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vendredi 25 avril 2014

Pourquoi la pêche miraculeuse n'est-elle pas le signe sacramentel de l'Eucharistie?

Aujourd'hui, l'Eglise propose à notre méditation le texte de la pêche miraculeuse. Celui-ci me fait m'interroger sur la relation de la Cène du Seigneur avec les gestes eucharistiques. La Cène du seigneur est le geste par lequel je suis censé absorber à l'intérieur de moi la Présence Même du dieuVivant. Jusqu'où vais-je être capable de laisser cette Présence habiter en moi, qui ne suis qu'une demeure indigne ? Vais-je approcher de la table ?et si je n'approche pas, vais-je avoir la Vie en moi ? Comment se fait-il que les gestes non sacramentels eucharistiques du seigneur me semblent a priori mieux faits pour moi ? Le premier est le lavement des pieds, où le seigneur me lave par le bas du corps. Moi qui ne veux pas servir, Il Se fait mon serviteur. Il se met à genoux devant moi qui n'aime pas me prosterner. Pour le second geste eucharistique, le Christ me prépare à déjeuner. Il ne Lui suffit pas de S'être Lui-même donné à manger à moi qui ne veux pas nourrir mes frères (cf la réaction des disciples avant la multiplication des pains). Au cas où je déclinerais ma participation au Repas qu'Il me donne et où Il est nourriture, Il cuit pour moi du pain et du poisson, c'est-à-dire qu'Il prélève dans la Création des éléments qui le symbolisent et qu'Il les transforme en ardeur. Il S'offre à moi en me dominantde la tête et des épaules. Ce feu qu'Il fait brûler pour moi, je le connais, il brûle en moi. Il ne m'intimide pas, et en même temps, la sollicitude de ce ressuscité qui cuisine pour moi me fait fondre. Comment se fait-il que la pêche miraculeuse soit le seule geste que l'Eglise ne puisse pas reproduire, et pourquoi est-ce celui qui m'attire le plus ? Car son imitation ne peut pas comme l'imitation de la charité dégénérer en condescendance. Jésus S'y donne tout autant, mais sans que ce mode de nutrition qui me réchauffe l'intellect n'entraîne de fragmentation de Sa Personne éparpillée en tous ceux qui vont Le recevoir sans Le refléter. Pourquoi n'est-ce pas la pêche miraculeuse qui est le signe de l'Eucharistie ? et pourquoi y a-t-il trois modes de nutrition : le service au bas de mon corps, la Libéralité culinaire de Dieu qui me fait perdre la tête, et le Signe eucharistique et sacramentel de la cène qui me prend le cœur parce que Jésus, le Christ, ne cesse de S'y briser jusqu'à la fin des temps ?

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