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samedi 25 juillet 2015

Le lisible, le scriptible et le recevable


Hier soir, en rentrant de dîner chez Jean et Monette qui m’ont invité impromptu à la sortie de Saints-Pierre et Paul, j’écrivais à René Pomier, en lui envoyant mes « aphorismes cruciverbistes » qu’il se disait impatient de découvrir et en lui racontant les différentes péripéties de leur non publication, de la lettre à l’abbé de tanoüarn à la déconvenue avec Alexandre dufresnoy en passant, pour finir d’ailleurs, par le jugement favorable de romain villet qui a néanmoins déclaré mon texte impubliable en l’état, que je croyais qu’il avait raison, mais que je me devais de le faire exister.

 

Or ce matin, je lis dans Roland Barthes, le vieil ennemi de René Pommier, mon ancien maître que j’ai tant aimé et avec qui je suis heureux d’avoir renoué, dans Roland Barthes dont je finis les « fragments d’une autobiographie intellectuelle » avant de me plonger dans le livre de rené Pommier pour me protéger le temps d’un sursit de ce polémiste qui ne laisse subsister aucune contradiction ni aucun indice d’absurdité -j’ai peur de ssortir tourneboulé de son déboulonnage de la croyance en Dieu et des constructions de la foi -, une distinction plus reposante, jargonnante mais intéressante, ou plutôt qui serait « recevable »si elle était moins jargonnante, entre le lisible (ce que je pourrais relire, mais pas réécrire), le scriptible (ce qu’on peut écrire, mais non pas lire, car ne franchissant pas le mur de communication des « imaginaires », bien que le chef-d’œuvre soit réputé par d’autres théoriciens de la perception comme le résultat d’un « écart esthétique» entre l’attendu et l’inédit qui surprend à point nommé), et le recevable. Selon Roland Barthes, « Le recevable serait l’illisible qui accroche. Ce texte, guidé, armé par une pensée de l’impubliable, appellerait les réponses suivantes : « Je ne puis ni lire ni écrire ce que vous produisez, mais je le reçois comme un feu, une drogue, une désorganisation énigmatique. » Je crois en toute justice que c’est la réponse qu’appelleraient mes « Aphorismes cruciverbistes « , la question étant de savoir dans quellemesure celui qui a produit ce cahos reformateur pourrait le réorganiser au risque de détruire ce en quoi il l’a libéré.

 

 

 

 

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