THOMAS EHILIPPE
On n'y pense pas assez, mais c'est à thomas que Jésus dit
qu'Il est le chemin, la Vérité et la Vie. Alors, quand Jésus ressuscite, Thomas
ne veut pas se perdre. Il dit : "Tant que je ne verrai pas les traces
de ses clous dans Sa main, tant que je ne me mettrai pas les doigts dans Son
Côté, non, je ne croirai pas."
Thomas ne veut pas se perdre et Jésus acquiesce à son
rationnalisme. Il y acquiesce tellement que son homonyme, le "docteur
commun", sera le maître de la raison chrétienne, le "docteur
commun". Il y acquiesce jusqu'à lui proposer d'éprouver "les preuves
de l'existence de Dieu" en mettant sa main dans Ses plaies et son côté. Il
le détourne de la crédulité par la voie des sens. Il se propose de lui prouver
le merveilleux chrétien. Le Verbe avait dit à la chair de Thomas qu'il était le
Chemin incarné. Il ne va pas déployer pour lui les ressources allégoriques de
la vérité ni celles de l'exégèse. Thomas ne goûtera ni à la Table de la Parole,
ni à celle de l'Eucharistie. Il rejoindra le naturel par le surnaturel. Et il
pourra prononcer une déclaration d'amour mystique : "Mon Seigneur et
mon Dieu !" Il pourra confesser que Jésus est Dieu. Le chemin ainsi
montré à lui, naturel et miraculeux, surnaturel et merveilleux, signalétique et
prodigieux, pourra alors lui proposer de s'égarer : "Ne balise pas si
tu perds les balises ! Heureux, celui qui croit sans avoir vu!" Et
Thomas ira très loin, probablement jusqu'en Chine.
Quant à Philippe, c'est un jeune, un petit et un simple. Il
ne veut pas s'embarrasser de querelles théologiques ni de controverses qui le
dépassent. Il se voudrait un monothéiste ordinaire à qui Jésus permettrait
simplement de se rapprocher du Père pour pouvoir Le prier comme un enfant en
forçant la porte du ciel. "Montre-nous le Père, cela nous
suffit !" "Cela fait si longtemps que tu es avec Moi, Philipe,
et tu n'as toujours pas compris que Je Suis dans le Père et que le Père est en
moi ? Que nul ne peut aller au Père que par Moi ? Que je parle au Nom
du Père et que qui me voit voit le Père ?"
Je parie que Philippe n'a rien compris à tous les arguments
théologiques, prémices d'un traité sur la Trinité de Saint Hilaire ou de saint
Augustin, que Jésus vexé lui a débités. Ce qui l'a traversé comme une flèche,
lui, si jeune, c'est ce rappel du temps passé, du temps intime vécu ensemble. A
Nathanael, Jésus devait dire : "Avant que Philippe ne t'appelât sous
le figuier, déjà Je te connaissais." Mais Philippe qui a appelé Nathanael,
Philippe n'est pas Nathanael. A Philippe, Jésus peut dire: "Cela fait si
longtemps que Tu es avec moi, et tu ne me connais pas encore ? Je suis
l'Image du dieu Invisible, donc Je t'ai exhaussé, car Dieu est tout près de
toi, mais connais-Moi et tu le connaîtras. Connais-Moi puisque c'est ce qui
t'importe beaucoup plus que de te connaître toi-même ou même d'être connu de Moi.
Car tu es encore plus transparent que Nathanael, Dieu seul est ton énigme, et il
l'est dans un cœur de pauvre. "pe baptisera l'eunuque éthiopien, invité par lui
sur son char, pour lui expliquer la parabole du Srviteur souffrant. L'eunuque ne
reconnaîtra pas Jésus à la fraction du pain, mais il aura trouvé un point d'eau
en ce Jésus qui, pour Philippe, coule de source.
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