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jeudi 23 juillet 2015

Nathalie et Vincent


D'abord partager avec vous que les premiers signes de mobilisation de Nathalie dans son lit sont très encourageants. et paraissent presque sans douleur, sinon la douleur post-opératoire habituelle.

Maintenant, si nous parlions de Vincent (Lambert).
Oui, les nouvelles sont bonnes. Ne faudrait -il pas commencer par chercher une voie d'apaisement puisque certains hôpitaux sont prêts à l'accueillir? Son épouse Rachel (à la différence de son neveu François) ne ferait-elle que paraître flexible ou ne pas paraître inflexible?  Ne peut-elle pas comprendre qu'elle défend les propos de la bouche de Vincent tenu quand il était bon vivant, propos que dément son visage que défend aujourd'hui sa mère?

Nous ne sommes pas liés par les dernières volontés d'un mort. C'est ce que nous a enseigné l'auteur du "Génie du christianisme" et du plus beau petit roman du romantisme français, le grand Châteaubriand, dans l'épilogue d'Atala, où le Père Aubry fait cette leçon à ces deux amoureux malheureux par la volonté de la mère morte d'Atala: nous ne sommes pas liés par les dernières volontés d'un mort; encore moins le sommes-nous par les paroles prononcées à la volée par un vivant en bonne santé, en début ou en fin de soirée, sobrement réfléchies ou dans la suggestion d'un arrosage qui fait craindre l'accident par conduite en état d'ivresse d'un convive trop mûr...

Il ne s'agit pas pour Rachel d'être fidèle à l'amour que Vincent a eu pour elle ou qu'elle a eu pour lui, mais de le laisser vivre même si elle veut "refaire sa vie", sans jugement d'aucune âme bien née.
"Qui suis-je pour juger?" Cette parole a été prononcée au sommet de l'Eglise, et tant pis pour ce qu'en pensent "les parfaits" d'entre les fidèles, qui ne le sont qu'à leur propre témoignage et dans leur propre miroir.

les valeureux avocats des parents de Vincent, qui sont d'ailleurs sur des lignes de défense légèrement différentes et, bien que je l'aie sollicité pour Nathalie, ce n'est pas le plus médiatique des deux, Jérôme Triomphe,  qui me paraît le plus pertinent, mais j'en parlerai à l'occasion à sa tendre moitié..., avaient envisagé d'intenter un recours pour détention arbitraire auprès du juge des libertés (je dois tordre la qualification juridique), parce que cet hôpital de Reims n'a pas le monopole de soigner Vincent. N'Est-ce pas le fin mot de l'affaire? S'il y a des hôpitaux prêts à l'accueillir, plus persone ne comprend que Vincent ne soit pas transféré vers un service qui ne soit pas acharné à sa perte.

J'ai même entendu ce matin aux "grandes gueules" de RMC les trois débatteurs du jour, dont l'actuelle conseillère politique de Ségolène Royal opinant en dernier, dire, l'une qu'elle n'était pas pour la peine de mort (Claire O'petit), le curé (aumônier ou caution cléricale de l'émission, Patrice Gourriez) qu'en 2000, suite à une scepticémie, on lui avait dit qu'il n'avait plus qu'un jour à vivre et qu'il devait faire ses adieux à ses parents, or il est toujours là; et la troisième, la conseillère,Françoise dEgois, que le mystère de la vie était trop profond pour qu'on l'interrompe à ce stade.

Le mystère de la vie est insaisissable. Le centre hospitalier de Reims prétend provoquer la mort de Vincent parce qu'il serait en "état neuro-végétatif irréversible"; or le dr. Carriger reconnaissait lui-même qu'il était en état pauci-relationnel. Il y a une différence de l'un à l'autre état, que seule, la gnose du dr. Carriger lui a fait confondre sciemment. . Car le dr. carriger était un adepte de la "trinitarisation" à marche forcée ou de "la divinisation" à la trique. Pour lui, un être humain n'avait pas à connaître l'état d'individu. S'il n'était pas immédiatement dans l'état d'union trinitaire, qui suppose kénose et hypostase, une vie, si elle n'était pas relationnelle, ne valait pas la peine d'être vécue.

Le dr. cArriger s'est mis hors jeu relationnel en démissionnant de l'hpital de Reims pour n'être plus partie prenante dans ce rapport de forces. Sans doute un examen de conscience inconscient lui aura fait prendre conscience que l'individu ne retrouve la Ressemblance de Dieu qu'inconsciemment, mais volontairement, et que le seul jeu des relations aux autres de la condition pluri-relationnelle ne saurait suffire à la lui faire acquérir.

L'individu humain n'est pas instinctivement trinitaire, s'il est intrinsèquement relationnel, et a besoin de ceux qui prennent soin de lui pour accéder à l'âge adulte ou s'y maintenir quand il est malade. L'épreuve de kénose de Vincent, qui va jusqu'à la désappropriation  de l'a propriation a priori de la vie par la conscience, est un chemin vers la vie de relation à finalité trinitaire que lui souhaite le dr. Carriger. Mais pour la lui faire vivre, il faut le laisser vivre.

Que Dieu garde Vincent tout l'été et le guérisse dans les années qui viennent pour confondre ses bourreaux,  sépulcres blanchis du col d'intentions parachrétiennes devenues onctueusement malignes et folles, car "sapience n'entre pas en ame malivole"!

Un tétraplégique n'est pas matériellement voué à payer de sa mort sa non conformité à l'idéal matériel du "moi".

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