J’écoute de nuit en rediffusion l’abbé
de tanoüarn, interviewé par Jérôme Bénard sur son dernier livre sur la liberté
chrétienne dans sa propre émission sur « radio courtoisie » dont une
des thèses est que toute liberté suppose une libération. Il cite Malebranche
disant : « La Création est négligée », inachevée, car « Dieu
n’a pas voulu d’une Création trop parfaite pour que l’homme ne s’y attache pas et
ne croie pas qu’il est fait pour ce monde»
J’ai toujours eu du mal à méditer
sur les fins dernières. Je suis surpris quand on me dit qu’on tient dans sa
marche dans la vie par l’espérance qu’on a du ciel. Dominique Molitor, la
patrone de « Minute » que j’ai rencontrée grâce à Mortimer et sa
banquise qui est aussi la mienne (un club d’amis et une « force de prière »)
m’a dit qu’il en allait ainsi pour elle. Je préfère ce qu’a dit Jean-Marc
Jacaut comentant la parole du Christ disant : « Je suis Résurrection
et vie ». Son commentaire était que, si je ne ressens pas la Résurrection dans
ma vie, je ne connais pas vraiment le Christ.
La Création inachevée est une
prémice de la croyance éminemment moderne que l’homme a été créé mortel et
limité. Nous ne marchons pas davantage un pied dans le ciel que nous ne sommes « un
être pour la mort ». Cette pensée d’Heidegher
contribue à faire du christianisme une pensée triste quand il la reprend pour
aider les hommes à passer la mort
comme s’il était une religion commeles autres. Il s’en sert d’alibi pour ne pas
sortir du dolorisme.
Elisabeth de la trinité a dit le mot
de l’espérance chrétienne par cette phrase que je crois définitive :
« Je crois bien que j’ai trouvé le ciel sur la terre. Car le ciel, c’est
Dieu, et Dieu est dans mon âme ».
L’homme est un être qui ne se
souvient pas d’être né et ne sait pas comment il va mourir. Sa naissance s’est
cachée pour lui donner la notion de l’éternité de préférence àcelle du temps.
En lui se côtoient le principe d’inatalité et l’immortalité de l’âme. Il n’ose
caresser cet infini de peur de manquer sa divinisation, come si Dieu pouvait
lui avoir tendu un piège en le posant entre deux infinis.
La mort lui est connue comme une
analogie de la naissance et comme un enfantement nouveau auquel il devra
consentir. L’espérance, c’est de croire qu’on ne méritera pas de bien savoir
passer ce nouveau seuil, mais qu’on y naîtra dans les entrailles matricielles
de la Miséricorde de Dieu. Et l’espérance au présent, ce n’est pas de marcher
en croyant avoir un pied dans le ciel parce qu’on n’est pas fait pour ce
monde-ci : c’est d’incarner le ciel entrevu dans son âme par la proximité
de Dieu.
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