Hier, topo de Michel Onfray sur le
structuralisme (dans le cadre de sa Contre-histoire de la philosophie »
diffusée estivalement sur « France culture » tous les jours de la
semaine à 11h et à 19h).
Michel ONfray est clair, mêm s’il ne
s’appesantit pas assez sur les philosophes et les systèmes qu’il critique.
Il en ressort que la structure est un
paradigme (sic, et c’est moi qui ai choisi le mot) qui a lui-même été choisi
pour remplacer l’Idée et dieu et préparer la
mort de l’homme.
La structure a toutes les
caractéristiques d’un mot apophatique attribué par une union des contraires et
selon la figure de dieu. (Mais à tout prendre, j’aime mieux la structure que la
morale apophatique qui sert de « politique provisoire » à
bernard-Henri Lévy.
On peut trouver cela tout à
faitdérisoire. Pour autant, la structure répond à un besoin philosophique de
savoir ce qui l’emporte, de l’Homme ou de l’Idée en densité de vie.
La structure porte une certaine
définition de la vie : la structure, c’est le processus de circulation des idées et des rapports
entre les hommes.
Les hommes ne sont pas la vie, les
idées ne sont pas la vie, mais la vie est la relation structurelle entre les
idées et les hommes.
C’est ainsi que Lacan disait que
l’inconscient n’est ni individuel, ni collectif, mais intersubjectif. La
relation crée son ordre de péripéties, entre les sujets, et l’histoire des
frottements entre les personnalités dans lesquels s’actualisent (mot scolastique assumé par le structuralisme, nous dit
ONfray) les otentialités des personnalités, perdues sans les relations.
Le pseudo-catholicisme du dr Carriger,
tout en transférant follement et prématurément les données de la vie trinitaire
dans l’accomplissement de la personne
humaine, relève aussi d’un structuralisme qui met en conflit la transcendance
de la personne avec la relation qui la fait vivre.
Je ne peux évidemment pas cautionner
l’athéisme mimétique du structuralisme, qui pousse la singerie du verbe jusqu’à
la performativité du langage : « quand dire, c’est faire… »
ONfray manie bien l’ironie quand il
moque « la mort de l’auteur »
qui ne ferait plus qu’écouter parler le langage quand il passe. L’auteur serait
un simple scripteur (ou téléscripteur) du langage. Cela rend pourtant
partiellement compte du déterminisme de l’écriture.
La structure est issue de la
linguistique, et la linguistique parie que « la langue est un système en équilibre » (Julien Wackez, cours
de sociologie de l’écriture).
La langue serait de plus un système complexe,
c’est-à-dire que non seulement les linguistes sont fascinés par la règle avec un
dosage très savant de transgressions ou de variations ménagées dans la règle,
mais il ne faudrait surtout pas chercher à démêler quelle est la métaphysique qui
se cache dans la syntaxe.
La fascination du langage culmine dans
cette formule creuse de Lacan que l’inconscient
est structuré comme un langage. S’il est structuré et que c’est un système
complexe, c’est une « case vide » et une structure neutre, sur
laquelle toute action, a fortiori thérapeutique, se révèle impossible.
Le langage pensé comme système complexe
imite mal le Logos.
Le langage est au Logos ce que le
verbiage est au verbe.
Mais il y a dans le langage comme dans
le Logos le mystère d’une préfiguration qui échappe à toute emprise magique. Or
cette préfiguration est d’ordre structurel.
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