Pages

samedi 1 avril 2017

Mon ralliement climatique à Benoît Hamon

J’ai la chkoumone électorale. Je ne devrais pas l’avouer, car je n’ai jamais voulu porter la poisse aux candidats de ma raison. Le pire est que, si mes candidats ou mes idées ont toujours perdu, je n’ai jamais renié ni regretté les analyses qui me les ont faits choisir. Par exemple, j’ai voté « oui » à Maastricht, persuadé qu’on aurait pu faire une Europe puissance contrepoids aux États-Unis. Mais on a fait l’élargissement avant l’approfondissement, ce qui a rendu notre zone monétaire hétérogène et une source de nivellement par le bas. Je m’apprête à voter Benoît Hamon, non que j’y croie, mais pour des raisons climatiques - et je suis climato-sceptique -. J’étais persuadé qu’il fallait tout remettre à plat et qu’élire Marine Le Pen aurait pu être un bon signal. Je l’aurais votée, non par xénophobie, mais pour lutter contre le paupérisme et étendre la démocratie directe. Je l’aurais votée tout en suppliant qu’on me retienne de faire un malheur, car je n’ai jamais voulu de mal aux étrangers qui ne sont pas mes ennemis, mais sur qui je ne crois pas qu’il soit de bonne politique de se focaliser, que ce soit par racisme ou par antiracisme. Or j’ai vu Marine Le Pen commencer par prendre la tête d’un parti pour un patriotisme parricide en reniant son père. Puis je l’ai vu mal entourée, mais tant que c’était par Philippot, je pouvais passer outre. Avec Marine Le Pen, on finit par se dire que tous ses défauts sont un détail. Aujourd’hui on nous rappelle que ses meilleurs amis sont des néo-nazis. Marine Le Pen est la candidate pseudo-gaulliste de la nazisphère et ce n’est pas un détail. Déjà en 2012, j’avais porté mes espoirs sur Montebourg. Montebourg était, dans l’espace médiatique, un crypto-lepéniste. En réalité, il prônait le protectionnisme européen d’Emmanuel Todd, qui l’a transformé en « hollandisme révolutionnaire » avant, toutes affaires cessantes et toute honte bue, de traiter de « catholiques zombies » les Charlie d’un jour, alors que, si Charlie fut la victime des djihadistes, les catholiques ont été la première victime de Charlie. Bref, Montebourg, qui était le seul impétrant de la primaire citoyenne de 2012 ayant une pensée politique, la termina en troisième homme. On croyait alors que la primaire accoucherait du candidat le plus médiocre et Hollande sortit du chapeau. Je n’ai pas pu me résoudre à voter Hollande. J’ai voté Sarkozy qui voulait sortir de Schengen, car je suis contre l’anarchie migratoire, et Sarkozy a perdu de justesse. Dommage ! En 2007, je lui avais préféré Ségolène Royal pour des raisons climatiques que je maintiens, exactement les mêmes qui vont me faire voter Hamon. Ségolène avait beau « parler faux » comme le notait Carla bruni, qui abandonna la gauche pour ne plus entendre Ségolène et mieux se recaser, elle parlait beaucoup et à force de nous saouler, elle finit, malgré la bravitude, par parler bien et presque juste. Elle développa un programme qui aurait revalorisé le SMIC et distingué les grandes entreprises qui n’avaient pas besoin de subventions des petites pour lesquelles elle se proposait de mettre un terme à cette aberration qu’elles étaient plus imposées que les grandes qui faisaient du bénéfice, étaient multinationales et dormaient sur leur matelas mondial, ce bas de laine des ménages modestes. Ségolène promettait encore de gouverner en mère, non pour perpétuer l’ »État nounou » (la fille de général n’avait rien contre les beaux militaires), mais pour développer le côté matriciel, maternel et adoptif de la nation, qui nous adopte si on l’adopte. L’adoption réciproque est une visée plus républicaine ou au choix plus humaine que la dialectique impossible entre intégration et assimilation. Ségolène a perdu, c’est dommage. Elle aurait assaini le climat du pays. Certes, Sarkozy n’a pas connu de notable blocage, encore moins de troisième tour social, et s’est révélé un président paternel, qui a intériorisé, malgré son amour du bling bling et de l’argent facile et bien qu’il appartînt à la droite des parvenus, la dimension spirituelle et cultuel de son passage à l’Intérieur. C’est pourquoi je l’aurais volontiers réélu contre le vide créé par Hollande, dont Montebourg avait raison, en son temps, de dire à propos de Ségolène que le seul problème de cette purificatrice d’atmosphère était son compagnon. Et cette dernière de préciser, en forme d’avertissement, pendant la primaire de 2012 : « Le bilan politique de Hollande, c’est l’inaction ». Nous n’avions pas besoin d’unChirac (bis). Nous l’avons eu. Pour être patelin, on n’en peut pas moins nuire. Le président débonnaire, qui se disait « normal » avec des « qualités exceptionnelles », pouvait être sincèrement tiraillé par les malheurs du pays. Il pleura beaucoup sur les attentats, mais y trouva occasion pour justifier la politique néo-conservatrice qu’il avait commencée avant eux dans des guerres néo-coloniales. Sur les traces de George bush junior, mais avec les armes lacrymales pour faire passer la pilule, il embarqua la France dans la guerre contre le terrorisme. Le placide Jean-Marc Ayrault ne pouvait pas porter cettepolitique. Elle convenait très bien au matador Valls. Le nommer permettait à Hollande de trahir Montebourg à qui, sur le plan socialiste, il devait son élection, son autre dette ayant été contractée auprès des musulmans de France, qui avaient concrètement voté pour lui et qu’il en remercia bien mal. Il trahit les musulmans stigmatisés comme jamais dans sa « France en guerre ». Le candidat antifinance fit le jeu de la finance en nommant Macron ministre de l’économie pour donner un dernier coup de pied de l’âne à Montebourg et renverser Valls le moment venu. Hollande fut renversé par ses deux créatures et incapable de se présenter à sa propre succession. À force de jouer les uns contre les autres, Hollande créa des monstres qui le défirent. Je regrettai sa défaite, car je suis légitimiste et parce qu’intervenant trois ans après la renonciation de benoît XVI, elle donnait un très mauvais signal : le chef de l’Église et le chef de ce qui restait envers et contre tout la fille aînée de l’Église baissaient tous les deux les bras. Moïse ne tenait plus ses peuples à la nuque raide. Israël serait envahi, le monde était bien malade. Un monde où Trump faisait figure de sauveur paradoxal, isolationniste, presque pacifiste, faisant des démonstrations d’amitié à la Russie, et ses ennemis démocrates mettant à son passif de vouloir mettre fin à la guerre froide. Hollande est un nuisible sacrificiel. Il y a trois figures sacrificielles en France (je l’ai écrit et je ne le renie pas) : Louis XVI, Pétain (« Je fais don de ma personne à la France » « pour la protéger de l’intérieur des périls qui la menacent, et je ne m’enfuirai pas, je ne me déroberai pas au procès qu’on intentera contre moi dans mon pays pour intelligence avec l’ennemi, tant pis si de gaulle veut m’exfiltrer ! » Il faut relire et comparer les testaments de Louis XVI et de Pétain) et…. François Hollande. Le renoncement de François Hollande marque notre entrée dans un défaitisme assumé. Hollande est, après Mitterrand, ce vichyste de fait, le premier président vichyste par volonté de nuire en passant pour débonnaire. Mais Pétain avait l’excuse de l’Occupation. C’est pour s’occuper que Hollande joua les uns contre les autres en créant des monstres qui le renversèrent. Son acte le plus dangereux fut de nommer Valls. Personne n’aurait dû miser un kopek sur ce premier ministre dont toute la carrière n’avait été qu’intrigues et incompétence. Personne n’aurait donné un kopek sur la longévité de Valls, mais personne ne le dit. Valls aurait dû tomber, car il avait contre lui, dès le moment où il fut nommé, les catholiques qu’il venait de combattre férocement, les musulmans contre lesquels il n’avait jamais de mots assez durs, et sa majorité quipouvait le renverser à tout moment, car elle ne l’aimait pas et il le lui rendait bien. Les catholiques le rallièrent, les musulmans firent le dos rond et sa majorité fronda légèrement. Loin de le renverser, elle le laissa dire qu’il y avait deux gauches irréconciliables, sans lui faire observer que sa responsabilité n’était pas de les déchirer, mais de les recoudre. Par immaturité et besoin de se sentir en sécurité, il obtint, fait sans précédent, d’être maintenu premier ministre jusqu’à la fin du quinquennat. Puis il démissionna de son propre chef pour renverser le monarque présidentiel et se porter candidat cinq ans avant son heure. Cela joua contre lui,il perdit la primaire. Comme on le laissait tout dire, le soir de la poignée de mains donnée à Hamon, il lui dit entre ses dents : « Je te laisse faire campagne pendant un mois et après, je te dégomme ». Il s’exécuta en manquant à sa parole et en ralliant le traître sain Macron, beaucoup plus intelligent et moins mauvais que lui. Il ne tint pas parole sous prétexte de responsabilité, lui qui n’en avait jamais connu que le nom, qu’il rehaussait d’un tonitruant : « j’assume », son verbe préféré, proféré d’autant plus volontiers qu’il n’avait jamais été en capacité de rien assumer, non seulement parce qu’il n’avait jamais étudié ni travaillé, mais parce que cette incapacité était d’ordre psychiatrique. Valls était bipolaire. Tout le monde le savait et personne ne le disait. Valls était bipolaire comme Strauss-Kahn avait un excès d’appétit sexuel. Valls, qui avait occupé son véritable poste de premier plan, non sous Rocard, mais sous Jospin, avait théorisé les deux gauches irréconciliables après avoir servi l’homme de la gauche plurielle. Il avait théorisé que la gauche pouvait mourir et, pour se donner raison, il l’avait assassinée. Valls trahit Hamon en agitant la menace de l’élection de Marine Le Pen, la candidate dont le programme était censé être la peur. Or Valls, le bipolaire, répondait à la peur par la peur, après avoir mené une politique sécuritaire et avoir fait voter une loi sur le renseignement qui bridait les libertés individuelles. La trahison de Valls démontre ce que cache le gouvernement par la menace du terrorisme. Hollande, qui l’avait nommé parce qu’il ne vaut pas mieux à cet égard, lui qui, en 2002, parlait de Le Pen père comme de son adversaire « en dehors du cercle de la démocratie », a, qu’il existe ou non un cabinet noir dont il tire les ficelles après avoir promis l’indépendance de la justice et des médias, organisé sa succession comme un véritable encerclement démocratique. Le président par défaut, à qui on laissait entendre à longueur de colonnes que son bilan était tellement désastreux que son camp ne passerait pas, bloqua le passage du camp adverse en organisant ou en profitant de l’affaire fillon, qui reçut la monnaie de sa pièce en étant empêché de faire campagne après qu’il eut demandé au secrétariat général de l’Élysée et à Jean-Pierre Jouyet qu’il fît tomber Sarkozy. En outre, Hollande empêcha que l’on enquêtât sur Macron, car il préférait la victoire du félon de son camp que l’alternance. Hollande se vengea enfin de la gauche qui l’avait frondé en savonnant la victoire de Hamon à la primaire où lui-même n’avait pu concourir. Le président débonnaire est bien vindicatif. Quant à Valls, puisque les médias ne lui claquent pas la porte au nez et qu’il est entouré d’une clique aussi corrompue et sordide que lui, ces Méadel ou ces Boutih dont je me réjouis pour elle que Najat Vallaud Belkacem n’ait pas jugé bon de les rejoindre, car elle vaut mieux qu’eux, nul doute qu’il trouvera prochainement de nouveaux mauvais coups à faire. Pour l’instant, il se pose en caillou dans la chaussure de Macron, ce Brutus à l’ancienne, à la loyalement déloyale. Que faut-il penser de Macron ? Hollande était l’homme de la synthèse, Macron est l’homme de l’antithèse, il dit tout et son contraire. Il donne à manger du foin, des roicos aux maos et de Madelin à Robert Hue. Ce jeune époux d’une cougar prétend incarner le renouvellement politique en ayant des cacochymes pour principaux soutiens. Il aime l’argent plus que les gens, ce n’est pas forcément rhédibitoire. On a vu ce que donnait « le candidat qui aime les gens ». Pompidou était un autre banquier Rothschild homme de lettres, mais n’est pas Pompidou qui veut, ce brave Pompidou qui a tout de même assujetti la France à ne pouvoir emprunter à sa propre banque nationale. Macron est un crâne d’œuf, mais sans le grand front ni la proximité aristocratique de Giscard. Car est encore moins Giscard que Pompidou qui veut. Macron ne sera pas Giscard, mais fera moins de mal que Hollande ou que Valls. C’est le candidat de la dérégulation, mais de l’éloignement versus la proximité, des macrostructures administratives, du management, des ronds de cuir, pas de l’absence d’intermédiaire entre le patient ou l’actif et l’agent. La France dont il ne connaît ni la culture ni la géographie (car Brigitte lui fait des plans détaillés, elle ne lui fait pas potasser ses atlas) n’est pas son truc. Mais quand même, récemment, devant le MEDEF, il s’est rendu compte qu’on ne dirigeait pas un pays comme une entreprise. Il n’a aucun relief, mais il ne fera pas grand mal. Ce Jospin sans amour des hommes et ce Rocard sans grand dessein pourrait même faire un minimum de bien, ne serait-ce qu’en étant le premier à faire du Bayrou en actes. C’est déjà pas mal de renouveler la vie politique de la manière dont il essaie de trouver une majorité présidentielle et dont il sélectionne ses candidats aux élections législatives. Il nationalisera l’assurance chômage et fera bénéficier les entrepreneurs de l’assurance contre le risque, c’est justice. Aucun homme politique n’y avait pensé avant lui. Rien que pour ça, je pourrais voter pour lui. Mais ce jeune loup est un flou dur qui n’a subi aucune résistance. Il préfère l’argent aux hommes qu’il ne connaît pas même comme le florentin Lorenzachio, et il n’est charnellement rattaché qu’à l’individualisme dont il est le produit. Macron est le champion de la lutte des classes qui s’est transformée en lutte des minorités et qui aime l’argent comme un indice que je vaux la reconnaissance du droit à la différence que je réclame pour moi. Macron a prouvé qu’il avait du coffre, mais il n’a pas de corps. Il est, comme son nom l’indique, le candidat de la macro-économie. Il n’est pas le candidat de l’extinction du paupérisme ou de la remise à plat que j’espère. Il est même presque le contraire, mais il n’a pas de motifs aussi noirs que ceux dont on charge cette mule. Il serait donc logique que j’aille chercher mes solutions chez Mélenchon. Je l’ai envisagé. Mélenchon est un populiste et je crois que le populisme est l’essence de la démocratie. Or aujourd’hui on emploie volontairement populisme pour démagogie. Parlant parfois avec les mots du vulgaire, je me suis demandé pourquoi le populiste Mélenchon était incapable de dépasser son antifascisme qui n’a plus de raison d’être depuis que le fascisme a été écrasé par les Alliés, soit depuis soixante-dix ans, le temps qu’a duré le communisme en Union soviétique, pour prendre la tête du front des populistes. J’ai passé sur sa vulgarité et sur ce manque de perspective, qui consiste pour une personnalité politique à reconnaître qu’on a changé de monde, or nous sommes enfin entrés dans le monde d’Après-guerre. J’ai passé sur les contradictions de ce chaviste détestant la monarchie présidentielle et pratiquant le culte de la personnalité. J’ai passé sur la confusion savamment entretenue par lui et ses amies du « domaine des Corbière »(s) (voir article infra), entre l’éducation populaire qui enseigne les principes démocratiques et la démocratie appliquée. J’ai passé sur le fait qu’un tiers des représentants de l’Assemblée constituante de sa VIème république parlementaire dont on n’a pas besoin, étaient cooptés au domaine des Corbière, c’est-à-dire dans son propre parti, des gages étant donnés pour un autre tiers au buzeur Etienne chouard à propos du tirage au sort. L’Assemblée constituante préparatoire à la VIème République de Mélenchon était donc constituée d’un tiers seulement d’élus véritables. J’ai lu quelques-unes de ses analyses logorrhéiques desquelles on sort en se disant qu’on n’y comprend rien, mais qu’on est plus intelligent de les avoir lues. J’ai été ému par sa convergence avec Henri Guaino, qui était le candidat de mon coeur, et du résumé qu’en a donné Mélenchon : « Tous les deux, nous rapportons des principes qui viennent de loin, et nous essayons de les expliquer et de les appliquer. » Ma première vraie désillusion a été que Mélenchon ne reconnaisse pas que tous les développements qu’il avait faits semaine après semaine pour se persuader que Tsipras avait les épaules pour ne pas céder au trium virat du FMI, de la banque mondiale et de la BCE n’étaient qu’une vaste autosuggestion et qu’il s’était laissé gruger par ce Grec élastique, que je n’avais observé qu’une fois, le jour où ils se porta indirectement candidat à la présidence de la Commission européenne à la faveur des élections du même nom, mais assez observé pour m’apercevoir qu’il savait se montrer accommodant avec ses compétiteurs et qu’il était trop bien introduit auprès d’eux pour leur résister sérieusement. Tout le Tsipras de son discours de capitulation au Parlement européen, trahissant le référendum grec qu’il avait lui-même convoqué, était en germe dans cette mielleuse candidature qui faisait des politesses à Juncker et Guy Verhofstat. Ce que Tsipras n’a pas su faire, Mélenchon pourrat-il le faire ? On ne négocie pas plus en cédant du terrain par entregent qu’en injuriant comme un goujat. Ma deuxième désillusion est assez récente. Mélenchon était invité chez Bourdin, et une chômeuse de plus de cinquante-cinq ans et de longue durée l’interrogeait sur ce qu’il pourrait faire d’avantageux pour sa situation. Il fit un tunnel de dix minutes où il la méprisa sentencieusement pour ne rien lui répondre, sinon qu’il remplirait le carnet de commandes des entreprises. » Cet étatiste croit-il qu’il lui suffit de lever (avec quel argent ?) un plan d’investissement pour relancer la croissance, mot de la macro-économie que j’évite d’employer d’habitude ? Donc Mélenchon veut revaloriser le SMIC de clopinettes et n’a rien de concret à proposer à une chômeuse de longue durée. J’étais à côté de mon amie qui me dit que jamais, elle ne pourrait voter pour un caractériel pareil. C’est alors que je me suis penché sur Hamon pour voir ce que donnerait la comparaison. Au début, je lui reprochais d’être le candidat de la gauche dans les nuages, non qu’il serait d’une gauche irréaliste ou économique (je n’ignore pas que c’est le candidat LVMH), mais post-humaine, ne pensant qu’entre la révolution numérique et la transition énergétique, tarte à la crème dont se gavent toutes les oies du capitole urbanistique. Assurément, Hamon n’est pas le candidat de la ruralité, ni de l’éducation, ni de la sécurité, ni de la liberté d’expression, ni de toutes ces choses que j’aime. À peine l’est-il davantage de la démocratie participative : les citoyens auront plus leur mot à dire dans la VIème République de Hamon que dans celle de Mélenchon, mais je préfère le référendum d’initiative populaire de Marine Le Pen au 49.3 citoyen de Hamon. Hamon est un candidat climatique. C’est un retour à la préhistoire et à la royauté primitive mondialisée que nos politiques croient faire la pluie et le beau temps et influer à coups de directives carbone sur le réchauffement climatique s’il est vraiment à craindre. La climatologie ne vaut en politique que si elle apporte un peu de psychologie qui pacifie la société. Or le revenu universel est de ces mesures concrètes, qui ne sont certes pas propres à stimuler le réveil civique ou démocratique, mais qui peuvent favoriser concrètement la situation de ces millions de travailleurs pauvres, souvent obligés par la bureaucratie capitaliste à ces nouvelles formes d’appartements collectifs qu’on appelle les colocations. C’est la première fois que la gauche socialiste s’occupe un peu de précarité. Même Jospin avait accepté de se résigner à n’en pouvoir mais. Hamon se dit en mesure de revaloriser beaucoup plus concrètement la situation d’un smicard avec son revenu universel que Mélenchon avec ses moulinets de fier à bras dégagiste portant balai et ses effets de tribune d’orgueilleux bretteur. C’est ce moment que choisissent les médias pour trouver Mélenchon électoralement beaucoup plus bankable que Hamon, le prétendu incapable. On ne croyait plus que la gauche dans les nuages viendrait au secours de la précarité. Cela se produit et les médias devenus libéraux ne font plus aucun crédit à cette gauche. Pire, ils mentent. Pendant la primaire, Hamon avait dit que le revenu universel concernerait dans un premier temps seulement les jeunes de dix-huit à vingt-six ans. Il élargit l’assiette à quelque dix-huit millions d’actifs, et les médias choisissent ce moment pour dire qu’Hamon, qui proteste mollement, en a rabattu sur le revenu universel. Or Hamon ne se contente pas du revenu universel. Tandis que Fillon nous explique que rien ne vaut, pour lutter contre le chômage, que d’augmenter le temps de travail pour en partager moins et de réduire le nombre de fonctionnaires sans créer d’emploi privé, Hamon pense enfin l’automatisation. Il renoue avec le Bernanos de LA FRANCE CONTRE LES ROBOTS ou avec ce pourfendeur du machinisme qu’est Jacques Ellul, pour adosser ce complément de revenu applicable dès janvier 2018 à la moitié de la population active, non pas à une réduction obligatoire de la durée du temps de travail, mais au choix inconditionnel offert au salarié du temps partiel contre l’obligation du chômage technique imposée par le grand patronat au nom de la délocalisation et de la restructuration des entreprises. Pour ces deux raisons climatiques et parce que, pour être le candidat LVMH, Hamon n’en est pas moins bon homme, je voterai pour qu’il assainisse l’atmosphère. Tout Mélenchon est dans Hamon et plus encore. Mais on pardonne à Valls d’avoir assassiné le parti socialiste comme à Mélenchon de ne pas se retirer en étant certain que la gauche n’a aucune chance d’accéder au second tour s’il se maintient pourvu qu’Hamon ne passe pas. Le résultat de toutes les primaires a toujours été soufflé par « le système ». Malgré sa bonne foi, Hamon a été choisi par « le système » pour que la gauche humaniste et populaire soit détruite. Le populiste Mélenchon est dans son rôle quand il déteste l’extrême droite ; il ne l’est plus quand il se rend complice de la destruction de la gauche populaire. Hamon est donc le candidat le plus antisystème. Je voterai donc pour Hamon pour des raisons climatiques et par amour du peuple.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire