la flambée des prix de l'immobilier, la gentryfication et les caméras de surveillance), le travailleur londonien peut s'exprimer à son gré. J'étais à Londres au moment de la première affaire des "cartons" (les premières caricatures de Mohamed, publiées par un canard danois). Londoniens de vieille souche ou installés de fraîche date y défendaient à la radio tous les points de vue, qui la liberté d'expression absolue, qui le respect du sacré des autres (comme dirait notre aumônier), en faisant une digression sur le port du voile. La radio londonienne était très intéressante à écouter. Chaque opinion était proférée avec un mélange de fermeté et de respect, sans que le modérateur du débat done l'impression de surveiller l'intervenant de la libre antenne, toujours présumé, en France, préparer un dérapaage incontrôlé. La radio regorgeait de ces débats étrangement phlegmatiques et enflammés, cette liberté de ton étant due au fait que les Anglais, comme les Romains -à l'exception de la persécution chrétienne parce que le christianisme tendait à devenir la religion dominante comme l'islam pourrait le devenir en Europe, doivent leur empire à ce qu'ils n'ont pas voulu imposer leurs valeurs à leur dominions, protectorats et colonies, au contraire de nous qui en fûmes chassés sans que le commerce reprenne malgré les accords d'"indépendance association", comme on disait pendant la crise calédonienne. Le relativisme britanique n'a pas empêché Londres d'avoir son "Charlie" bien avant nous, mais sans faire le cirque international que nous avons fait avec le nôtre. Les attentats du métro londonien n'ont eu aucun effet sur la politique britannique. Ceux de Madrid ont entraîné un changement de majorité dans le pays, à croire que le parti socialiste espagnol qui en avait profité en était le commanditaire... Nous avons fait pleurer le monde entier avec notre "Charlie" en aggravant notre politique internationale. Les informations de la BBC font vraiment le partage du fait et du commentaire, théoriquement recommandé dans les écoles de journalisme, alors que les Français ne cessent d'éditorialiser en présentant les faits pour confondre l'opinion. Lorsque je me suis cassé mon premier bras en tombant dans des travaux au début d'une nuit de Chine, j'ai partagé la chambre d'un correspondant culturel russe en France de la BBC, Sacha (!alexandre) Dankin, qui s'était vu défoncer le plateau tibien par une vague du Pacifique où il ne faisait que tremper les pieds, après un week-end en Polinésie où il était allé enregistrer des musiques du monde entier dans un festival dédié à la world music. Il passait de la musique toute la journée, même à mon retour de la salle de réveil. Ca pouvait devenir fatigant. Mais Dieu, que la musique malgache était belle! Londres est une ville vraiment cosmopolite, où les Russes n'ont plus à être des dissidents. D'une manière générale, personne ne doit se cacher du jour où il est accueilli. Mais Londres filtre ceux qu'elle laisse entrer et s'installer. Dans l'espèce d'aérogare (sans piste d'aviation, mais non pas sans portique) qu'est le terminaal d'enregistrement de l'Eurostar et qui détonne dans la marée humaine de la gare du Nord, les services des migrations anglais sont inflexibles: les Anglais n'ont jamais eu schengen. Au contraire, au retour en France, on rentrait comme dans un moulin. On sortait de son train, on parcourait le quai sans encontrer un représentant des forces de l'ordre et retour dans la marée humaine! Ce qui maintient Londres dans une "pax britannica" relative, c'est que cette ville essaie de s'organiser. Le libéralisme économique et les libertés civiles y vont de paire avec une surveillance des frontières et une chasse à la délinquance. Pourquoi répute-t-on les anglais n'avoir pas de cœur et servir Dieu sans grâce? Au contraire, nous sommes des cartésiens dégoulinant de bons sentiments et qui laissons aller notre pays a volo. Lequel de nos deux modèles est préférable à l'autre ET POURQUOI? Pourquoi Jeanne d'Arc était-elle française et en avait-elle si fort contre les Anglais? Et que dites-vous du brexit ? "Messieurs les AAnglais se tirent les premiers" et m'est avis qu'ils n'y perdront rien. Non seulement leur empire protège leur commerce, mais ils ne perdront aucun marché européen. Ils avaient déjà tellement de dérogation qu'ils étaient dans l'Europe sans en avoir les contraintes. Ils avaient peu à pâtir de cette Union de bric et de broc surveillée par des commissaires économiques. On entendait dire qu'ils tempêtaient surtout contre les "travailleurs détachés" européens: du plombier polonais à l'expatrié français qui ne faisait pas de Londres le siège social de son entreprise pour y être fiscalisé plus légèrement, mais non pas sans profit pour la deuxième place boursière du monde, qui n'a pas attendu l'Europe ni même Wall street pour inventer la City, aussi vieille que le puritanisme, Cromwell et la monarchie régicide et parlementaire. Que l'on sache, il n'y aura pas de Cityxit. Londres ouvre-t-elle la voie aux autres nations d'Europe pour sortir d'un "machin" qui reposait sur une belle idée de "paix perpétuelle"? Tout le monde n'a pas la zone de repli de cette ville insulaire ayant une influence directe sur "la moitié du monde connu". Londres a pris la place de Rome dans l'Europe libérale et matérialiste. Quelle est l'influence de Paris?"

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