Pages

jeudi 27 mars 2014

Réponses du Croissant de lune aux questions de Bernard Antony

"Bonsoir Torrentiel, voici les réponses du Croissant de lune, suivies dans un second temps de considérations. Réponses bruttes, puis développements. 1 : Il y a trois questions inter-dépendantes. a : Interrogé sur le point de savoir, si, selon l'auteur des questions, dans certains pays, des contraintes et poursuites arrivent quand un Musulman change de religion, interrogé le Croissant de lune répond qu'il n'approuve pas cela. b : Interrogé sur le point de savoir si le Croissant de lune agrée l'égalité des droits politiques, civiques et sociaux sans égard à la confession, le Croissant de lune répond qu'il tient à l'égalité totale des droits et devoirs sans égard à aucune confession ou autre appartenance ou distinction dans aucun pays. c : Interrogé sur le point de savoir s'il signerait des pétitions allant dans le sens des réponses précédentes, le Croissant de lune répond non, pas de pétition qui tienne, voire les considérations plus loin. 2 : Interrogé sur le point de savoir, s'il trouve légitime, la non-visibilité du culte Chrétien en Arabie comme d'autres cultes, s'il trouve légitime les contraintes mises aux participations à des offices ou prières, le Croissant de Lune répond, qu'attendu que les allégations soient vraies, il ne trouve pas cela légitime. 3 : Interrogé sur le point de savoir s'il agrée une situation de réciprocité totale en matière de religion, dans le cas des unions inter-religieuses, le Croissant de lune répond qu'il agrée la plus totale réciprocité en cette matière. 4 : Interrogé sur le point de savoir s'il agrée toute liberté d'exégèse, de discussion ou lecture des textes source de révélation en religion, le Croissant de lune répond qu'il agrée. Mais interrogé sur le point de savoir s'il tolère que cette liberté de discussion entraîne des risques de critique, le Croissant de lune reste réservé, plutôt hostile aux critiques, voire plus loin. 5 : Interrogé sur le point de savoir si les non-Musulmans devraient jouir en milieu Musulman, d'une réciprocité et égalité des droits dont jouissent les Musulmans en pays d'identité Chrétienne ou laïque, le Croissant de lune trouve la question mal posée, voire plus loin. Développements. Torrentiel, tu as toi-même relevé un ton supérieur dans l'énoncé des questions, oui, il y a un ton supérieur et dépréciateur, mais sur la totalité de l'énoncé. Les questions sont à adresser, dit l'auteur, aux Musulmans avec lesquels on est susceptibles de collaborer, retiens bien le terme collaborer, il sonne comme un lapsus. Substituer le verbe "coopérer" n'avancera pas beaucoup les choses, parce que la coopération, c'est un shéma bien connu, un pays riche, dira-t-on, développé, souvent d'identité Chrétienne ou laïque, coopère avec un pays pauvre, ou sous-développé, souvent une ancienne colonie qui dépend de lui, qui est souvent de peuplement Musulman. Alors, quoi dire? Il faut créer des vocables nouveaux, vivre l'égalité, être habité, hanté de l'esprit d'égalité, vouloir son vis-à-vis authentiquement plus fort et souverain. J'ignore si le questionneur a des projets, mais s'il en a, force lui sera d'interroger sans cesse ses réflexes conditionnés de supériorité. Pour l'instant, son questionnaire pourrait être celui d'une Caroline Fourest ou de la présidente du Front, voilà ce que je crois entendre. Il y a aussi que le questionneur se représente mal la situation de la nation des Musulmans, la situation exacte. Il semble ignorer certains éléments en matière religieuse, du reste. Sur ce point, je ne suis pas moi-même un érudit, mes réponses sont imparfaites. Je n'ai pas le Coran par coeur, il y a, paraît-il, 140 ou 240 mille hadiths, très peu de gens les connaissent tous, sans parler des fatouas qui sont par millions. Puis, collaborer ou co-agir, ou inter-agir avec qui? Avec des Chrétiens ou des laïcistes, important de savoir. Entends Farida Belghoul quémander la convergeance depuis 1984, depuis toujours, la convergeance Islamo-Chrétienne, s'entend. Elle traduit mieux que moi ma propre demande, le migrant Musulman qui aime la France la voudrait Chrétienne, son amour est comme une recherche de la substance Française, il trouve plus ou moins. La population Française Européenne peut se classer en catégories religieuses, les Chrétiens, ceux qui sont d'identité Chrétienne et qui y tiennent, qui en font promotion et valeur, et les laïcistes, qui font promotion de l'absence de religion, voire de l'absence d'idéologie, promotion du non-sens. Et il y a la grande masse de ceux qui se disent sans religion, mais qui ne font pas promotion d'ir-religion. Du moment que le questionneur s'adresse aux Musulmans, il ne peut leur demander l'amitié avec des laïcistes qui ne les aiment pas. Face à des laïcistes hostiles et hyper-critiques, le Musulman gardera ses distances, il se préservera. Il aimera ceux qui revendiquent tant soit peu leur Christianité, il viendra en aide à la grande masse des indifférents ou égarés, qui ne font pas promotion d'indifférence. Un bon point, l'auteur des questions a conscience de la oumma, celle-ci est en même temps une communauté religieuse, on peut dire une église, autant qu'une nation dans le sens du mot nation en politique. L'auteur semble-t-il, en prend acte, qu'il en soit remercié. Qui est la oumma, qui est la Nation des Musulmans, qui est l'Islam? J'aime à dire que l'Islam est celui qui est sorti de prison, celui qui fut longtemps absent et revient demander sa part de vie. En son absence on a partagé les biens et l'héritage, voilà qu'il vient réclamer sa part. Quelle est sa part? Rien de moins que la grandeur, la puissance, la force, la liberté, la souveraineté, la dignité, l'accomplissement, tout ça. Sa part, ce serait qu'un jour, il cesse d'être l'objet d'attention et de coopération, parce qu'il serait à son tour, source et origine de coopération et d'attention à d'autres. Le questionneur accepterait-il cela? Interroges-le, de grâce. Retour aux questions restées en suspens. Je développe en tant que Musulman de religion, un peu, mais beaucoup plus en tant que Musulman de nation. 4 : La quatrième question est la plus importante. La lecture libre, l'exégèse libre, l'interprétation libre, c'est probablement ce qui dut arriver dans les premiers temps, au moment de la révélation. Quand un enfant écoute le Coran, quand il lit le Coran, il le reçoit à peu près comme au premier jour, bien obligé. Pas tout-à-fait, parce que les gens de ce temps-là n'étaient pas comme nous, impossible de revivre pareil contexte, ceux-là étaient témoins de la révélation et des miracles, nous n'avons pas cette faveur, nous recevons des livres transmis d'âge en âge. Rien n'empêche de les recevoir comme au premier jour, autant que possible. Et en même temps, rien n'empêche de recevoir les commentaires et interprétations accumulés au cours du temps, ne serait-ce que pour les comparer avec nos propres interprétations. C'est d'ailleurs ainsi que les choses se sont passées pendant des siècles, puis, une certaine orthodoxie s'est créée, on peut voire un parallèle avec l'histoire Chrétienne des origines. Apparemment, rien ne s'y oppose, on ne trouve pas dans le Coran, des mentions qui l'interdisent totalement, on ne trouve nulle part comme dans l'Ancien Testament, "ceci sera pour vous une loi immuable d'âge en âge, et vous n'irez ni à droite ni à gauche...", aucune injondtion aussi claire d'immuabilité. Nombreux en revanche, sont les fins de versets qui invitent à la réflexion, dirait-on à la raison, "puissiez-vous réfléchir, puissiez-vous vous souvenir, ne réfléchirez-vous donc pas, ceci est bon pour vous mais vous l'ignorez, etc". On peut donc admettre un certain degret de liberté. Quant à la critique, je n'en vois pas la pertinence. Le Coran n'est pas un roman pour qu'il me soit permis d'en faire une critique et de dire, c'est bien ou c'est pas bien, on n'est pas dans un roman. La seule question qui se pose envers les textes de révélation, c'est, est-ce que j'y crois, est-ce que je n'y crois pas? Le négateur ne se prive d'aucune critique dépréciatrice, le croyant s'interroge, il médite, il doute, mais il ne peut pas dire, "je n'aime pas ça". La critique du Coran n'est pas pertinente si on est Musulman, les négateurs font ce qu'ils veulent. En revanche, les "hadiths" supposent une certaine critique, y compris du croyant. Cette critique porte au moins sur leur degret d'authenticité, ce qui demande des connaissances importantes. Les hadiths contiennent pourtant une part de révélation, avec une grande partie de contexte, ce sont des sortes de paraboles qui touchent souvent à la quotidienneté, un récit de ce qu'a fait, de ce qu'a dit l'envoyé de Dieu, paix sur lui. Le Coran contient plus de révélation, mais il y a aussi du contexte, un livre vivant. Donc, je suis réservé à propos de la critique des sources de révélation. En revanche, je ne vois pas ce qui interdit de s'interroger à propos des exégèses accumulées, c'est d'ailleurs ce qui advint, c'est ce qui se pratique. L'avènement de l'orrthodoxie, de la normativité dont je parle est un effet réactionel, répondant semble-t-il, à des interprétations tellement diverses qu'on pouvait aller dans tous les sens. Mais cette normativité concerne ceux qui s'en réclament, elle fut mise en cause et critiquée dès les débuts, Ibnou-Khaldoun ne l'épargne pas. Le Croissant de lune tient à une liberté d'interprétation, mais avec une certaine réserve. Est-ce que n'importe quel âne peut faire de l'exégèse? C'est un peu ça qui se passe, aujourd'hui, puisque tout un chacun peut à son gré, s'improviser exégète. Cheikh google est très proliffique, il a réponse à tout, alors qu'un vrai savant doit savoir répondre, "Je ne sais pas, revenez demain". Il importe donc, que le public Musulman éclairé, ait accès à des savants reconnaissables comme tels, ce qui veut dire que les cheikhs improvisés, qui pillulent du fait de la multiplication des moyens de communication, soient au moins reconnus comme tels, ramenés à leur proportion d'ignorance. Le public Musulman a besoin d'une parole libre, mais autorisée, liberté responsable des savants. Ceux-ci tiennent en quelque sorte pour nous, la même place de sapiteurs, que remplit en principe le clerger catholique, bien qu'à la base, leur connaissance est libérale. Le Croissant de lune tient à la préservation d'un ou de corps de savants indépendants mais solides, distants des gouvernants et autres puissances, des savants dont les qualités ne sont pas que la prestance et l'éloquence télévisuelles. Que Dieu préserve les savants authentiques, mais hélas, il est écrit qu'ils disparaîtront. 1 : J'ai répondu à cette question à la réserve près que je ne veux pas de pétitions, je n'en vois pas la pertinence. La question est politique, il semble qu'elle ne concerne que certains pays, savoir ce qu'il en est exactement. Au sujet des contraintes mises, selon l'auteur, quand des Musulmans embrassent d'autres religions. Ces contraintes ne sont pas canoniques, enfin, leur canonicité est discutée. Au temps de l'envoyé de Dieu, paix sur lui, il y avait un contexte de guerre, entre la communauté des Musulmans et un environnement hostile. Il y eut des espions introduits sous couvert de convertions affectées, qui renseignaient les ennemis des Musulmans ou tentaient de créer des troubles parmi eux. Il semble s'agir de cela, donc, situations d'espionnage, la preuve en est qu'il y eut bien le cas d'un homme qui a délaissé la religion pour redevenir associateur. Il a quitté la communauté, et si on l'a laissé partir, c'est qu'on faisait fond sur sa parole, selon laquelle, il s'engageait à ne causer aucun tort aux Musulmans ou les combattre. A ce malentendu, le contexte de guerre Arabique, on peut ajouter que dans les siècles qui ont suivis, les Musulmans avaient de qui tenir des exemples, puisque les Chrétiens ne laissaient nullement vivre des convertis parmi eux. Mais à présent que les situations ont changé, certains semble-t-il, se sont attardés, problème de canonicité mal placée. S'agissant de l'égalité des droits politiques, civiques et sociaux sans distinction, ça semble aller de soi. Mieux que ça, le Croissant de lune tient à l'établissement vigilant de l'égalité citoyenne, qui est le meilleur moyen de ruiner les privilèges minoritaristes dont jouissent certains Chrétiens d'Orient. Le questionneur en tombe-t-il d'accord, reconnaît-il la réalité de ces privilèges minoritaristes délibérés ou non, et veut-il d'une correction salvatrice? Et cette égalité citoyenne suppose que la Nation des Musulmans se fortifie, s'unifie et gagne en souveraineté. Parce qu'autrement, comment établir l'égalité citoyenne réelle, lorsque des minorités peuvent se prévaloir du soutien réel ou supposés de la force étrangère? Le questionneur ne saurait nier que les puissances agissantes sont aujourd'hui, d'identité Chrétienne et ou laïques, à l'exception de la Chine... Quatre puissances sur cinq, mettons trois. Le questionneur n'ignore pas l'abîme qu'on voit, sitôt qu'on compare la force des Musulmans dans tous les domaines, avec la force de leurs vis-à-vis, ennemis éventuels. Le questionneur ne nous fera pas l'injure de détourner les yeux, pour éviter de voire le tableau effrayant que représente le rapport de force militaire brut, aujourd'hui, et s'il détourne les yeux de ce tableau, les millions de morts des guerres injustes l'observent et témoigneront contre lui. On voudrait après ça, que les Musulmans envisagent les Chrétiens d'Orient comme des égaux, souvent ils les voient comme privilégiés, comment faire avec ça? Au-delà de l'égalité formelle, dans la loi, il faut, pour faire vivre une égalité citoyenne réelle entre les Musulmans et les Chrétiens d'Orient, une très grande augmentation de la force de la nation des Musulmans, je ne vois pas d'autre vrai remède. Mais créer de la force ne se fait pas aussi simplement que de l'écrire sur le papier. Paradoxalement, il semble bien que la Nation des Musulmans, hélas, ait à passer à travers une expérience de guerre entre factions, avant d'émerger sous la conduite d'un élément fédérateur. La défaite militaire immense, l'absence presque totale de souveraineté, l'endiguement des expériences récentes, tout ça semble conduire vers une expérience qu'on pourrait nommer par emprunt, "la longue marche Islamique". Voilà hélas, ce qui semble devoir se produire. Voulait-on autre chose, quand on a aplaudi le coup d'état égyptien? Que croyait-on? Une nation demande la vie, on lui répond qu'elle n'aura qu'une infime part de vie, alors il y a des conséquences. Veut-on une preuve que les Chrétiens d'Orient se présentent à tort comme victimes dans bien des cas? Il suffit d'entendre parler les représentants des Coptes en France, qui félicitent le général qui s'est fait maréchal, qu'on les entende inventer des griefs contre le vrai raïs d'égypte que des rebels tiennent captif. Le patrarcat Copte a pris une lourde responsabilité, depuis les débuts de l'expérience égyptienne, il y eut des situations de votte communautaire blocqué, des milices para-militaires, qui ont fait merveille dans les jours meurtriers de juillet. Il y eut aussi du lobiying auprès du congret Américain, revendiquant la mise de l'égypte sous tutelle, faut savoir tout ça. Pourtant, on assurait aux Coptes un quotat minimum de sièges au parlement et d'autres avantages, difficile de faire plus sur la voie de l'égalité citoyenne. L'activité politique des gens du Livre n'est pas nouvelle, c'est une vieille tradition Musulmane. La question fut tranchée du point de vue de la canonicité depuis le onzième siècle, les gens du Livre étaient admissibles aux plus hautes charges, il y en eut toujours. Le dernier en date est probablement l'Irakien, ce qui surprenait les Occidentaux n'était qu'une chose ordinaire en milieu Arabo-Musulman. L'égalité citoyenne n'empêche pas en principe, d'autoriser des juridictions diverses, certains pays vivent cette expérience. A priorie, il n'y a pas de raison que la multiplicité des juridictions atteigne au principe d'égalité. Mais dans les faits pratiques, le système jjudiciaire est coûteux et obscur, probablement trop lent. Qu'à la base, l'intention soit louable n'empêche pas des dysfonctionnements, lesquels sont déjà assez nombreux dans les pays à juridiction unique. Le Croissant de lune n'étant pas juriste, réserve son opinion sur ce point précis. Il réserve son opinion eu égard à l'identification confessionelle dans l'état civil, bien qu'elle soit nécessaire si on veut veiller à l'égalité citoyenne. N'étant pas Cheikh google, le Croissant de lune répond "Je ne sais pas". 2 : C'est la question du sanctuaire, encore du contexte. Eu égard à la tradition canonique, il me semble que le sanctuaire concerne un périmètre de cent kilomètres autour de la ville sainte de Médine. L'extension vague à toute l'Arabie n'est donc pas canonique. Mais y compris, à l'intérieur de ce périmètre, le culte Chrétien peut se tenir. Il semble bien que les Américains qui disposent dans cette zone de leur plus grande base militaire à l'étranger, vacquent à leurs offices comme ils veulent, avez-vous entendu parler d'un militaire Américain verbalisé? Pas moi. Cette gouvernance de l'Arabie porte la responsabilité considérable de trucs aussi énormes que le pacte de Quincy. En Arabie, il semble bien qu'il y ait une politique vaguement confessionaliste, majoritariste dans ce cas, principalement hostile aux shiites, au point qu'on a parlé d'apartheïd confessionel. Je suppose que les convertions au Christianisme dont il s'agit, ce sont, il y a de fortes chances, des convertions à des églises évangélistes. Celles-là posent de vrais problèmes, en Afrique du Nord notamment, elles font n'importe quoi pour gagner des convertis, elles les achète à prix d'argent. Est-ce que ce n'est pas une atteinte à la dignité des corps sociaux que de susciter de prétendues convertions à prix d'argent et de femmes? Une patiente Chinoise, oui, une Chinoise déplorait un jour que son pays n'interdise pas totalement l'activité de ces sortes d'église. S'il écoutait sa passion, le Croissant de lune tiendrait pour l'interdiction des missions dites évangéliques, l'expulsion de leurs missionaires étrangers, souvent Anglo-Saxons. Mais il faut écouter la raison, voilà pourquoi le Croissant de lune souhaite la surveillance la plus étroite de ces missions ou églises, notamment eu égard à leur sources financiaires, tolérance et surveillance à laquelle les églises anciennes et honorables pourraient participer. Mais il faut savoir mettre un frein à cette diffusion d'offices spectaculaires, cet enseignement de la paresse enjouée, cette liquéfaction des jeunes cerveaux. Concernant la zone du sanctuaire lui-même, il y avait une certaine pertinence à n'admettre que les Musulmans, puisque personne ne pouvait y porter des armes ou objets contendants. Cette injonction de trêve sur les terres saintes pouvait être ignorée des non-musulmans. Mais à présent, la pertinence est discutable,, l'interdiction de port d'armes individuels ne saurait suffire, bien entendu, nous n'en sommes plus là. Ce constat porte le Croissant de lune à ne plus voire une grande importance à l'interdiction de séjour de Chrétiens ou d'autres... 3 : La question concerne les unions inter-religieuse, problème de contexte, là encore. L'injonction se comprend dans le contexte de guerre qui prévalait. D'ailleurs, la chose est très discutée. A strictement parler, le Musulman peut épouser une fille des gens du Livre, une Chrétienne en réalité, parce qu'une Juive, il y a conflit avec la canonicité Juive qui entraîne semble-t-il, la convertion du mari. Et contrairement à ce que beaucoup de gens croient, selon ce point de vue, le Musulman n'aurait pas le droit de s'unir à une femme qui serait sans religion, comme on voit un peu partout. Selon ce point de vue, le fils de migrant Musulman ne saurait se tenir pour quitte à bon compte, en s'unissant à une fille Européenne non-Musulmane, si celle-ci est sans religion, la racine et l'identité ne suffisent pas dans ce cas. En revanche, on exigeait la convertion d'un homme qui s'unit à une Musulmane. Du fait de la contextualité évidente de l'injonction, des cheikhs, comme Et-Tourabi l'ont critiquée. Et-Tourabi est Soudanais, dès lors, son problème était les unions qui se faisaient avec des femmes animistes. Le Croissant de lune voit que cette injonction est inopérante aujourd'hui, hors du contexte qui la justifiait, voire même qu'elle est un frein à l'extension de la religion. Le Musulman qui veut s'unir à d'autres, exemple l'enfant de migrants, donnera la préférance aux Chrétiens, au lieu de gens sans religion avec lesquels il y a des risques de plus grande incompattibilité. Cette injonction est Coranique, mais elle se rapporte à un contexte de guerre. La petite communauté des Croyants devait veiller à ce que des associateurs unis à des Musulmanes ne rompent pas la solidarité intérieure. En fait, ce sont les associateurs dont il s'agit, c'est-à-dire, les Arabes païens du temps, les gens de la Mecque notamment. A partir du cas des unions inter-religieuses comme sur d'autres points, on peut voire le rôle de ce qu'on nommerait une "orthodoxie", mais cette orthodoxie ne résume pas à elle seule toute la tradition, toute la doctrine. On peut sans trahir la doctrine s'écarter des interprétations données comme orthodoxes, et parallèlement, il est possible de trahir la doctrine en alléguant à tort une fidélité littérale. On a même eu dans certains cas, des consultations rendues, qui n'étaient pas littérales mais se prétendaient littérales à tort, mais c'est une autre affaire... L'histoire du lien entre les croyants et les sources, puis entre les croyants et les éléments éthico-juridiques, cette histoire contient la dialectique permanente entre la lettre et l'esprit, rien de particulier en quelque sorte. Cette dialectique est agissante au cours du temps, dans les premiers âges, puis à un moindre degret, pendant les siècles intermédiaires. A l'époque contemporaine, il y a pléthore et excès de lettre ou d'esprit, avec souvent une sortie hors de la doctrine englobante et générale. C'est une histoire vivante, semblable à d'autres expériences, moins singulière qu'on l'imagine. Quelles sont à mon avis les limites du Musulman? Le Musulman peut tout tolérer, coexister avec tout, à l'exception du non-sens, l'ir-religion, l'absence de doctrine ou d'idéologie. Le Musulman peut être compagnon du Chrétien, du Marxiste, il ne sera jamais compagnon de l'insensé. L'insensé, c'est par exemple, celui qui dispose que le sexe dont la nature nous a pourvu est secondaire, qu'on peut à son gré, s'exercer à jouer l'homme, la femme et tous les intermédiaires possibles. Le non-sens, c'est l'indifférence, c'est retirer aux hommes le goût de vivre, dont le désir charnel est une partie. L'indifférenciation, c'est l'absence de désir charnel, l'absence de sens, et là, le Musulman partisan du sens, ne saurait manquer de lucidité. La différence qui fait le goût de vivre, c'est aussi la différence entre les communautés, les nations, sans cette différence, le métissage ne servirait de rien. Certains voient un encouragement au métissage dans une ocurrence Coranique qui dit en substance, "Nous vous avons fait peuples et tribus pour que vous vous connaissiez entre vous"... 5 : La cinquième question est celle de la réciprocité des droits religieux. Le questionneur s'attarde sur le cas de certains pays où des contraintes sont mises, il pouvait citer l'exemple des émirats-unis où vit une liberté de culte presque sans limites, temples Indous, Boudhistes, synagogues, églises évangéliques en tous genre, avec des cloches qui sonnent. Si le Croissant de lune veut voire une réciprocité des droits religieux, je suis perplexe, du reste peu m'importe cette réciprocité. Est-ce l'imitation du Centre-Afrique, des Philippines où sévit un reste de Croisérisme à l'Espagnole, esprit de reconquista, ou encore l'Union Sauviétique, d'identité laïque comme l'entend le questionneur? La Chine est terre de laïcité en ce sens. Que dire de la France où l'Islam est un soufre-douleur permanent des médias, qu'en pense le questionneur? L'accomplissement des Musulmans n'est pas une recherche de réciprocité ou comparaison, cette injonction de l'auteur trahit bel et bien son sentiment de supériorité, à la rigueur, il concède aux Musulmans qu'ils sont aptes à copier les autres, n'est-ce pas? Si la Nation des Musulmans revient à la vie, elle ne se souciera pas d'imiter qui que ce soit, elle devra faire plus, beaucoup plus. Au questionneur, il faut dire ceci. Le Croissant de lune ne croit pas du tout que vous tenez réellement à aucune égalité, le ton de vos question et apostrophes en témoigne. Le Croisériste que vous êtes, pense que le bien du Chrétien est bon dans l'absolu, que le mal du Chrétien est mal dans l'absolu, sans égard à autrui. Et là, j'entends par Chrétien, l'homme Chrétien, pas le Chrétien de religion. Dans ces conditions, la collaboration, ou la coopération, ou l'action avec vous n'est pas indispensable. Il n'est pas important de faire avec vous aucun chemin. Si vous rêvez d'une certaine convergeance, laquelle semble s'imposer, étant du reste un élément escataulogique, alors il faut déconstruire votre Croisérisme, votre sentiment de centralité Chrétienne. La Nation des Musulmans est le grand malade du monde, nous sommes en effet trop faibles et chétifs pour ne pas guetter tout regard supérieur. La convergeance ou l'alliance, si elle a du sens, ce ne sera pas de valider et glorifier celui qui est déjà le plus puissant, l'alliance est insensée, si elle n'aboutit pas à l'élévation de la Nation des Musulmans, grande composante qui manque à l'humanité. Grandissez la Nation des Musulmans. Croissant de lune." (NDLR, cet extrait de mon avis d'expédition des réponses du Croissant de lune à Bernard antony) : Je viens d'envoyer tes réponses à leur destinataire et m'en vais les publier sur "etudes torrentielles". Le temps me manque pour te dire comment je les reçois. Mais globalement, je les trouve pertinentes ; un peu confuses car passant d'une question à une autre ; je les trouve surtout subjectives : est-ce que les questions s'adressaient au croissant de lune ou à la nation des musulmans ? Dernière réserve (et tu t'y attends) : ta critique de la critique. D'accord, un texte révélé n'est pas un roman, mais la critique ne consiste pas non plus à dire : "J'aime" ou "je n'aime pas". Je pense que la question de Bernard Antony était de savoir si un musulman pouvait admettre que l'on applique des grilles historico-critiques à l'interprétation du Coran : contexte historique de la rédaction et genre littéraire du texte. Enfin, du point de vue du croyant lui-même et du fait que celui-ci a une conscience, il est normal qu'il reçoive certaines paroles révélées et qu'il se sente plus à distance d'autres éléments du corpus de sa doctrine. Ceci ne veut pas dire que la conscience du croyant est supérieure au contenu de la révélation. Ces réserves faites, je pense que ta contribution au débat est importante et j'espère qu'elle constituera une entrée en matière pour un dialogue avec Bernard antony. Amitié et fraternité amicale du torrentiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire