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dimanche 5 janvier 2014

Hollande et Dieudonné

(par le croissant de lune) Les mots ont-ils changé de sens? Est-ce que le cheval est bien un cheval, au lieu que ce soit un âne, selon le locuteur, comme dans Platon? Faut croire que si. La démocratie d'il y a vingt ans, dix ans, n'est plus la même qu'aujourd'hui, enfin, le signifié devrait être le même, l'objet est le même, à priorie, c'est juste le signifiant qui a changé. Sauf que quand on écrit ça, on oublie que l'objet signifié dépend bien du signifiant. Si d'aventure, ce qu'on entendait sous le vocable "démocratie" il y a dix ou vingt ans n'est plus entendu sous le même vocable, si d'aventure cet objet n'a plus de vocable pour le désigner, plus de mots pour le dire, plus de signifiant, on est obligé d'admettre qu'il n'existe plus vraiment, qu'il a disparu, au moins, s'est altéré, estompé, est devenu comme dans l'Avare, un fantôme de cheval, un fantôme de démocratie. Vous me suivez? Qu'en est-il du "radcisme", qu'est-il devenu, et par conséquent, qu'est devenu le contraire du racisme, je ne sais pas moi, l'anti-racisme paraît-il? Faut croire que ça a changé. Le contraire du racisme, ou encore, dirait-on, le contraire de l'esprit de discrimination et de hiérarchie entre les catégories de gens, le contraire devrait être l'esprit d'égalité, je dis bien l'esprit d'égalité, la volonté délibérer d'agir dans le sens de l'égalité optimale. Cela sous-entend à priorie, qu'on traite avec une égale rigueur, les comportements discriminants envers toutes catégories. Visiblement, ce n'est pas le cas. Suivez mon regard, si les comportements discriminants et les offenses faites aux diverses catégories de gens sont différemment traitées au lieu d'être punies avec une égale rigueur, eh bien, ça veut dire qu'on retombe dans la discrimination, dans le racisme, par conséquent. Si le racisme anti-ceci n'est pas traité comme le racisme anti-cela, ça veut dire qu'on est encore dans la discrimination, et dans la discrimination en pratique légale, ou encore, la discrimination politique, l'inégalité devant la loi. Vous voyez où je veux en venir?... Je vais pas être péremptoire, possible que des éléments d'infos m'échappent. Donc, sauf erreur, les lois contre le racisme ne se sont pas souvent appliquées avec autant de rigueur, qu'à l'encontre du comique Dieudonné! Sauf erreur de ma part, l'ancien président du Front, quand il était condamné, c'est arrivé un certain nombre de fois, c'était au franc symbolique, ses avocats lui coûtaient cher, la peine était dérisoire. Michel Houelbecq avec son milliard de rats, au fait, je ne m'en souviens même plus, fut-il seulement condamné? C'est donc un Noir, qui va payer réellement, la plus lourde amende depuis des années. Je connais pas plus que ça l'acteur, le peu que j'en ai entendu n'est pas paralysant de violence, largement moins que FiekelKraut. Là, juste ces derniers jours, le Président lui-même y alla de sa boutade, il donnait à entendre que c'est extraordinaire d'aller en Algérie et d'en revenir entier. Tout l'anti-racisme a gardé le silence, il y avait de quoi poursuivre pour autant. Et attention, le Président normal l'a vraiment fait exprès, il l'a vraiment voulu, ça n'est pas une chute, il a même mieux que ça, forcé sa nature et son vocabulaire. Je connais pas le personnage de près, j'ai pas cet honneur, mais je connais très bien son milieu, je connais la gauche Française de près. Je la connais et je connais sa culture anti-raciste, presqu'une seconde nature, au point, qu'une tournure ambiguë de ce genre ne peut pas leur venir spontanément, je suis persuadé que le Président normal s'est forcé, circonstance agravante, par conséquent. Je crois même que c'est pour l'instant le seul président en fonction qui se soit fendu de pareille chose, alors que faisaient les anti-racistes, ils dormaient? Les anti-racistes, l'univers anti-raciste a varié étrangement dans son discours. Autrefois, il y a très longtemps, cet anti-racisme tenait un discours protecteur à l'égard des minorités dites visibles, certains diraient parfois complaisants. Au total, ce discours donnait l'impression que le phénomène dit "raciste" est à pourchasser dans la majorité démographique, ce qui, objectivement était faux. D'une complaisance à l'autre, le discours de l'anti-racisme disons, institutionel, est devenu une mise en accusation permanente des minorités dites visibles, couleurs ou religion. Que ce soit surprenant ce que j'affirme, je le conçois, mais il faut entendre ce qui se dit aujourd'hui, pas ce qui se disait hier. Aujourd'hui, les minorités dites visibles, sont priées de rechercher ce qu'elles pourraient receler en elle qui rompt le pacte national, pourchasser en elles ce qui les ferait sortir d'un supposé consençus. On leur reproche du racisme primaire, de la violence, du virilisme, un refus de la laïcité, enfin, d'une certaine laïcité, et un regard critique que ces catégories jetteraient, sur certaines politiques Françaises, notamment politiques étrangères. Ces critiques plus dissimulées qu'articulées, mais clairement entendues, rompraient un prétendu consençus, parce que pour être bon Français, il faudrait, semble-t-il, être O ccidentaliste, il faudrait croire ou faire semblant de croire à une supériorité intrinsèque de l'Occident et de l'Occidentalité, il faudrait croire ou affecter de croire que cette supériorité est une bonne chose en soi. L'injonction du consensus, c'est une autre façon de nommer ce qui s'apelle aujourd'hui, "défense de la démocratie". Il faut se rendre à l'évidence, les opinions réellement divergeantes sont criminalisées, démonisées, délictualisées, dépréciées, qui sait, bientôt pourchassées. Toutes sortes de contraintes, ou bien la résignation aux contraintes, ou encore l'adhésion à la réalité d'un monde qu'on n'entend plus changer, semble bien avoir produit des politiques intérieures qui changent peu d'un élu à l'autre, je veux dire par là que si Sarko était élu, nous aurions eu probablement la même chose, sauf erreur. Mais voilà qu'en plus de ce non-choix en politique intérieure, avec la simulation d'un choix illusoire, on est prié d'adhérer tous aux mêmes politiques étrangères. Il en va pratiquement de même en matière sociétale, donc, un prêt-à-penser général, s'impose de plus en plus. Sortez-en, vous serez montrés comme extrémistes, voire plus. Il est naturel que les critiques de la pensée consensuelle, viennent le plus souvent de ces minorités dites visibles, il va donc de soi que les partisans de la pensée unique leur adressent, non pas des leçons, mais des reproches essentiels. Il leur est reproché, plus qu'à d'autres, de n'être pas encore assez dans le moule général, de se distinguer, d'avoir des idées. A-t-on idée d'avoir encore une religion, une doctrine? La doctrine officielle, ou l'anti-doctrine, peut se nommer, le "non-sens", l'indifférence, quoi! Enfin, pas tout-à-fait, parce que quand nous arriverons au non-sens total, la France n'existera plus, l'humanité mourra faute de goût de vivre. J'évoque ce vers de Lamartine, qui dit-on, s'est nuitamment converti, "L'homme a cessé de croire, il a cessé de vivre". Prendre ce vers, non pas seulement au sens, je sais pas, symbolique, en faire une abstraction, non. Il faut le prendre aussi, comme un Musulman ordinaire peut le faire, au sens ordinaire, simple, terre-à-terre, au sens que la foi et le goût de vivre c'est la même chose. Ceci veut dire que la perte du goût de vivre entraîne la mort, tout simplement. Nous ne parlons pas de la vie ou la mort des âmes, et nous ne sommes pas dans l'au-delà, non. Nous parlons de la vie et de la mort terrestre et physique. Le moyen de conduire les gens vers le non-sens, vers l'absence de doctrine, le procédé, c'est forcément l'imposture. L'Islam semble bien être la doctrine la moins aisée à détruire dans le coeur des gens, doctrine très basique, à peine une doctrine. On a même dit que l'Islam est dépourvu de spiritualité, la lecture du Coran produit l'impression d'un message presque trop simple, presque pas un message. La lecture du Coran déçoit ceux qui cherchent midi à quatorze heures, ils ne trouveront que l'heure qu'il est à leur montre. Qu'est-ce que le message dépuillé, sobre, le message basique? Si on y croit, on dira que c'est juste la vérité. Voilà pourquoi Rodomont élève une objection contre l'imposture pour la vérité. Croissant de lune.

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