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mercredi 14 novembre 2018

Les coulisses du blog de Patrice Charoulet, la démocratie des GAFA


(Se réfère à:
http://blocnotesdepatricecharoulet.blogspot.com/
article du 14 novembre, "Les coulisses de ce blog").


Il y a juste un problème. Je n'irais pas jusqu'à dire que Blogger ment -et ma prétérition n'est pas autocensure-, mais il se trouve que j'ai lu Varia hier, je l'ai lu deFrance et Blogger ne le mentionne pas. Blogger est l'hébergeur de Google comme Gmail est sa messagerie et YouTube son espace de libre expression, donc Google aurait-il des ratés ? Les GAFA nous suivraient-ils moins bien qu'on nous l'assure? Ou bien c'est un piège (complotisons). Les GAFA nous suivent à la trace, mais nous font croire qu'ils ne nous tracent pas bien. Ils nous cachent qu'ils savent tout et ils ne nous disent rien de ce qu'ils savent d'essentiel.

 

Blague à part et esprit de suite commandant digression, il y a trois ou quatre ans,  sous l'ère Obama, je ne sais plus quelle gorge profonde informait les Etats, non pas d'un micro caché au parti républicain du président Nixon, non pas d'un nouveau Watergate, mais que tous les dirigeants des alliés des États-Unis, Merkel en tête (Hollande, ça ne compte pas), étaient espionnés et leur portable placés sur écoute comme leurs ordinateurs sous surveillance. Ça ne fait pas un pli dans la couture de l'alliance atlantique. On en parle pendant deux jours, Merkel joue l'indignation, Hollande ne fait aucun commentaire, et puis les dirigeants occidentaux continuent de faire une illusion de politique intérieure comme si de rien n'était. Les Etats-Unis d'Obama nous espionnent? Ce n'est pas grave. Qu'aurait-on dit si ça avait été l'administration Trump? Mais là n'est pas le plus fou. Pendant la campagne présidentielle américaine, voilà qu'on accuse la Russie, qui a le dos large, d'avoir joué les agents d'influence en truquant l'élection américaine et en s'insinuant dans l'esprit d'un électorat dont la mentalité anglo-saxonne a peu de rapports avec l'âme slave. Comment diable aurait-elle fait? Mais la diversion opère. Une enquête est confiée par le Congrès (je crois) à un procureur indépendant, si d'aventure on pouvait trouver là une raison de destituer Trump. Or on a embêté Clinton pour moins que ça. On lui a cherché des noises parce que Monika Lewinsky s'est un peu trop penchée sur la braguette présidentielle pour lui faire une gâterie à bureau ouvert. Trump aurait abusé de quelques femmes et acheté leur silence. Comme l'espionnage de masse par rapport au Watergate, le viol est devenu moins grave que le simple cocuage au pays des quakers, ou que la gâterie consentie d'une stagiaire ambitieuse vis-à-vis d'un homme de pouvoir qui la demandait peut-être un peu trop assidûment et pouvait la harceler pour l'obtenir. remarquez, c'est pareil dans la France de #BalanceTonPorc et où la bien-traitance envers les femmes est devenue cause nationale du quinquennat Macron. Plusieurs ministres y sont accusés de viol. Non seulement ils ne sont pas sommés de faire leurs cartons, mais Marlène Shiappas ne met pas sa démission dans la balance et, quand il quitte le gouvernement, Nicolas Hulot passe pour un martyr de l'écologie et non pour le violeur présumé de la petite-fille de François Mitterrand, dont la plainte a été classée sans suite. Personne ne dit, dans la France quakeresse, que nous avons un gouvernement de voleurs et de violeurs et des ministres qui continuent de faire des couacs comme sous Hollande. Qui pis est, le président est le couaqueur en chef (il en fait dès qu'il "va au contact" pour "faire de la pédagogie"), et celle que Gabriel Matzneff appelait la quakeresse dans Les émiles de Gab la rafale, Ségolène est de retour, alleluia!

 

Mais revenons à Google pour tartiner deux dernières considérations. Internet a été créé par l'armée américaine. De même, le principe du Braille a été trouvé par un colonel peu actif de l'armée des grognards de Napoléon, un certain Charles Barbier, inventeur de l'écriture nocturne, qu'il est allé proposer au directeur de l'Institut royale des jeunes aveugles de l'époque, fondé sous la Restauration par Valentin Haüy. Avant Charles Barbier, à l'initiative de Valentin Haüy, inventeur du premier système d'écriture pour les aveugles, les élèves, pour écrire, moulaient la forme des lettres de l'alphabet en cire. Charles Barbier proposa de former des lettres à partir de points poinçonnés sur une tablette. Louis Braille ne fit que simplifier le système de Barbier, qui inventa en outre un code de communication pour les sourds. Qui s'intéresse à Charles Barbier en saura plus en visitant le musée Valentin Haüy, rue Duroc à Paris. Conclusion provisoire: la démocratisation de l'écriture et un instrument d'émancipation nous sont venus par l'armée. Il faudrait dire par un colonel obscur de l'armée française, dont on doute qu'il ait seulement fait campagne, mais passons. Le point commun avec Internet est que la démocratie de l'Empire américain se transforme en forum mondial sous l'effet d'une invention militaire, comme les Empereurs romains, les Césars, étaient des généraux en chef qui subvertirent la République romaine. L'Empire est, par rapport à la République, la dérive qui place un général à la tête de la classe politique ou, pour le dire dans le langage des trois fonctions hindo-européennes,  la fonction sacerdotale (qui inclut la fonction royale) est détournée par la fonction militaire.

 

Là-dessus, le libéralisme contemporain ou, pour être plus exact, la société marchande, qui l'est devenue au point que le produit est tout et le client n'est rien, après que la production a depuis longtemps avalé le producteur, bref, la société marchande crée une autre subvertion du pouvoir politique. Le gouvernement fédéral américain vend Internet à la société Google. Il donne à Google un monopole sur l'exploitation d'Internet. Conclusion: le dernier levier de la liberté d'expression est sous contrôle, non de l'armée américaine qui l'a vendu, mais d'une société privée qui développe un principe inventé par l'armée américaine moyennant un transfert consenti de la souveraineté nationale Etats-unienne à une multinationale américaine. Par chance, cette multinationale pratique une liberté d'expression basée sur le premier amendement de la constitution des États-Unis. Mais que se passera-t-il le jour où l'armée américaine voudra récupérer son jouet et rappellera au monde entier qu'elle est le maître d'Internet? Qu'en pensent Mélenchon et les hologrammes? Nous comptons sur Google pour archiver nos données ad vitam eternam. Que se passera-t-il si un hacking géant les détruit entièrement?

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