lundi 3 avril 2017
Le revenu universel par le Croissant de lune (II)
(Article rédigé le 29 janvier 2017)
Assalamou 'alaïkoum, ce n'est pas mon candidat favori aux pprimaires du
Parti Socialiste Français qui est désigné ce soir par les urnes,
semble-t-il, les électeurs ont préféré Benoît Hamon, à la fin du second
tour qui l'opposait aux vizir aux dents serrées Manuel Valss. Mon choix
premier se portait au premier tour sur l'ancien vizir du redressement
productif, le volontariste Arnaud Montebourg, et sa démondialisation
graduelle. Ce projet de protectionisme ou plus exactement de régulation
commerciale dans le but de réduire la partie toxique des échanges
internationaux, autre façon de nommer ce qu'on apelle "protectionisme"
ou "démondialisation graduelle", ce projet avait pour moi l'avantage ou
le charme de la rationalité, j'aime ce qui est dur et concret, la
démondialisation, ça je comprends. L'ennui est qu'elle n'est pas facile
à expliquer, et qu'au lieu de ça, les électeurs ont préféré les sourires
et les sentiments de Benoît Hamon et son revenu universel garanti
semble-t-il à tous, un minimum vital garanti, un minimum sanitaire
garanti. Arrivé en troisième position au premier tour, Arnaud
Montebourg, selon moi, le meilleur candidat du PS aux présidentielles,
celui qui se fut le mieux opposé au projet structuré de François Fillon
avec des chances à mon avis sérieuses de l'emporter, Arnaud Montebourg
dut se désister en faveur de Benoît Hamon, moins carré et plus prometteur.
Maintenant, si je réfléchis un peu plus, je blâmerais volontiers Arnaud
Montebourg dans sa dénonciation du projet de revenu universel,
puisqu'après tout, sa démondialisation à lui, à quoi servirait-elle si
ce n'est à garantir à tous, sinon au plus grand nombre possible un
revenu minimum, que ce soit par simple redistribution ou fruit
d'activité, en fait, le moyen est secondaire, c'est la fin qui est
première et supérieure. On pourrait dire, qu'afin que le projet de
Benoît Hamon s'accomplisse, il faut que les éléments du projet
Montebourg soient mis en oeuvre sans faiblesse. D'ailleurs, Benoît Hamon
lors de cette campagne a mis la main sur une autre régulation, la
régulation technaulogique, avec sa taxation des "robots", entendre par
là, que les innovations techniques destructrices de travail humain
doivent par intérêt supérieur être mises à contribution et payer pour
garantir un minimum vital sous peine de saisie et perte d'agrément.
C'est cette régulation technaulogique qui manquait semble-t-il au projet
d'Arnaud Montebourg, puisque la seule concurrence étrangère ne dévaste
pas plus en substance le travail humain, pas plus que les innovations
technaulogiques voire moins.
Pourquoi ai-je autant écrit et parlé contre le principe du revenu
universel? Je l'ai blâmé et éreinté, parce qu'il n'est garanti par rien,
non pas que je m'oppose à ce qu'on distribue vraiment à tous un revenu
minimum sans condition, mais j'ai posé maintes fois la question, que
fait-on si le revenu universel n'est plus versé? La grève? Non,
certainement pas, puisqu'on ne travaille pas, donc on ne peut pas faire
grève. Et bien entendu, j'étais sourd et je le reste sourd aux garanties
morales en démocratie etc, je laisse ça aux songe-creux indécrottables
qui croient aux garanties morales surtout dans un monde sans doctrine,
moi, je n'y crois pas et je n'y croirais qu'après qu'on me l'aura
démontré, et il est impossible de le démontrer. Dans un monde et un
univers culturel dépourvu de doctrine et de loi supérieure, laquelle
d'ailleurs ne suffirait pas toujours, seules les garanties concrètes
matérielles comptent, les paroles s'envolent, les écrits changent et
s'abrogent par d'autres écrits, donc sauf des garanties matérielles et
concrètes, je ne vois pas ce qui empêcherait une gouvernance qu'elle
soit ou non étiquetée démocratique, question de pure apréciation au
demeurant, de suspendre ou d'interrompre, avec ou sans raisons allégués,
le versement d'un revenu garanti, détruisant ainsi, la substance même du
pain et de la vie de millions de gens faibles et crédules. Je préférais
de loin donc, la sauvegarde optimale du travail humain et de la
distribution du travail humain, par la "démondialisation", donc des
règles commerciales atténuant ou anéantissant les concurrences
étrangères destructrices, la substitution par versement et distribution
d'un revenu non lié au travail du bénéficiaire n'étant que réparation du
mal que représente sa mise à distance du travail et des revenus du
travail. Et si on me posait la question sur le plan technaulogique,
est-il préférable de mettre un frein par taxation ou régulation aux
innovations limitantes du travail humain plutôt que de réparer leurs
effets par distribution de revenus sociaux, j'eusse répondu que ma
préférance va aux limites et à la régulation des technaulogies pour
préserver le plus possible l'activité humaine, qui reste dans mon esprit
le meilleur gage et la meilleure garantie de revenu. D'ailleurs, ma
préférance initiale n'est pas à la taxation des innovations
technaulogiques, ma préférance initiale va à leur limitation, leur
régulation, voire l'interdiction pure et simple des technaulogies les
plus destructrices. Et quand on dit les choses comme ça, vous entendez
répondre le dogme non démontré selon lequel on ne peut pas aller contre
le progrès, etc, qu'on ne peut pas aller contre les nouveautés
technaulogiques. Je ne vois pas pourquoi, d'ailleurs on l'a fait et
largement encore, on a limité certaines innovations, on en a censuré,
certains disent qu'on a éliminé des innovateurs, mettons au moins qu'on
ait fait des choix technaulogiques pas toujours vers les plus efficaces
ni les moins coûteuses, pour faire fonctionner, ce qui est légitime, un
modèle et un régime économique cohérent. Donc, ce qu'on a su faire pour
certaines raisons discutables ou pas, on peut le faire pour d'autres
raisons.
Donc, pour des raisons de cohérences, parce qu'en effet, il faut qu'à
tous bénéficient un revenu de minimum vital, par le travail ou
autrement, il faut donc procéder à cette régulation commerciale
graduelle et en même temps à la régulation technaulogique. Et si cette
sauvegarde du travail humain ne suffit pas, alors il faut impérativement
qu'à chacun soit garanti un minimum vital jusqu'à ce qu'il ait meilleure
situation et justement pour qu'il y parvienne à ce changement de
situation vers meilleure fortune. Donc, les deux problématiques ne
s'opposent pas et sont même complémentaires en toute rationalité et
cohérence. Arnaud Montebourg eut donc tort d'éreinter le principe de
revenu universel, puisque son propre projet n'a de sens que dans ce but,
préserver le travail humain et la substance économique, pour que chacun
bénéficie des ressources disponibles.
Arnaud Montebourg que je continue de croire supérieur en qualité et en
responsabilité au sentimental Benoît Hamon eut mieux fait de préhempter
les deux projets qui en réalité n'en font qu'un. Or, lui seul à mon avis
aurait eu des chances de succès aux présidentielles, parce qu'il a
cohérence supérieure et de loin à Manuel Valss et à Benoît Hamon, des
gens qui aiment trop les valeurs creuses. Il eut gagné à intégrer le
revenu universel dans son projet, ça allait de soi dira-t-on mais
c'était mieux en le disant, or, il ne l'a pas dit, il a plutôt fait
chorus contre le revenu universel pour flatter un peu la galerie. Parce
que finalement, dévarrassé de toute considération morale et
sentimentale, le principe du revenu universel n'est pas ce qu'il y a de
plus utopique, de moins réaliste. Le réalisme, c'est la volonté de
garantir à tous un revenu, quelle que soit la contraction du travail
humain, ce qui n'est pas réaliste, donc ce qui est utopique, c'est de ne
pas le garantir et d'escompter que ça arrive par les seules lois du
marché, sans volontarisme politique et sans l'obligation arcente ou
l'ardente obligation. Benoît Hamon quant à lui, eut tort de ne pas
souligner le caractère réaliste et dirait-on inévitable de la
problématique "revenu universel", il l'a trop vendue avec des sourires
et des valeurs, les sourires ne produisent pas et ne nourrissent pas,
quant aux valeurs, elles sont variable, haussières et baissières, dans
cet univers dépourvu de sens et de doctrine.
Que dirait le Musulman et comment trancherait-il ces débats?
Premièrement, pas question d'ignorer la problématique de minimum vital
que la Nation Islamique semble-t-il a la première mis en oeuvre au moins
partiellement. Ibnou-Khaldoun en témoigne de ce souci. Et la protection
sociale était parfois très généreuse, ainsi à Cordoue, n'importe qui, de
passage dans la ville, était admissible à l'hôpital public, trois jours
après son arrivée, délai de séjour chez un hôte responsable, et après
l'hospitalisation, on pouvait séjourner dans la ville et percevoir des
indemnités dirait-on journalières de convalescence jusqu'à être jugé
apte à gagner sa vie par le travail. Ibnou-Rouschd, que certains nomment
Averroès, élevait l'hôpital public au rang de première réalisation de
l'Islam. La question de distribution sociale optimale des ressources
disponibles semble validée par l'expérience des Musulmans et il n'y a
pas dans les sources révélées de notion de maximum ou de plafond dans
cette redistribution, si le pauvre à qui on fait aumône n'en veut plus
et s'en récrie, selon les interprétation majoritaires des hadiths, ce
n'est pas une raison suffisante pour cesser envers lui l'aumône, bien
au-delà des besoins premiers s'entend, donc vers un vrai changement de
fortune. Donc, la question qui se pose n'est pas tant la limite aux
distributions des ressources disponibles, la seule limite et le seul
plafond objectif, ce serait si la redistribution est elle-même
destructrice de distribution à l'avenir, si elle détruit trop de
richesses atteignant aux moyens et possibilités de production. La
question est donc de savoir si la distribution optimale des ressources
disponibles doit se faire par la préservation au mieux du travail
humain, régulation commerciale et technique, ou par la distribution d'un
revenu sans lien avec le travail et la production de richesses. La
préférance du Musulman ira il me semble forcément, vers la préservation
optimale du travail humain et sa distribution. Le Musulman préfèrera que
les richesses soient créées par le maximum de gens et craindra la
concentration dangereuse de production des richesses aux mains d'une
minorité. Et il le craindra davantage s'agissant des pays et univers
dépourvus de doctrine, donc d'un minimum de freins éthiques et moraux,
donc le Musulman préfèrera la préservation du travail humain par tous
moyens apropriés et ne se résignera que contraint à la généralisation
croissante de la distribution de revenus sans lien avec le travail à des
gens qui en sont écartés et éloignés contre leur gré. Et toutes les
religions du Livre voient dans le travail une adoration et réprouvent
l'oisiveté, peu importe qu'elle soit volontaire ou involontaire. Certes,
le travail n'est pas l'unique destination des gens, la parole d'Allah
désigne bien la destination première, puisque la création des jinns et
des hommes ne se justifie selon la parole même d'Allah qu'à fin qu'ils
adorent Allah.
"Nous n'avons créé les jinns et les gens qu'afin qu'il Nous adorent",
est-il écrit en substance au meilleur des livres. Or, si Allah a
prescrit à l'homme le travail comme fait d'adoration, il semble certain
que l'abandon ou la raréfaction du travail humain aille de pair avec la
diminution de l'adoration et moindre tenue du culte. On pourrait croire
le contraire, que les gens délivrés d'obligations se consacreraient aux
adorations et aux bienfaits, nous observons dès maintenant que ce n'est
pas ce qui arrive, moins les gens sont occupés de travail, plus les gens
sont libres de leur temps, moins il y a de bénévoles, le travail et
l'occupation journalière vitale et nourricière semble bien être une
colonne vertébrale morale, le Musulman craint comme tout autre,
l'absence de cette solide colonne. Ceci étant dit, si donc le travail
humain diminue, le Musulman est obligé de valider la distribution de
revenus sociaux de substitution, du fait du principe basique du moindre mal.
Plaise à Allah que l'emportent en même temps les idées de régulations
commerciales et techniques et celles de distribution universelle de
revenu, la cause étant la même, la cause de l'homme et de l'humanité.
Croissant de lune.
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