L'arc républicain est comme les horloges: il se balance. Tout se balance en macronie. Vous imaginez des arcs6 boutants qui se balancent?
"L'arc républicain est tout l'hémicycle" est pourtant une évidence. (Gabriel Attal) Qu'elle soit niée démontre que la République n'est pas un régime, mais une idéologie, pas un contenant, mais un contenu, pas un pays géographique, mais un choix historique, pas une neutralité axiologique et bienveillante admettant en son sein une diversité inclusive, mais un régime exclusif des ennemis du relativisme et de ceux qui se font encore une certaine idée de la transcendance.
En République, chacun est le bienvenu pourvu qu'il ne mette rien au-dessus d'elle. En restant poli et en prenant la chose au mieux, la République est une "religion civile".
La République est une religion civile et une idéologie de régime dont ont disparu les trois grands ascendentaux":
-en bas, "le citoyen", agent de la religion civile;
-en haut, l'être suprême;
-et au milieu l'homme puisque nos dirigeants actuels sont tout à fait algorithmiques et post-humanistes.
La République est une idéologie de régime, mais ceux qui la dirigent n'ont plus d'idées.
Alors ils balancent entre des idées contraires.
Tout se balance en macronie. On y balance pas mal. La délation y est un sport apprécié dont les mercenaires qui le pratiquent peuvent faire fortune. Autrefois on y dénonçait les juifs parce que juifs, ou les résistants parce que terroristes. Aujourd'hui ce sont les complotistes parce qu'ils essaient de faire preuve d'intelligence ou d'esprit critique, mais il paraît qu'ils n'ont pas la bonne manière de l'exercer. Les complotistes n'ont pas les codes, c'est pourquoi ils essaient d'ouvrir le coffre-fort.
Ou bien on balance les discriminateurs qui n'acceptent pas que tout soit dans tout et voudraient mettre de l'ordre dans la confusion mentale d'un régime où la vérité est à la discrétion du langage intentionnel.
"Ça balance pas mal" en macronie et Jupiter y fausse les balances parce qu'il n'est pas très équilibré et surtout il n'a d'idées sur rien. "Chez ces gens-là", il paraît qu'on ne pensait pas, mais on comptait. Harpagon-Macron, notre banquier-philosophe, a une belle ambition pour notre jeunesse: qu'elle rêve de devenir milliardaire! Mais si vous tenez à lui attribuer un sosie, qu'il fasse l'Amphitryon à nos frais (soyons candoles et bons princes!), mais ne le grimez pas en Socrate corrupteur et surtout n'allez pas le condamner à boire la ciguë pour si peu.
D'autant qu'en matière d'Harpagon, notre quadra fripé est un novice. Il se pose là face à un François Fillon qui s'est fait rembourser par l'intéressée le mariage de sa fille ou aurait trouvé désobligeant de se faire tailler un costar en le payant de sa poche.
Et que dire de Trump qui promet que, si ses alliés ne payent pas leur comptant à l'Otan, il demandera à Poutine de les envahir? Vraiment, Macron est un petit joueur.
Je n'étais déjà pas très bien dans ma tête quand j'étais enfant. Et je devais être plus pervers que Macron pour que l'idée saugrenue me soit venue de faire croire à un copain un peu naïf que j'étais le grand manitou et que, le 26 mars de l'année où cette idée saugrenue m'a traversé l'esprit, j'allais provoquer un "grand balancement" où il vaudrait mieux rester couché dans son lit, car j'allais faire branler la terre sur tout son axe, pire que dans le super huit...
Je n'ai jamais bien compris le ressort du tempérament apocalyptique, sinon qu'il doit être une forme d'"après moi le déluge" qui compense la peur de la mort en souhaitant que tout finisse avec nous et que, si nous devons mourir, nous entraînions tout à bonne nôtre fin. Santé!
Je n'ai jamais eu le tempérament apocalyptique. Mais j'en ai fait cauchemarder, Macron a réalisé mon cauchemar. Il a tout balancé et tout fait balancer.
"Le grand remplacement", c'est de la petite bière. Macron, c'est le grand balancement, le grand branle. Ça branle dans le chambranle et ça tangue dans l'antichambre.
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