Devant la querelle qui a eu lieu, cet été, à propos du pèlerinage islamo-chrétien à vieux-Marché, en bretagne, auquel s'est joint le cardinal Barbarin, l'idée m'est venue de relire cette légende et de contribuer, en la retranscrivant, à la diffuser plus largement en ligne.
Cette légende prolonge de façon étonante, à la fois le livre des Machabées, et le mythe de la caverne de Platon. Légende ou réalité? En voici tout d'abord la lecture chrétienne.
La seconde vie des sept dormants
(Texte de Jules Lemaître:
( Source: http://pages.infinit.net/biblisem/contes/lemaisvd.htm )
C'était sept chrétiens d'Ephèse qui s'appelaient Maximien, Malchus, Marcien, Denis, Jean, Sérapion et Constantin. Murés vivants, au temps de l'empereur Dèce, dans une caverne du mont Célion, ils s'y étaient endormis par la volonté du Seigneur.
Or la trentième année du règne de Théodose, des maçons, ayant besoin de pierres, avaient ouvert la caverne; et les sept dormants s'étaient
réveillés, croyant n'avoir dormi qu'une seule nuit. Mais on leur fit
connaître qu'ils avaient dormi deux cents ans et que, durant leur sommeil, la religion chrétienne avait remplacé dans tout l'empire le culte des faux dieux.
Une procession vint chercher dans leur antre les sept dormants réveillés, pour les conduire à Ephèse. Après deux siècle de sommeil, ils avaient le teint fort reposé et des visages frais comme des roses. Et leur esprit avait gardé la même fleur de jeunesse.
Tandis qu'ils descendaient les sentiers de la montagne, ils tâchaient de se
figurer ce qu'ils allaient voir.
Ils avaient laissé l'Eglise petite encore et persécutée, mais
resplandissante des plus saintes vertus. Les chrétiens, alors pratiquaient la justice, la pauvreté, l'humilité, la charité, la chasteté. Maintenant que l'église était victorieuse et que l'empereur lui-même n'était que le premier des fidèles, le monde entier pratiquait sans doute ces vertus; et ce devait être un spectacle délicieux.
Ils s'imaginaient une immense socièté de frères s'entraidant et mettant leurs biens en commun; sobre, doux et purs, et animés d'une gaieté innocente; répandus dans des maisonnettes sous de beaux ombrages et chantant des cantiques du matin au soir; plus d'armée, de magistrat ni de police; bref, une ébauche terrestre du royaume de Dieu.
Ils entrèrent dans Ephèse par la porte principale, qui était surmonté d'une croix, gibet d'ignominie devenu signe d'honneur. Ils se réjouirent du son des cloches; ils virent avec satisfaction le nombre et la grandeur des églises, les boutiques où l'on vendait des crucifix et des images saintes, les inscriptions pieuses qui consacraient les édifices publics, et tout ce
qui attestait le règne assuré de la religion nouvelle, de la foi pour
laquelle ils avaient souffert deux siècle auparavant. ::
Mais aveuglés par l'éclat de la fête, assourdis par les acclamations, ils ne remarquèrent pas tout d'abord que, dans le moment où les femmes richement parées leur jetaient des fleurs du haut des galeries de leurs palais, des policiers repoussaient durement la foule des petites gens qui voulaient toucher les vêtements des septs triomphateurs ingénus.
On les mena dans les plus riche église d'Ephèse. On les installa dans des fauteuils dorés, devant l'autel. L'êvêque, étincelant d'or et de pierreries, célébra leur sainteté. Il expliqua qu'ils avaient été, dans les mains de dieu, les instruments d'un grand dessein. Car, des hérétiques s'étant élevés récemment, qui niaient la résurection des morts, Dieu avait voulu les confondre en ressuscitant les sept martyrs.
L'église était toute revêtue de mosaïque, de marbre et de métaux précieux. Sous leur bure deux fois centenaire, qu'on les avaient laissée, soit par respect, soit par goût du pittoresque, les sept dormants étaient entourés de femmes élégantes et de haut fonctionnaires qui considéraient avec curiosité
leurs visages roses et sans rides. Mais le menu peuple était refoulé dans le bas des nefs par de somptueux officiers d'église armés de hallebardes. Et les sept dormants se rappelaient la nudité des catacombes et l'égalité des premiers frères...
Ils furent à la mode. Un praticien donna pour eux un grand dîner. Ils
étaient tellement étonnés de leur aventure, ou tellement déshabitués de la parole, qu'ils avaient peine à s'exprimer. Leur accent suranné faisait sourire. On les interrogeait sur ce qu'ils avaient éprouvé pendant leurs deux siècles de sommeil; ils répondaient qu'ils n'avaient rien éprouvé du tout. On les questionnait alors sur les moeurs, les usages et les évènements
du temps de l'empereur Dèce; mais comme c'étaient des hommes simples et qui n'avaient jamais été de grands observateurs, ils ne faisaient que des réponses insignifiantes et brèves. On finissait donc par les laisser tranquilles et on parlait d'autre chose.
Il furent surprit que les dames qui étaient là observassent peu, dans leurs habits et même dans leurs discours, la modestie chrétienne. Une d'elles regardait l'un des martyrs, le plus jeune, de telle sorte qu'il fut contraint de baisser les yeux.
Les vins étaient exquis, les mets abondants autant que raffinés, et fort propres à émouvoir, dans les veines des convives, les puissances obscures du sang et de la chair. Les propos devinrent plus libres. Les sept dormants apprirent, par la conversation des autres invités, que maints fidèles des deux sexes manquaient couramment à la règle des moeurs; que beaucoup de ces hommes baptisés étaient avare, fourbes, menteurs, injustes, impudique;
qu'ils avaient encore, non seulement des riches et des pauvres, mais des oppresseurs et des opprimés, et qu'un nombre infini de chrétiens vivaient exactement comme avaient vécu les adorateurs des faux dieux. Et ils virent aussi qu'il y avait toujours des esclaves, et que même on les traitait assez strictement.
Dans le couvent de moines où ils étaient logés, ils découvrirent, par les discussions auxquelles ils assistaient, que, depuis deux cents ans, la doctrine de l'Eglise s'était chargée de subtilités que les premiers fidèles avaient ignorées et où les sept dormants n'entendaient rien. On les prenait pour arbitres. Ils se récusaient honnêtement, ce qui diminuait leur prestige. Mais ils ne pouvaient s'empêcher de voir que ces savants moines, qui raffinaient tant sur le dogme, oubliaient la pratique des plus élémentaires vertus évangéliques et vivaient grassement du revenu des terres
que leur avait données l'empereur, c'est à dire du travail des pauvres.
Quand les sept dormants se promenaient dans les rues, ils étaient
scandalisés à chaque pas. Des femmes de mauvaises vies y tendaient aux
passants leurs pièges diabolique. partout des théâtres, ou la pudeur était constamment offensée. Un jour, un entrepreneur de spectacles voulut les engager dans sa troupe. Il leur demandait de raconter au public leur histoire et leurs "Impressions" et de mimer ensuite quelques "scènes des catacombes". Et il s'ébahit de leur refus indigné.
Ils visitèrent les quartiers misérables. C'est là qu'à force de chercher ils trouvèrent enfin quelques âmes pareilles aux leurs. Mais ils ne concevaient pas que, dans un Etat où tous les citoyens et le souverain lui-même professaient la foi de L'Evangile, il pût y avoir de telles souffrances, et qu'on ne les secourût point.
Il se disaient: "Que fait donc l'Empereur?" Et, comme ils se disaient cela, ils apprirent que Théodose, empereur très chrétien, venait de faire égorger sept mille hommes dans l'hippodrome de Thessalonique.
Leur coeur, chaque jour, s'emplissait d'amertume. Ils étaient plus
malheureux qu'au temps où, poursuivis et traqués par les infidèles, ils se terraient dans les tombeaux.
On avait compté qu'ils feraient des miracles; et Dieu n'ayant pas permis qu'ils en fissent, il en était résulté pour eux un peu plus de
déconsidération. Et comme, en même temps, ils s'enhardissaient à blâmer les moeurs publique et privées, on avait fini par les trouver gênants.
Maintenant, c'était pire, on les oubliait. La curiosité qu'avait inspirée leurs cas s'était vite émoussée. Et ils en souffraient, quoiqu'ils fussent humble de coeur. Ils se sentaient dépaysés, même dans leur couvent, où leur sainteté semblait archaïque et fossile. Ils s'y ennuyaient, et cependant ils n'avaient plus le courage d'en sortir.
Un jour qu'ils racontaient à un vieux prêtre plein d'expérience leur
déception et leur douleur d'avoir trouvé si peu de différence entre les moeurs de l'empire chrétien et celles de la vieille société païenne, et qu'ils se demandaient avec angoisse: "Le christ serait-il venu en vain?" le vieillard répondit: Mais non, mais non. Ne vous frappez pas! Il y a tout de même du changement, je vous assure. Il y a malgré tout plus de vertu et de douceur, un affinement de la conscience, un enrichissement de la sensibilité morale. Il existe de par le monde des âmes très saintes, d'un héroïsme tout
nouveau, et dont on avait pas vu d'exemplaires aux siècles païens...
Quant aux autres...c'est déjà quelque chose de connaître et d'accepter la vérité, même si on n'y conforme pas toute sa conduite...Nous avons beaucoup de bonnes morts, ou, tout au moins, de morts correctes...La foi nouvelle opère un bien considérable chez les barbares; elle adoucit leur rudesse, elle les plie à la pitié, elle les dompte par l'espoir ou l'appréhension d'une autre vie...
Vous vous plaigniez que les préceptes de l'Evangile ne
soient pas strictement observés? Mais il faut bien avouer d'abord que ni le commerce, ni l'industrie, ni l'art, ni les intérêts et la défense d'un grand empire ne sauraient toujours s'en accomoder. Je ne les vois entièrement praticables que dans de petits groupes d'artisans, de laboureurs ou de pasteurs errants. Je dirrai plus: une société fondée sur ces préceptes absolus de renoncement, d'égalité, de pauvreté en commun, ne serait viable que si tous ses membres à la fois les observaient, autrement dit, s'ils étaient tous des saints sur quoi il serait peu résonnable de
compter...
L'Eglise a dû atténuer la rigueur de ces commandements, et elle à
bien fait: car, s'il arrivait un jour que certaines de ces maximes fussent professées hypocritement et appliquées par des hommes sans vertu et sans foi, elles n'engendreraient que le désordre et l'anarchie...Ces préceptes extrêmes proposent un idéal vers lequel on doit tendre dans la vie privée: introduits dans les institutions, ils y seraient inefficaces ou dangereux...car enfin...
Mais les sept dormants, de surprise et d'horreur, s'étaient voilé la face. Le vieux prêtre reprit sans s'émouvoir:
Vénérables frères, si vous deviez
prendre si mal les choses, pourquoi vous êtes-vous réveillés?
Les sept dormant continuèrent quelques temps leur vie douloureuse et
scandalisée. Une tradition ( suspecte, il est vrai ) rapporte que deux
d'entre eux tournèrent mal. Le plus jeune, Malchus, se laissa prendre aux artifices d'une femme perverse, à qui il parut plaisant de séduire un miraculé et d'avoir pour ami un jeune homme de deux cent vingt ans. Un autre, Maximien, prétendit rétablir dans sa pureté la religion corrompue. Il prêchait dans les carrefours, tonnant contre les riches et les prêtres, et ne réussit qu'à se faire mettre en prison.
La douleur, la détresse et l'ennui des cinq autres dormants en furent
redoublés. Ils comprirent qu'ils ne pourraient jamais s'accoutumer aux
choses qu'ils avaient revues; et, un soir, ils prièrent Dieu de les
rendormir jusqu'au jugement dernier.
Le Lendemain, on les trouva morts dans leur cellules. Leur visages avaient gardé " la fraicheur des roses ".
Mais il y a aussi une lecture (ou une récupération) coranique de cette légende ou de ces faits, qui fait de cette légende (dorée ou avérée) une occasion tout à fait adéquate pour une rencontre islamo-chrétienne. Voici cette lecture (un résumé très maladroit de ce que Maïe nous a envoyé hier et qui était un texte de première main : la sourate 18 du coran.
"LES AHL AL - KAHF:
( Ou les sept dormants d'Ephèse )
Ci dessus, copie d'une illustration tirée de:
"Histoire des prophètes et des rois du passé" Iran, 1581.
Selon la tradition musulmane, les sept dormants d'Ephèse sont appelés Ahl al
Kahf ou Ashâb al - Kahf littéralement les gens de la caverne ou de la grotte,
auxquels une sourate du Saint Coran est consacrée ( la 18ème ). Il est très intéressant de constater ici la similitude entre ces deux histoire, celle de Platon d'abord, puis à présent celle de la dix-huitième sourate du Saint
Coran bénit soit-il.
Mais de quelle histoire s'agit-il?
Plutôt que de se sacrifier aux idoles, sept jeunes martyrs d'Ephèse se
laissèrent "enterrés vivants" dans une caverne, en l'an 250, sous le règne de l'empereur Dèce. Ils se réveillèrent miraculeusement de leur sommeil, 309 ans plus tard, selon le saint Coran, mais plus vraisemblablement vers l'année 448, et ce miracle, dûment constaté par la foule d'Ephèse, alors chrétienne, mit un terme aux discussions sur la résurrection.
S'ils sont les symboles, en Islam, de la confiance en Dieu, c'est aussi en tant que témoins de la résurrection qu'ils sont vénérés. Leurs sanctuaires, visités aussi bien par les pèlerins chrétiens que par les pélerins musulmans, sont répandu de la Bretagne à l'Afghanistan, de la Finlande au Yémen.
Un chien qui les accompagnait - que la tradition nomme Qitmir - est l'un des quatres animaux à avoir accès au Paradis.
Sourate 18 : AL-KAHF (LA CAVERNE)
110 versets - Pré-Hégire dont seuls les versets 15 à 22 concernent notre légende, mais nous reproduisons cette sourate in extenso. Elle est largement anti-associationniste. Certes, elle l'est à première lecture, puisque dès le premier verset, elle ne permet pas que l'on dise que "dieu a eu un enfant". Mais elle l'est plus largement en ce qu'elle ne veut pas que l'homme décide lui-même de la valeur des choses, d'un champ ou d'une vie. Elle réfute aussi l'idée que les éons puissent avoir, d'une façon ou d'une autre, participé à la Création du monde. Pour autant, elle atteste de l'implantation de la croyance dans les anges, dont seul Iblis s'est rebellé. Elle reprend en partie des idées que l'on trouve déjà présentes chez le prophète Isaïe, comme le voile mis sur les yeux des infidèles, voile dont elle laisse néanmoins espérer qu'il puisse être déchiré. Semble donc y cohabiter une théorie de la prédestination et de la libre adhésion croyante ou de la libre mécroyance.)
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Louange à Allah qui a fait descendre sur Son serviteur (Muhammad), le Livre, et n'y a point introduit de tortuosité (ambiguïté) !
2. [Un livre] d'une parfaite droiture pour avertir d'une sévère punition venant de Sa part et pour annoncer aux croyants qui font de bonnes oeuvres qu'il y aura pour eux une belle récompense.
3. où ils demeureront éternellement,
4. et pour avertir ceux qui disent : “Allah S'est attribué un enfant.”
5. Ni eux ni leurs ancêtres n'en savent rien. Quelle monstrueuse parole que celle qui sort de leurs bouches ! Ce qu'ils disent n'est que mensonge.
6. Tu vas peut-être te consumer de chagrin parce qu'ils se détournent de toi et ne croient pas en ce discours !
7. Nous avons placé ce qu'il y a sur la terre pour l'embellir, afin d'éprouver (les hommes et afin de savoir) qui d'entre eux sont les meilleurs dans leurs actions.
8. Puis, Nous allons sûrement transformer sa surface en sol aride.
9. Penses-tu que les gens de la Caverne et d'ar-Raquim ont constitué une chose extraordinaire d'entre Nos prodiges ?
10. Quand les jeunes se furent réfugiés dans la caverne, ils dirent : “ô notre Seigneur, donne nous de Ta part une miséricorde ; et assure nous la droiture dans tout ce qui nous concerne”.
11. Alors, Nous avons assourdi leur oreilles, dans la caverne pendant nombreuses années.
12. Ensuite, Nous les avons ressuscités, afin de savoir lequel des deux groupes saurait le mieux calculer la durée exacte de leur séjour.
13. Nous allons te raconter leur récit en toute vérité. Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur ; et Nous leurs avons accordé les plus grands moyens de se diriger [dans la bonne voie].
14. Nous avons fortifié leurs cœurs lorsqu'ils s'étaient levés pour dire : “Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre : jamais nous n'invoquerons de divinité en dehors de Lui, sans quoi, nous transgresserions dans nos paroles.
15. Voilà que nos concitoyens ont adopté en dehors de Lui des divinités. Que n'apportent-ils sur elles une preuve évidente ? Quel pire injuste, donc que celui qui invente un mensonge contre Allah ?
16. Et quand vous vous serez séparés d'eux et de ce qu'ils adorent en dehors d'Allah, réfugiez-vous donc dans la caverne : votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur vous et disposera pour vous un adoucissement à votre sort”.
17. Tu aurais vu le soleil, quand il se lève, s'écarter de leur caverne vers la droite, et quant il se couche, passer à leur gauche, tandis qu'eux-mêmes sont là dans une partie spacieuse (de la caverne)… Cela est une des merveilles d'Allah. Celui qu'Allah guide, c'est lui le bien-guidé. Et quiconque Il égare, tu ne trouvera alors pour lui aucun allié pour le mettre sur la bonne voie.
18. Et tu les aurais cru éveillés, alors qu'ils dorment. Et Nous les tournons sur le côté droit et sur le côté gauche, tandis que leur chien est à l'entrée, pattes étendues. Si tu les avais aperçus, certes tu leur aurais tourné le dos en fuyant ; et tu aurais été assurément rempli d'effroi devant eux.
19. Et c'est ainsi que Nous les ressuscitâmes, afin qu'ils s'interrogent entre eux. L'un parmi eux dit : “Combien de temps avez-vous demeuré là ? ” Ils dirent : “Nous avons demeuré un jour ou une partie d'un jour”. D'autres dirent : “ Votre Seigneur sait mieux combien [de temps] vous y avez demeuré. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec votre argent que voici, pour qu'il voit quel aliment est le plus pur et qu'il vous apporte de quoi vous nourrir. Qu'il agisse avec tact ; et qu'il ne donne l'éveil à personne sur vous.
20. Si jamais ils vous attrapent, ils vous lapideront ou vous feront retourner à leur religion, et vous ne réussirez alors plus jamais”.
21. Et c'est ainsi que Nous fîmes qu'ils furent découverts, afin qu'ils (les gens de la cité) sachent que la promesse d'Allah est vérité et qu'il n'y ait point de doute au sujet de l'Heure. Aussi se disputèrent-ils à leur sujet et déclarèrent-ils : “Construisez sur eux un édifice. Leur Seigneur les connaît mieux”. Mais ceux qui l'emportèrent [dans la discussion] dirent : “élevons sur eux un sanctuaire”.
22. Ils diront : “ils étaient trois et le quatrième était leur chien”. Et ils diront en conjecturant sur leur mystère qu'ils étaient cinq, le sixième étant leur chien et ils diront : “sept, le huitième étant leur chien”. Dis : “Mon Seigneur connaît mieux leur nombre. Il n'en est que peu qui le savent”. Ne discute à leur sujet que d'une façon apparente et ne consulte personne en ce qui les concerne.
23. Et ne dis jamais, à propos d'une chose : “Je la ferai sûrement demain”.
24. sans ajouter : “Si Allah le veut”, et invoque ton Seigneur quand tu oublies et dis : “Je souhaite que mon Seigneur me guide et me mène plus près de ce qui est correct”.
25. Or, ils demeurèrent dans leur caverne trois cent ans et en ajoutèrent neuf (années).
26. Dis : “Allah sait mieux combien de temps ils demeurèrent là. A Lui appartient l'Inconnaissable des cieux et de la terre. Comme Il est Voyant et Audient ! Ils n'ont aucun allié en dehors de Lui et Il n'associe personne à Son commandement.
27. Et récite ce qui t'a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. Et tu ne trouvera, en dehors de Lui, aucun refuge.
28. Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d'eux, en cherchant (le faux) brillant de la vie sur terre. Et n'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier.
29. Et dis : “La vérité émane de votre Seigneur”. Quiconque le veut, qu'il croit, et quiconque le veut qu'il mécroie”. Nous avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et s'ils implorent à boire on les abreuvera d'une eau comme du métal fondu brûlant les visages. Quelle mauvaise boisson et quelle détestable demeure !
30. Ceux qui croient et font de bonnes oeuvres… vraiment Nous ne laissons pas perdre la récompense de celui qui fait le bien.
31. Voilà ceux qui auront les jardins du séjour (éternel) sous lesquels coulent les ruisseaux. Ils y seront parés de bracelets d'or et se vêtiront d'habits verts de soie fine et de brocart, accoudés sur des divans (bien ornés). Quelle bonne récompense et quelle belle demeure !
32. Donne-leur l'exemple de deux hommes : à l'un d'eux Nous avons assigné deux jardins de vignes que Nous avons entourés de palmiers et Nous avons mis entre les deux jardins des champs cultivés.
33. Les deux jardins produisaient leur récolte sans jamais manquer. Et Nous avons fait jaillir entre eux un ruisseau.
34. Et il avait des fruits et dit alors à son compagnon avec qui il conversait : “Je possède plus de bien que toi, et je suis plus puissant que toi grâce à mon clan”.
35. Il entra dans son jardin coupable envers lui-même [par sa mécréance] ; il dit : “Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr,
36. et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin.
37. Son compagnon lui dit, tout en conversant avec lui : “Serais-tu mécréant envers Celui qui t'a créé de terre, puis de sperme et enfin t'a façonné en homme ?
38. Quant à moi, c'est Allah qui est mon Seigneur ; et je n'associe personne à mon Seigneur ?
39. En entrant dans ton jardin, que ne dis-tu : “Telle est la volonté (et la grâce) d'Allah ! Il n'y a de puissance que par Allah”. Si tu me vois moins pourvu que toi en biens et en enfants,
40. il se peut que mon Seigneur, bientôt, me donne quelque chose de meilleur que ton jardin, qu'Il envoie sur [ce dernier], du ciel, quelque calamité, et que son sol devienne glissant,
41. ou que son eau tarisse de sorte que tu ne puisses plus la retrouver”.
42. Et sa récolte fut détruite et il se mit alors à se tordre les deux mains à cause de ce qu'il y avait dépensé, cependant que ses treilles étaient complètement ravagées. Et il disait : “Que je souhaite n'avoir associé personne à mon Seigneur ! ”.
43. Il n'eut aucun groupe de gens pour le secourir contre (la punition) d'Allah. Et il ne put se secourir lui-même.
44. En l'occurrence, la souveraine protection appartient à Allah, le Vrai. Il accorde la meilleure récompense et le meilleur résultat.
45. Et propose-leur l'exemple de la vie ici-bas. Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel ; la végétation de la terre se mélange à elle. Puis elle devient de l'herbe desséchée que les vents dispersent. Allah est certes Puissant en toutes choses !
46. Les biens et les enfants sont l'ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes oeuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et [suscitent] une belle espérance.
47. Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la terre nivelée (comme une plaine) et Nous les rassemblerons sans en omettre un seul.
48. Et ils seront présentés en rangs devant ton Seigneur. “Vous voilà venus à Nous comme Nous vous avons créés la première fois. Pourtant vous prétendiez que Nous ne remplirions pas Nos promesses”.
49. Et on déposera le livre (de chacun). Alors tu verras les criminels, effrayés à cause de ce qu'il y a dedans, dire : “Malheur à nous, qu'a donc ce livre à n'omettre de mentionner ni pêché véniel ni pêché capital ? ” Et ils trouveront devant eux tout ce qu'ils ont oeuvré. Et ton Seigneur ne fait du tort à personne.
50. Et lorsque Nous dîmes aux Anges : “Prosternez-vous devant Adam”, ils se prosternèrent, excepté Iblis [Satan] qui était du nombre des djinns et qui se révolta contre le commandement de son Seigneur. Allez-vous cependant le prendre, ainsi que sa descendance, pour alliés en dehors de Moi, alors qu'ils vous sont ennemis ? Quel mauvais échange pour les injustes !
51. Je ne les ai pas pris comme témoins de la création des cieux et de la terre, ni de la création de leurs propres personnes. Et Je n'ai pas pris comme aides ceux qui égarent.
52. Et le jour où Il dira : “Appelez ceux que vous prétendiez être Mes associés”. Ils les invoqueront ; mais eux ne leur répondront pas, Nous aurons placé entre eux une vallée de perdition.
53. Et les criminels verront le Feu. Il seront alors convaincus qu'ils y tomberont et n'en trouveront pas d'échappatoire.
54. Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d'exemples. L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur.
55. Qu'est-ce qui a donc empêché les gens de croire, lorsque le guide leur est venu, ainsi que de demander pardon à leur Seigneur, si ce n'est qu'ils veulent subir le sort des Anciens, ou se trouver face à face avec le châtiment.
56. Et Nous n'envoyons les messagers que pour annoncer la bonne nouvelle et avertir. Et ceux qui ont mécru disputent avec de faux arguments, afin d'infirmer la vérité et prennent en raillerie Mes versets (le Coran) ainsi que ce (châtiment) dont on les a avertis.
57. Quel pire injuste que celui à qui on a rappelé les versets de son Seigneur et qui en détourna le dos en oubliant ce que ses deux mains ont commis ? Nous avons placé des voiles sur leurs cœurs, de sorte qu'ils ne comprennent pas (le Coran), et mis une lourdeur dans leurs oreilles. Même si tu les appelles vers la bonne voie, jamais il ne pourront donc se guider.
58. Et ton Seigneur est le Pardonneur, le Détenteur de la miséricorde. S'il s'en prenait à eux pour ce qu'ils ont acquis. Il leur hâterait certes le châtiment. Mais il y a pour eux un terme fixé (pour l'accomplissement des menaces) contre lequel ils ne trouveront aucun refuge.
59. Et voilà les villes que Nous avons fait périr quand leurs peuples commirent des injustices et Nous avons fixé un rendez-vous pour leur destruction.
60. (Rappelle-toi) quand Moïse dit à son valet : “Je n'arrêterai pas avant d'avoir atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher de longues années”.
61. Puis, lorsque tous deux eurent atteint le confluent, ils oublièrent leur poisson qui prit alors librement son chemin dans la mer.
62. Puis, lorsque tous deux eurent dépassé [cet endroit,] il dit son valet : “Apporte-nous notre déjeuner : nous avons rencontré de la fatigue dans notre présent voyage”.
63. [Le valet lui] dit : “Quand nous avons pris refuge près du rocher, vois-tu, j'ai oublié le poisson - le Diable seul m'a fait oublier de (te) le rappeler - et il a curieusement pris son chemin dans la mer”.
64. [Moïse] dit : “Voilà ce que nous cherchions”. Puis, ils retournèrent sur leurs pas, suivant leurs traces.
65. Ils trouvèrent l'un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous.
66. Moïse lui dit : “Puis-je suivre, à la condition que tu m'apprennes de ce qu'on t'a appris concernant une bonne direction ? ”.
67. [L'autre] dit : “Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi.
68. Comment endurerais-tu sur des choses que tu n'embrasses pas par ta connaissance ? ”.
69. [Moïse] lui dit : “Si Allah veut, tu me trouvera patient ; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres”.
70. “Si tu me suis, dit [l'autre,] ne m'interroge sur rien tant que je ne t'en aurai pas fait mention”.
71. Alors les deux partirent. Et après qu'ils furent montés sur un bateau, l'homme y fit une brèche. [Moïse] lui dit : “Est-ce pour noyer ses occupants que tu l'as ébréché ? Tu as commis, certes, une chose monstrueuse ! ”.
72. [L'autre] répondit : “N'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ? ”.
73. “Ne t'en prend pas à moi, dit [Moïse,] pour un oubli de ma part ; et ne m'impose pas de grande difficulté dans mon affaire”.
74. Puis ils partirent tous deux ; et quand ils eurent rencontré un enfant, [l'homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit : “As-tu tué un être innocent, qui n'a tué personne ? Tu as commis certes, une chose affreuse ! ”
75. [L'autre] lui dit : “Ne t'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ? ”
76. “Si, après cela, je t'interroge sur quoi que ce soit, dit [Moïse,] alors ne m'accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi”.
77. Ils partirent donc tous deux ; et quand ils furent arrivés à un village habité, ils demandèrent à manger à ses habitants ; mais ceux-ci refusèrent de leur donner l'hospitalité. Ensuite, ils y trouvèrent un mur sur le point de s'écrouler. L'homme le redressa. Alors [Moïse] lui dit : “Si tu voulais, tu aurais bien pu réclamer pour cela un salaire”.
78. “Ceci [marque] la séparation entre toi et moi, dit [l'homme,] Je vais t'apprendre l'interprétation de ce que tu n'as pu supporter avec patience.
79. Pour ce qui est du bateau, il appartenait à des pauvres gens qui travaillaient en mer. Je voulais donc le rendre défectueux, car il y avait derrière eux un roi qui saisissait de force tout bateau.
80. Quant au garçon, ses père et mère étaient des croyants ; nous avons craint qu'il ne leur imposât la rébellion et la mécréance.
81. Nous avons donc voulu que leur Seigneur leur accordât en échange un autre plus pur et plus affectueux.
82. Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins de la ville, et il y avait dessous un trésor à eux ; et leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a donc voulu que tous deux atteignent leur maturité et qu'ils extraient, [eux-mêmes] leur trésor, par une miséricorde de ton Seigneur. Je ne l'ai d'ailleurs pas fait de mon propre chef. Voilà l'interprétation de ce que tu n'as pas pu endurer avec patience”.
83. Et ils t'interrogent sur Zul-Qarnayn. Dis : “Je vais vous en citer quelque fait mémorable”.
84. Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre, et Nous lui avons donné libre voie à toute chose.
85. Il suivit donc une voie.
86. Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse, et, après d'elle il trouva une peuplade [impie]. Nous dîmes : “ô Zul-Qarnayn ! ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard”.
87. Il dit : “Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons ; ensuite il sera ramené vers son Seigneur qui le punira d'un châtiment terrible.
88. Et quant à celui qui croit et fait bonne oeuvre, il aura, en retour, la plus belle récompense. Et nous lui donnerons des ordres faciles à exécuter”.
89. Puis, il suivit (une autre) voie.
90. Et quand il eut atteint le Levant, il trouva que le soleil se levait sur une peuplade à laquelle Nous n'avions pas donné de voile pour s'en protéger.
91. Il en fut ainsi et Nous embrassons de Notre Science ce qu'il détenait.
92. Puis, il suivit (une autre) voie.
93. Et quant il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes), il trouva derrière elles une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage.
94. Ils dirent : "Ô Zul-Qarnayn, les Yajuj et les Majuj commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons t'accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous ? ”
95. Il dit : “Ce que Mon Seigneur m'a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec force et je construirai un remblai entre vous et eux.
96. Apportez-moi des blocs de fer”. Puis, lorsqu'il en eut comblé l'espace entre les deux montagnes, il dit : “Soufflez ! ” Puis, lorsqu'il l'eut rendu une fournaise, il dit : “Apportez-moi du cuivre fondu, que je le déverse dessus”.
97. Ainsi, ils ne purent guère l'escalader ni l'ébrécher non plus.
98. Il dit : “C'est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité”.
99. Nous les laisserons, ce jour-là, déferler comme les flots les uns sur les autres, et on soufflera dans la Trompe et Nous les rassemblerons tous.
100. Et ce jour-là Nous présenterons de près l'Enfer aux mécréants,
101. dont les yeux étaient couverts d'un voile qui les empêchait de penser à Moi, et ils ne pouvaient rien entendre non plus.
102. Ceux qui ont mécru, comptent-ils donc pouvoir prendre, pour alliés, Mes serviteurs en dehors de Moi ? Nous avons préparé l'Enfer comme résidence pour les mécréants.
103. Dis : “Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en oeuvres ?
104. Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors qu'ils s'imaginent faire le bien.
105. Ceux-là qui ont nié les signes de leur Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines”. Nous ne leur assignerons pas de poids au Jour de la Résurrection.
106. C'est que leur rétribution sera l'Enfer, pour avoir mécru et pris en raillerie Mes signes (enseignements) et Mes messagers.
107. Ceux qui croient et font de bonnes oeuvres auront pour résidence les Jardins du “Firdaws, ” (Paradis),
108. où ils demeureront éternellement, sans désirer aucun changement.
109. Dis : “Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur, certes la mer s'épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort”.
110. Dis : “Je suis en fait un être humain comme vous. Ils m'a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration aucun à son Seigneur”.
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jeudi 22 septembre 2011
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