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mardi 13 novembre 2018

Se souvenir du 13 novembre

https://www.la-croix.com/France/Le-13-novembre-marqueur-memoire-collective-2018-11-09-1200981886

-Le 13 novembre n'était pas le Charlie des pauvres, mais était le Charlie de tous, l'attentat où tout le monde pouvait vraiment dire: "Je suis Charlie parce que ça aurait pu m'arriver", parce qu'il ne frappait pas des anti-musulmans militants qui se savaient exposés à une fatwa, mais des trentenaires voulant bouffer la vie au risque d'assister à un concert aux relents sataniques.
-Le 13 novembre était tout juste assez sidérant pour que la mémoire collective puisse le supporter sans refouler le chagrin qu'ont provoqué les attentats de Nice, cette pure barbarie.
-L'attentat qui coûta la vie au P. Hamel, qui a moins frappé les esprits que les attentats du 13 novembre dont l'emblème reste le Bataclan, était une confrontation entre une minorité d'anciens messalisants n'étant plus candidats au martyre et de jeunes fanatiques en rupture d'identité et mis au ban de la société voulant l'infliger aux autres et à eux-mêmes sans que le vieux P. Hamel n'eût tendu l'autre joue, lui qui mourut en leur assénant des coups de poing et les traitant de "Satan".
-Une étrange réplique des chiffres fait que deux ans après la chute du mur de Berlin, le monde connaissait une nouvelle phase de déchirement et ligne de fracture, la première guerre du golfe substituant le choc des civilisations à la guerre froide; et deux jours (bien que cent ans) après  le 11 novembre, les Français étaient sommés de recomposer avec le retour, moins du tragique que de l'absurde dans l'histoire, absurde qui nous a embarqués dans la guerre de 14 "dans une bataille franco-allemande pour un conflit austro-russe", remarquait justement #FrancisChoizel il y a deux jours dans l'émission sur YouTube d'#HenrydeLesquen, retour qui aurait contraint nos poilus à partir "la fleur au bout du fusil" pour chasser ces hordes religieuses arriérées qui nous veulent du mal, mais qui nous fait réagir plus sainement par un: "Laissez-nous vivre, nous sommes en terrasse, nous n'allons pas nous sacrifier pour rien", réaction qui devrait nous inciter à ne pas jeter de l'huile sur le feu à l'international pour alimenter le yankeesme et l'impérialisme otanien (l'OTAN aurait dû être dissoute avec la fin du pacte de Varsovie même si la civilisation occidentale est rassurée d'avoir ce dernier fer de lance).
Pour une fois je suis d'accord avec Macron, sans souscrire à son discours sentimental d'armistice, ni à sa joie visible que le monde entier l'écoute, lui le mauvais acteur et le petit Narcisse, débiter ses banalités à propos d'une paix qu'il faudrait consolider par un ordre mondial juste plus que par des incantations pacifiques de marchand d'armes et de vendeur d'explosifs. Mais je suis d'accord avec Macron contre Trump. Trump en Harpagon digne de Fillon n'a de cesse de réclamer que les pays membres payent leurs contributions à l'organisation de l'Atlantique Nord sans en partager la gouvernance. Mais M. Trump, ils n'en ont plus besoin. Et surtout, soyez conséquent pour une fois. Si l'Europe veut construire une défense continentale, c'est votre faute. Ou plutôt, c'est votre politique qui fait notre bien malgré vous et qui pousse l'Europe à se retrouver dans votre dos. Vous voulez renouer avec votre tradition isolationniste et prôner un dialogue bilatéral? Très bien, vous avez raison. Alors laissez l'Europe faire l'expérience de la puissance dans le nouvel ordre mondial. D'ailleurs, nous n'avons pas besoin de vous demander votre avis. Très courageusement, Angela Merkel avait osé l'exprimer dès votre élection. Qu'on soit d'accord ou non avec le détail de sa politique, la chancelière allemande a le mérite de la cohérence. Son discours plus modeste que celui de Macron porte plus que les moulinets de notre président. Le tort de Merkel est de ne pas comprendre que, pour faire vivre l'Europe, il faut renoncer à la bureaucratie libérale. L'Europe ne se bâtira que sur la fin de l'exaspération budgétaire et normative dont elle est à l'origine.

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