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dimanche 26 juillet 2015

La dictature de l'instant présent et du renoncement au mental

 
Je ne crois pas comme Heidegher qu’on soit un “être pour la mort”, et je suis circonspect à l’égard du primat de l’”instant présent”. Pour au moins trois raisons :

 
1.  Comme le dit Saint-Augustin dans Les confessions, le présent, c’est ce dont on ne peut déterminer la limite.

 
2. Va pour l’instant présent tant qu'on ne souffre pas. Mais s'imagine-t-on se fondre dans l’instant présent au coeur de la douleur ?

 3. Va aussi pour l’instant présent si on ne se figure pas, comme Krichna Murti, devoir trouver une pensée nouvelle à chaque instant.
 
Cet “instant présent” sans mental est un inconscient sans extase.

IL n'y a d'extase que dans l'aventure transcendantale
et pour que soit la fluidité, la spontanéité  suppose autant la simultanéité que l'anamnèse.

 
Va pour l’instant présent s’il se rapporte à la conscience simultanée, sans mémoire et sans identité, du nouveau né qui sait qu'il a oublié sa naissance.  

 
Va encore pour l’instant présent s'il est la figure de l’éternel présent.

 
“Eternité de l’instant”, les deux temporalités contraires s'étreignent et s’attirent.

 
C’est en ce sens que l’instant peut devenir une finalité.

 

Je préfère l’instant à la durée, si l’instant se cherche une finalité, contrairement à la durée qui voudrait ne pas avoir de fin.

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