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dimanche 5 janvier 2014

NéocoloniNéocolonialisme centre-africain (suite)

(du torrentiel) Il est malsain et affligeant de devoir constater que nous sommes revenus à une situation de chrétienté dépourvue de tout substrat chrétien, c'est-à-dire, quoique dans des conditions historiques différentes, à une situation qui a été à l'origine de la colonisation : l'exportation impérialiste d'une civilisation prétendument supérieure. Encore emmenait-on autrefois des missionnaires dans ses bagages, ce qui n'est pas une consolation très honnête, car les missionnaires n'auraient pas dû accepter de se commettre avec un régime qui les détestait : cette alliance de deux adversaires qui n'avaient en commun que d'être compatriotes ne pouvait rien donner de bon ; si le ver est dans le fruit, la pourriture est toujours dans le germe. J'aurais dû ajouter que j'écris ces considérations alors que se tient le honteux Paris-Dakar, qui s'en va piétiner l'Amérique du sud après avoir saccagé les pistes d'afrique où il se tenait, bien qu'on continue à verser des larmes de crocodile sur la mort de daniel Balavoine et de thieirry sabine. Je ne crois pas non plus que le Centre-Afrique ait été menacé par un remake du Rwanda. J'ai reçu des témoignages indirects de la tragédie rwandaise via des bénédictines que je connais d'assez près, d'autant que j'ai tenu l'orgue pour elles et y ai passé quelques belles semaines d'écriture. Elles avaient accueilli des soeurs rwandaises et restaient presque pysiquement effondrées du récit qu'elles en avaient eus. Quand bien même un si tragique remake eût été à craindre, je ne vois pas en quoi la france était responsable de la tragédie rwandaise, sauf si elle avait outrageusement pris parti pour le parti génocidaire en armant celui-ci, à l'époque de "papa m'a dit" et d'autres rutilants fossoyeurs de l'afrique au nom de la france. La mauvaise conscience est un puissant ressort géopolitique au pays de France, mais je ne vois pas en quoi l'interposition rwandaise aurait pu éviter quoi que ce soit, de même qu'une l'interposition française au Centre-Afrique pourra malaisément séparer les belligérents. Tous les africanistes sérieux introduisent d'autre part comme tu le fais le facteur ethnique et non pas religieux dans la plupart des conflits africains. Ils doivent varier d'importance selon que les religions d'importation y sont plus ou moins implantées, mais je crois que ces implantations demeurent assez superficielles, sauf, côté chrétien, en côte d'Ivoire et, côté musulman, au Nigéria et au Nord soudan, bien qu'à la vérité, je connaisse trop peu l'afrique pour pouvoir en dresser un panorama rigoureux. Je connais l'afrique comme un Français, c'est-à-dire que je ne la connais pas. Nos canaux d'information ne nous en disent quelque chose que lorsqu'y a lieu un conflit, encore cette parole simplifie-t-elle l'antagonisme à souhait. Sans une information suivie, autant dire que l'information est inexistante. Au centre afrique, les diamants ont beau se ramasser à la pelle, les témoignages que j'ai tout de même eus, il y a longtemps, de la situation des populations qui y vivaient, témoignages recueillis là encore au travers de religieuses humanitaires, parlaient d'une très grande pauvreté de la population. De plus, l'humidité du climat équatorial ne me paraît pas mauvaise à tout point de vue, donc le centre afrique n'est pas nécessairement favorisé d'en être épargné. L'usage de la machette n'était-il pas à craindre ? Tu vas vite en besogne, de même que quand tu imputes aux seuls médias français la confessionalisation du conflit. Au fond, n'importe que le conflit soit confessionnel ou non ! Sa confessionalisation aura d'abord contribué à la simplification de l'explication de l'intervention auprès de l'opinion publique française. Elle sera devenue sur place un facteur d'aggravation du conflit, sans doute. Elle aura été instrumentalisée par les médias français, sans doute aussi, mais pas seulement. Ce qui est grave en tout état de cause, c'est que la france prenne parti pour une faction contre une autre, le Président actuel semblant a priori moins cruel et plus faible que le précédent, renversé en raison de sa cruauté. Avant l'intervention, le drian feignait de dire que ce n'est plus depuis Paris que l'on décide de qui doit être à la tête de tel Etat d'Afrique, la preuve semble être administrée que cela continue. Quant au désarmement partial et partiel, il faut croire qu'il en est ainsi, mais le Tchad n'est pas du côté du factieux soutenu par la france, et le tchadien paraît être l'homme fort du conflit actuel, il faudra nécessairement trouver un compromis avec lui. Si le désarmement est circonscrit à la capitale, la raison en est le faible nombre d'hommes partis jouer les casques bleus du côté français. Mais je crois savoir que les forces africaines, qui ne sont pas toutes d'avis de désarmer la même faction, se déploient dans tout ou partie du reste du pays. Ton point de vue sur ce qu'il aurait fallu faire est juste en théorie, mais continue de se heurter à la "real politik", à savoir que, pas plus que "la nation arabe" n'a réussi à s'unir, fût-ce autour de la cause palestinienne, l'Afrique n'échappe à rester divisée en zones d'influence inter-rivales et plus ou moins inféodées à des puissances. tant que la conscience du continent africain ne dépassera pas la rébellion contre la phrase fort juste d'Henri gaynot mise dans la bouche de Sarkozy dans son discours de dakar : "L'homme africain n'est pas entré dans l'histoire", dans l'histoire que l'on sait, que l'on se raconte de pays à pays, dans l'histoire géopolitique, celle qui compte dans le monde mondialisé et qui dépasse les contes ; tant que l'afrique ne se ressaisira pas de l'intérieur, elle restera la proie des puissances. Or la responsabilité de cet état de faits incombe aux potentats africains qui font plus que céder aux cajoleries des puissances, elles les devancent, elles y déposent et investissent leurs avoirs, de même que bachar el-Hassad est un pur produit des universités londoniennes, que les élites arabes ont cru qu'il n'y avait pas d'universités en algérie ou en Egypte, sans parler de bouteflica et d'arafat, dont l'un a fini et l'autre finira ses jours dans l'ancienne métropole, qu'il faudrait que ces dirigeants, par leur exemplarité, aident à cesser d'être coloniales. Ta dernière de Hollande, dont le plus beau jour de la vie politique est d'avoir été acclamé au Mali pour avoir cru gagner une guerre à ce stade imperdable, ne vaut pas l'épouvantable aveu de vrai racisme plus qu'ordinaire fait au dîner du CRIF quand il a plaisanté son plus que raciste ministre de l'intérieur : "Alors, tu étais en algérie ? et tu en es revenu ?" devant l'aéropage du dîner du CRIF, public dont les deux compères étaient convenus qu'il ne pouvait juger ces propos en rien inconvenants. Voilà bien la dégueulasserie de cet antiracisme officiel, que cautionne Harlem désir, homme de dossiers, mais sans charisme et germinativement disqualifié d'avoir été une créature de l'antiracisme mitterrandien, plus maléable que Malek Boutih, esprit très brillant, gâché par les stupéfiants et le PS, comme tous ceux qui ont succédé à Harlem désir à la tête de "SOS racisme", souviens-toi de fodé Sila qui prenait du crack pour son usage personnel. Le PS aime l'immigré en le droguant pour qu'il remâche un discours qui n'est pas le sien. Je ne cautionne pas le "racisme ordinaire" sur lequel joue le FN dont la xénophobie sera toujours un repoussoir, s'il ne change pas de disque, qui le disqualifiera politiquement en partie de la haine, alors que, s'il ne haïssait point, 'il serait le seul parti à porter des solutions populaires ; mais je crois que l'on peut parler d'un "racisme extraordinaire" du PS qui fait courir les immigrés à la gamelle pour ne leur donner que des os à ronger comme aux petits chiens et, sur ce point, il faut reconnaître que soral n'a pas tort.

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