dimanche 19 mars 2017
Mélenchon Le Pen, un comparatif
Réponse à Catherine Greff. (dans les commentaires de cette publication Facebook d'#Orlando Furiosi: https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10210978695136059&id=1614487078&refid=52&__tn__=C).
Bonjour, Orlando et Madame @Catherine greff, que je n'ai pas l'honneur de connaître. Une question pour commencer: c'est quoi, le fascisme? J'en entends parler depuis des lustres et je ne sais pas ce que c'est, vraiment pas, ce n'est pas une question ironique, c'est une vraie question. Le fascisme est un totem qu'on ne prend même pas la peine de définir. C'est un repoussoir. D'accord, je devrais lire le livre de Marc Lasare pour en apprendre davantage. C'est à mon programme à court ou moyen terme. Maintenant, Mélenchon. Je l'ai écouté l'autre jour sur RMC mettre 10 mn à répondre à une chômeuse qu'il a prise de très haut avant de finir par lui dire qu'il ne savait pas quoi lui répondre, mais qu'il allait "remplir les carnets de commande". Ah bon, c'est lui qui remplit les carnets de commande? Parce qu'il va mobiliser 100 milliards dans un plan d'investissement? 100 milliards dont personne ne lui demande où il compte les trouver. Son programme social est la copie conforme de celui de Le Pen (pour qui je me retiens de voter, et je ne promets pas de ne pas le faire), à la xénophobie près, qui n'est pas un détail, pas plus que le fait que des nazinostalgiques sont les meillerus amis de Marine Le Pen ne constitue pour moi un détail, et j'emploie le mot à dessein, pour y mettre toute la charge symbolique dont il est à présent porteur. La xénophobie est grave. Mais la situation de notre pays est grave aussi. Entre deux maux graves, je ne sais lequel choisir de soigner en priorité. Or il me semble que le programme de Mélenchon et celui de Le Pen est le bon, à pas mal de mesures près chez l'un et chez l'autre. Pour Mélenchon, je suis comme Orlando, je crois que c'est un homme du XIXème siècle. Entre les programmes de Hamon et de Mélenchon, la situation d'un travailleur pauvre sera meilleure avec le revenu uiversel de Hamon qu'avec la faible revalorisation du SMIC de Mélenchon. Donc ne faut-il pas choisir l'out-sider de gauche si la priorité est de lutter contre Le Pen ou simplement d'améliorer la situation du pays, sachant que, pour le reste, le programme de Hamon est entièrement dans les nuages. La gauche de Hamon a le bon goût de la gauche plurielle, mais est la gauche post-humaine d'après la révolution numérique et d'après l'automatisation du travail. Mélenchon veut sortir de la Vème République, la belle affaire! La modifier suffirait amplement. Pour la changer, il envisage de convoquer une assemblée constituante dont la moitié des constituant serait tirée au sort, ce qui mettrait sur le même plan des gens qui ont réfléchi à ces changements et d'autres qui n'ont aucune idée sur le sujet. On substituerait donc la République des incompétents à la République des experts, pour parler comme @Jacques Attali. Mélenchon est fasciné par le tirage au sort depuis qu'@Etienne chouard l'a remis au goût du jour. Il estime que ce qui est valable pour les jurys d'Assises est transposable à la politique. Il ne voit pas la différence entre la décision impartiale touchant un individu impliqué dans une affaire criminelle et la décision politique. Mélenchon est encore plus irréaliste et moins démocrate que Le Pen pour trois raisons. Premièrement, Mélenchon, imbu de dégagisme, prône le référendum révocatoire pour assurer l'instabilité politique à tous les niveaux. C'est le même qui veut durcir les conditions de licenciement des travailleurs. En face, Marine Le Pen propose le référendum d'initiative populaire. La deuxième raison est sa stratégie européenne. Il veut négocier, ne rien obtenir et claquer la porte sans référendum. Le Pen veut négocier, ne rien obtenir, puis organiser un référendum, où il lui sera signifié que les français ne veulent pas sortir de l'Union européenne ni de l'euro, mais que cette monnaie soit plus homogène et que l'Union européenne ne soit plus organisée par des bureaucrates contre les peuples. La raison institutionnelle à présent pour laquelle Mélenchon est moins démocrate que Le Pen. Il n'envisage même pas de conclure son processus constituant par un référendum. Nous changerions donc de République sans référendum. La VIème République commencerait de façon très démocratique. Mais votre avis, je le sens déjà, est que Mélenchon ne dissimule pas, tandis que Le Pen va nous emmener sans préavis vers une dictature. C'est un procès d'intention. Les régimes fascistes et nazis avaient des origines socialistes. de même qu'il y avait des résistants issus de la famille maurrassienne. Maurras lui-même voyait au contraire en Pétain une "divine surprise". L'échiquier politique est complexe. Vous dites enfin que vous n'imaginez pas Le Pen laisser une Assemblée déciderà sa place. Eh bien moi, ce serait plutôt de nature à me rassurer. Le parlementarisme est une chambre d'enregistrement clientéliste qui coûte très cher, pour amender les lois à la marge. De plus, du point de vue de Marine Le Pen, le référendum lui permettrait de gouverner sans remporter les législatives, ce à quoi elle ne parviendra jamais, si tant est qu'elle ait une chance infime d'être élue présidente de la République ce coup-ci.
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