Je ne crois pas comme Heidegher qu’on soit un “être pour la mort”, et je suis circonspect à l’égard du primat de l’”instant présent”. Pour au
moins trois raisons :
1. Comme le dit Saint-Augustin dans Les confessions, le présent, c’est ce dont on ne peut déterminer la limite.
2. Va pour l’instant présent tant qu'on ne souffre pas. Mais s'imagine-t-on se fondre dans l’instant présent au coeur de la
douleur ?
3. Va aussi pour l’instant présent si on ne se figure pas, comme Krichna Murti, devoir trouver une pensée nouvelle à chaque instant.
Cet “instant
présent” sans mental est un inconscient sans extase.
IL n'y a d'extase que dans l'aventure transcendantale
et pour que soit la fluidité, la spontanéité suppose autant la simultanéité que l'anamnèse.
Va pour l’instant présent s’il se rapporte à la conscience
simultanée, sans mémoire et sans identité, du nouveau né qui sait qu'il a oublié sa naissance.
“Eternité de l’instant”, les deux temporalités contraires s'étreignent et s’attirent.
Je préfère l’instant à la durée, si l’instant se cherche une finalité, contrairement
à la durée qui voudrait ne pas avoir de fin.
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