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samedi 10 décembre 2022

Cnews, "et les radios en toc

"Cnews et les radios en toc ("Sud radio", même "Europe 1" sous Bolloré) sont des agents de propagande du nouveau "politiquement correct de droite" où tout peut être dit qui ait reçu la bénédiction d'Elisabeth Lévy ou de GW Goldnadel, dont je n'oublie pas qu'il fut le censeur d'Alain Ménargues, évincé de "Radio France" parce que l'avocat sans frontières avait dénoncé son passage sur "Radio Courtoisie" où il fit la promotion de son livre contre "le Mur de Sharon". L'extrême droite a le droit d'être xénophobe à condition de ne pas être antisémite, ont décidé ces nouveaux censeurs, c'est-à-dire à condition de détester ceux que ces juifs considèrent comme des menaces contre les juifs de France, code dont tous ceux qui ont délesté leur xénophobie de l'oukaze antiantisémite font semblant de s'accommoder. Aucune xénophobie ne reçoit mon aval ni celui de ma propre graine de racisme, mais je trouve cet posture accommodante aussi, voire plus hypocrite et dégradante que les "accommodements raisonnables" que Pierre Manent envisageait que la République pourrait négocier avec les musulmans de France, eux au moins ne seraient pas dissimulés.

Ces médias Bolloré-Fiducial pratiquent une inversion du rapport de force dans leur faux pluralisme. Sont intégrés à la brochette d'éditorialistes un ancien patron du service politique de France 2 comme Gérard Leclerc qui ne nous avait jamais fait savoir qu'il était de droite du temps où il refusait des invitations à quelque parti démocratique comme directeur de l'Index public. Je n'aime pas la xénophobie, mais j'aime encore moins la fabrique des parias.

"Sud Radio" est une mauvaise imitation de "RMC" dans la splendeur d'Alain Weil où cet ami du petit patron de presse Robert Lafont (groupe "Entreprendre") avait inventé avec Jean-Jacques Bourdin un concept de "talk show" qui était peut-être un simulacre de démocratie, mais faisait se croiser sur l'agora des chapeaux à plume qui discutaient sur un pied d'égalité avec l'auditeur lambda, se fît-il appeler René, selon la caricature qu'en dressa Nicolas Canteloup. "Causeur" a fait une OPA sur "TVLibertés" et, cerise sur le gâteau, "Radio Courtoisie" se veut une pâle copie de "Sud Radio" d'avant l'éviction de Didier Maïsto dont je n'ai jamais compris les tenants et les aboutissants. André Bercoff est devenu son dieu, on se ramasse comme on peut.

Si on essaie de cerner plus globalement le phénomène, on verra qu'il arrive à ces radios de droite en préfabriqué qui populisent et pulvérisent la droite bourgeoise qui est à la sociologie politique ce que la baguette de tradition est à la boulangerie, ce qui est arrivé aux radios libres. D'abord associatives, le pouvoir socialiste qui se vantait d'avoir libéré la bande FM y permit la pub, ces radios furent rachetées une à une par des grands groupes, et aucun discours n'y fut plus tenu y compris localement. On y cultive un côté faussement transgressif, qui sur les radios libres se limite à ce qu'un réactionnaire appellerait avec dégoût la corruption de la jeunesse (cf. les émissions de libre antenne). Eh bien ces radios en toc travaillent à la corruption de la droite.  

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