dimanche 4 septembre 2011
L'humilité et les deux infinis
"L'humilité, c'est la juste mesure qu'on prend de soi au regard de l'Infini" (d'après l'abbé Guillaume de Tanoüarn). Or se mesurer à l'Infini équivaut à comparer comment nous sommes "impactés" par "les deux infinis". Au regard du macrocosme, nous sommes poussière. Mais, au sein du microcosme, nous contenons le macrocosme.
Non seulement nous le contenon, mais nous le développons, à travers la diversité des dons que nous avons reçus, si nous acceptons d'en faire usage. Et en même temps, après (mais après seulement) qu'on en a fait usage, dans la reconnaissance d'autrui que cela nous aura procuré, admiration dont nous avons besoin, nous pouvons faire de nos dons retour au Pourvoyeur et dire avec Saint-Augustin:
"Qu'as-tu, que tu n'aies reçu"?"
Le Pourvoyeur de nos dons n'est rien (ou personne) de moins que l'Infini divin dont nous sommes aussi bien des créatures que des miniatures, pas des caricatures.
"Pour entrer dans une vraie connaissance de soi, il faut commencer par cerner quelle est sa plus grande qualité" (Franck Bourel).
Il n'y a aucune voie qui conduise autrement que par abus de dérivation de l'humilité à l'humiliation. L'humiliation n'est pas la suite logique (ou la substance( de l'humilité. Le christianisme a beaucoup erré ou péché en troquant "le mépris de soi" contre "l'amour de soi", en condamnant "l'amour-propre" comme Larochefoucauld en a fait le leitmotiv de ses "Maximes" et en insinuant que la connaissance de soi ne pouvait que conduire à l'humilité, voire n'était bonne que si elle y conduisait, à une humilité naturellement confondue avec l'humiliation et qui devait aboutir au sentiment de son néant et au désir de sa "disparition", de sa dissolution en Dieu.
De même, le contraire de l'humilité, ce n'est pas l'orgueil, c'est la prétention. Or l'orgueil est employé en lieu et place de la prétention alors que l'orgueil pourrait plus légitimement être entendu comme un synonyme de la fierté ou de l'honneur. La prétention, c'est une mauvaise évaluation de soi au regard de l'Infini. La prétention conduit à la fausse modestie par le canal de la politesse, qui veut que l'on rougisse quand on reçoit un compliment.
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